CHALLENGE

      

Valence 03 Juillet 2007  

Alinghi conserve l’America’s Cup

 

   Alinghi conserve la 32e America’s Cup en s’imposant d’1 seconde dans le dernier match après un final hallucinant. Le retour de l’aiguière d’argent en Europe a engendré une édition espagnole de toute beauté. Jamais depuis 1983 l’America’s Cup n’avait été aussi disputée. Le score final de 5-2 ne reflète en rien l’intensité de cette compétition incroyable.


     Malheureux Kiwis… Ils peuvent avoir bien des regrets après ce dernier match digne d’un scénario d’Hitchcock. Après un départ dominé par Dean Barker, Emirates Team New Zealand s’élance sous le vent de son adversaire et réussit à le faire virer après quelques minutes de course. Ce premier avantage néo-zélandais s’inverse au profit du Defender suisse après une bataille de virements de bord où SUI 100 reprend quelques mètres dans chaque manœuvre. Sur l’un des virements de bord, Alinghi réussit à se maintenir au vent de son adversaire tribord amure et l’accompagne jusqu’à la lay-line. Après une séquence de match-racing où Ed Baird, à la barre de SUI 100, essaye de lofer son adversaire pour l’arrêter, Alinghi contourne la première bouée avec seulement 7 secondes d’avance. Dans le bord de vent arrière, la course bascule une nouvelle fois lorsque Brad Butterworth, skipper-tacticien du Defender suisse, offre une opportunité en empannant le premier. Après un empannage raté, SUI 100 se fait déventer puis doubler par NZL 92 qui franchit la porte sous le vent avec 14 secondes d’avance. Mais au lieu de choisir la bouée de droite, les Kiwis prennent celle de gauche, ce qui leur avait déjà coûté le match 4. Alinghi en profite et le scénario se répète dans le second bord de près. Alinghi, par la droite, après un duel de virements qui tourne une nouvelle fois à son avantage, revient au contact. Arrivé sur la lay-line, les 20 mètres d’avance de Team New Zealand ne suffisent pas pour croiser devant Alinghi prioritaire. Dean Barker décide d’abattre en grand pour passer derrière mais Ed Baird a parfaitement anticipé la manœuvre en le visant très tôt. La sanction tombe immédiatement. NZL 92, bâbord amure, est sanctionné par les arbitres d’une pénalité.

     On pense le match plié. D’autant qu’Alinghi enroule la dernière marque avec 12 secondes d’avance et creuse l’écart jusqu’à 130 mètres. Restant à droite du plan d’eau pour conserver l’avantage tribord, Alinghi va au-delà de la lay-line lorsque l’impensable se produit. Le vent bascule de plus de 100° à gauche à moins de 500 mètres de l’arrivée ! Team New Zealand anticipe le premier, affale son spi et envoie son génois. Alinghi, surpris alors qu’il se voyait déjà vainqueur, tarde à envoyer un génois, et Team New Zealand revient fort. Les deux bateaux sont au près, tribord amure, en route directe vers la ligne. Panne de vent. Alinghi ralentit à moins de 5 nœuds et Team New Zealand s’envole vers une victoire que personne n’attendait. A 50 mètres de la ligne, le vent tombe également pour NZL 92 qui amorce sa pénalité. Dean Barker vire de bord une première fois, puis une seconde et abat en grand pour se défaire de sa pénalité. Malheureusement pour les Kiwis, cette manœuvre ralentit complètement le Class America qui peine à rejoindre la ligne alors qu’Alinghi arrive lancé après avoir touché une risée. Le suspense dure un bref instant et c’est finalement Alinghi qui franchit la ligne en premier avec seulement une minuscule seconde… Quel scénario ! Et quelle erreur des Kiwis ! En effectuant une rotation sur la ligne plutôt que deux virements destructeurs de vitesse, ils auraient très certainement franchi la ligne en tête…

     La Suisse est le troisième pays après les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande à conserver l’America’s Cup après l’avoir remportée. La présence d’officiels espagnols à bord du yacht personnel d’Ernesto Bertarelli laisse à penser que le Challenger of Record de la 33e America’s Cup sera le Desafío Español. Reste à savoir où, quand et sur quel bateau se déroulera cette nouvelle édition. Les rumeurs parlent de Valence en 2009 ou 2010 sur des Class America. La réponse sera peut-être donnée jeudi au cours d’une conférence de presse du Defender…  

 

Dimitri Nicolopoulos, Coordinateur du Design Team :
« Cette dernière régate résume toute la Coupe ! Avec quatre dépassements dans le même match : le premier dans le premier bord de près, où Alinghi dépasse Emirates Team New Zealand, puis les Kiwis reprennent le dessus dans le premier bord de portant, et c’est ensuite ETNZ qui prend une pénalité à l’approche de la deuxième bouée au vent. Enfin, incroyable retournement de situation dans le dernier bord de portant, où le vent tombe à 4 nœuds à l’approche de la ligne d’arrivée. Alinghi n’étant pas resté entre ETNZ et la ligne, cela a failli leur coûter la régate, car ENTZ parvient à effectuer sa pénalité en ayant repris le dessus. Mais Alinghi coupe la ligne 1 seconde plus tôt.

Les clefs du match d’aujourd’hui se trouvent dans les virements de bord des Suisses, car ils ont forcé les Néo-Zélandais à abandonner la bataille par deux fois. Alinghi mérite de remporter cette 32e America’s Cup, avec un bateau performant, et deux barreurs qui se sont battus pour avoir l’honneur de défendre après le départ de Russell Coutts: bien joué ! »



Stephane Kandler, CEO AREVA Challenge :
« Cette America’s Cup a sans aucun doute été l’une des plus belles parmi les dernières éditions, avec des résultats très disputés. Alinghi et Emirates Team New Zealand nous ont offert un final haletant, avec le Defender Suisse qui remporte la victoire d’un cheveu !

Depuis 2004, la Louis Vuitton Cup et l’America’s Cup ont changé de visage, avec de grands changements qui vont dans le bon sens : les Louis Vuitton Acts, les infrastructures à Valence, et des régates très serrées avec un niveau jamais atteint dans la Louis Vuitton Cup. L’America’s Cup a vraiment évolué, et a démontré que c'était l'un des plus grands événements médiatiques et sportifs au monde.


Côté AREVA Challenge, nous pouvons vraiment être fiers du travail accompli depuis 5 ans et nos débuts aux couleurs de K-Challenge, même si la huitième place a été décevante (avec de belles victoires et à deux régates de moins seulement que le 6ème).

Pour l’avenir, il faut capitaliser sur ce jeune groupe qui a démontré de belles qualités de combativité, avec la nécessité de le renforcer avec les éléments d’expérience indispensables pour progresser dans l’America’s Cup. Nous nous sommes battus jusqu’au bout, même dans les moments difficiles, je veux donc remercier tous les membres de cette équipe, du shore team au design team, des navigants à la communication et à l’administration, pour tout le travail qui a été accompli, ainsi que tous nos partenaires pour le soutien qu’ils nous ont apporté.


L'America's Cup reste en Europe, ce qui est une parfaite opportunité pour la France de briller dans la 33ème édition. »
 

Propos de Stéphanie Nadin d’AREVA Challenge



                     32eme America ’s cup

 

Résultat de l’America’s Cup (après 7 matchs)

 

                 Alinghi bat Emirates Team New Zealand   5 à 2

 

                  Alinghi  (Suisse)  : 1+0+0+1+1+1+1 = 5 points

Emirates Team New Zealand : 0+1+1+0+0+0+0 = 2 points

Photos de Franck Socha

                                Valence (Espagne) 

Finale de la 37ème America’s Cup

Team New Zealand va défier le tenant du titre le suisse Alinghï

 

       Emirates Team New Zealand remporte  la 7eme Coupe Louis Vuitton Cup, face à Luna Rossa (Italie) sur le score sans appel de 5 à 0 ! 

   Les Kiwis retrouveront le tenant du titre, le suisse Alinghï à partir du 23 juin au 7 juillet 2007 pour la revanche tant attendue de la dernière édition en 2003, remportée par les Suisses 5-0 à Auckland. 

       Le bateau neo-zelandais ETNZ n'a même pas laissé de miettes aux Italiens en franchissant  toutes ies marques du parcours en tête au cours des cinq manches de cette finale de la Coupe Louis Vuitton.  

      Après San Diego, c'est la deuxième fois que Team New Zealand remporte la Louis Vuitton Cup, mais beaucoup d'observateurs pensent qu'Alinghï conserve une petite avance technologique. 

AVANT LA Finale Italie/  Nouvelle-Zélande  

   Lors de la Coupe de l’America 2000, Team New Zealand avait infligé un cinglant 5-0 à Luna Rossa. Les retrouvailles sept ans plus tard ne laissent pas présager d’une telle différence entre les deux équipes. Bien des choses ont changé depuis. Les bateaux sont sûrement beaucoup plus proches en performance et les équipages ont été largement remaniés. Team New Zealand a perdu Russell Coutts et ses fidèles lieutenants, tandis que Luna Rossa, pour sa 3e campagne consécutive, a retenu les leçons du passé en s’ouvrant à l’international, notamment avec l’arrivée du jeune barreur de talent James Spithill. Cette finale, qui débute le 1er juin, va désigner le challenger qui aura l’honneur d’aller défier le Defender Alinghi lors de la 32e Coupe de l’America à partir du 23 juin.

      Commentaires à terre de Tanguy Carlou, Tacticien à bord d’AREVA Challenge (Stephanie  Nadin) :  

   « Nous allons assister à une belle finale de Louis Vuitton Cup entre Emirates Team New Zealand et Luna Rossa, avec deux projets assez différents : Emirates Team New Zealand a un profil assez conservateur en terme sportif car ils jouent vraiment le match racing, ils prennent souvent de bons départs et laissent très peu d’options à l’adversaire en restant très proches de lui. Côté Luna Rossa, James Spithill est très agressif sur les départs, puis il utilise ensuite une tactique plus orientée sur le vent, mais en laissant plus d’écart avec l’adversaire.

     Les Kiwis ont un bon bateau avec peu de points faibles, mais ce n’est pas le plus performant au près dans 12-13 nœuds. Luna Rossa a de son cote vraiment développé son bateau, ils ont un Class America très performant au prés dans un vent medium. »

Finale Coupe Louis Vuitton à partir du 1er juin ! 

  Le vainqueur de la finale de la Coupe Louis Vuitton aura le privilège de défier le vainqueur de la dernière América’s Cup, le suisse Alinghi Le Defendeur! 

 Contre toute attente cette finale opposera l’un des favoris l’Emirates Team New Zealand vainqueur de l’équipage espagnol le Desafio Espanol (5-2) aux surprenants italiens du défi Luna Rossa qui a éliminé le favori le défi américain BMW Oracle (5-1)!

 Les 2 bateaux Emirates Team New Zealand et Luna Rossa se retrouveront en finale à partir du vendredi 1er juin 2007, la finale de la 32eme America’s Cup étant programmée du 23 juin au 7 juillet 2007.

Valence (Espagne) du 14 mai au 7 juillet 2007

 Phases finales de la 32eme América’s Cup  

   La Coupe Louis Vuitton sert à sélectionner le seul bateau qui affrontera le détenteur actuel du titre le bateau suisse Alinghi, le Defendeur !

Les 4 équipages qualifiés BMW Oracle Racing (Etats-Unis), Luna Rossa Challenge (Italie), Emirates Team New Zealand (Nouvelle Zelande) et Desafio Espanol 2007 (Espagne).

    A l’issue des Round  Robin éliminatoires, le classement général était le suivant, avec les 4 premiers qualifiés :

1er  Emirates Team New Zealand  : 38 points

2eme BMW Oracle Racing : 37 pts

3eme Luna Rossa Challenge : 35 pts

4eme Desafio Espanol 2007 : 29 pts

5eme : Victory Challenge : 26 pts

6eme: Mascalzone Latino: 22 pts

7eme Team Shosholoza : 20 pts

8eme AREVA Challenge : 17 pts

9eme +39 Challenge : 12 pts

10eme United Internet Team Germany : 5 pts

11eme China Team: 3 pts

   En terminant en tête l’équipage de l’Emirates Team New Zealand a choisi d'affronter Desafio Espanol 2007 en demi finale. Dans l’autre demi finale,  Emirates Team New Zealand sera opposé à Luna Rossa Challenge.

Chaque demi-finale se déroule en 9 régates.

Demi finale : 14 – 25 mai 2007

Finale : 1er au 12 juin  

                                        Finale de la 32eme America’s Cup du 23 juin au 7 juillet 2007.  

Elle opposera le tenant du titre le suisse Alinghi au vainqueur de la phase finale disputée entre le 14 mai et le 12 juin !

                               

                    Valencia-Spain, May 10, 2007       

   L’EQUIPE DE FRANCE AREVA CHALLENGE VEUT POURSUIVRE L’AVENTURE DE L’AMERICA’S CUP

 

Stéphane Kandler, CEO d’AREVA Challenge, fait le bilan de cinq années de préparation à l’America’s Cup et annonce que le projet français va entamer l’analyse de cette première campagne en vu de poursuivre le travail réalisé avec cette nouvelle équipe, jeune et ayant désormais l'expérience d'une première campagne.

 

AREVA Challenge termine donc à la huitième place de la Louis Vuitton Cup, un résultat décevant pour l’Equipe de France qui a tout de même montré son potentiel avec de superbes duels, à l’image du dernier en date face aux Sud-Africains qui, s’ils se sont imposés, ont eu beaucoup de mal à contenir les attaques tricolores. Les Néo-Zélandais sont les grands vainqueurs de cette première partie des sélections du Challenger final en ayant remporté tous leurs matchs du deuxième Round Robin : ils ont choisi le syndicat ibère pour les demi-finales. Les Américains largement battus par les Kiwis mercredi, prennent la seconde place devant les Italiens de Luna Rossa Challenge et les Espagnols de Desafío Español 2007. Ce quatuor majeur va donc s’affronter pour les demi-finales dès le 14 mai prochain, puis les deux meilleures équipes iront en finale de la Louis Vuitton Cup le 1er juin.

Les Français ne vont pas pour autant quitter la base de Valencia : dès le 14 mai, AREVA Challenge sera sur l’eau pour tester de nouvelles configurations et affronter amicalement d’autres teams.

 

Stéphane Kandler, quel bilan tirez-vous de votre première campagne pour l’America’s Cup depuis son annonce en décembre 2001 ?

D’abord ce furent cinq années très intenses pour convaincre qu’en France, nous pouvions concevoir un défi différent de ce qui a été fait auparavant. Nous avons passé les étapes les unes après les autres en gagnant en crédibilité : il était possible de rassembler une équipe sur des valeurs simples avec une approche différente. Nous avons été soutenus par des partenaires au fur et à mesure. Nous avions des objectifs ambitieux : atteindre les demi-finales. Au vu des résultats de la Louis Vuitton Cup, c’est évidemment décevant ! Pourquoi nous n’y sommes pas arrivés ? Pour plusieurs raisons : d’abord, nous avons manqué de maturité à l’approche de l’évènement et aujourd’hui, on se rend compte qu’on peut être très proches, mais qu’il faut gagner des matchs… Nous n’avons pas toujours su le faire, par manque de préparation mais pas par manque de moyens, bien que le budget n’ait été bouclé que tardivement. Nous avons eu des baisses de régime qui nous ont coûté cher pour maintenir la continuité du projet, pour anticiper et rester sur une stratégie constante tout au long de la campagne. Avec le même budget, si nous l'avions eu à l’avance, nous aurions certainement été plus performants. Avec le recul, je constate que nous avons eu des « trous d’air », notamment pendant l’hiver 2005 alors même que l’équipe venait de remporter de superbes duels contre les Suisses ou les Néo-Zélandais à Trapani !

 

Mais il y a eu aussi des changements de dernière minute au sein de l’équipage ?

Nous avons changé beaucoup de choses dans l’organisation de la cellule arrière et nous avons mis du temps à trouver le bon fonctionnement pendant la Louis Vuitton Cup. Mais le système mis en place m’apparaît très prometteur puisque l’équipe a su réagir après les points perdus lors du Round Robin 1, contre les Suédois et les Sud-Africains. Psychologiquement, c’est toujours difficile de remonter la pente, mais je trouve que le team a su se remobiliser. En analysant tous les matchs, on s’aperçoit que nous perdons beaucoup de duels de très peu ! La preuve que cette équipe a toujours gardé le moral et possède un mental solide pour surmonter les difficultés.

 

Côté bateau, le fait d’avoir typé FRA 93 pour une brise medium de douze à quinze nœuds n’a-t-il pas rendu plus difficile les duels de ces deux Round Robin marqués par le petit temps ?

Les conditions météorologiques de ce mois d’avril n’ont pas été celles attendues, mais ce fut une erreur de notre part ! Nous avons un Class America plutôt polyvalent mais pour des raisons de manque d’anticipation, nous n’avons pu préparer deux configurations : petit temps et medium. Nous avons passé dans cette Louis Vuitton Cup, beaucoup de temps pour trouver les bons réglages. Malheureusement, nous n’avions pas les moyens des grosses écuries qui ont pu réagir pour adapter le bateau en changeant de quille, de voiles ou autre. En plus tout l’hiver, nous avons essentiellement navigué dans la brise et nous nous sommes rendus compte très tard que FRA 93 peinait un peu dans le petit temps. Nous avons nettement amélioré le bateau ces derniers jours qui est devenu plus à l’aise en dessous de dix nœuds. Mais restons réalistes : ce n’est pas ça qui nous fait perdre des régates ! Cela rend seulement l’exercice plus difficile… Notre Class America me semble tout à fait compétitif étant au minimum dans la veine de Victory Challenge ou de Mascalzone Latino.

 

Comment se présente l’avenir de l’Equipe de France AREVA Challenge ?

Je pense que nos partenaires sont satisfaits même si le résultat final n’est pas celui attendu. J’espère que nous avons contribué à rehausser l’image de l’America’s Cup en France en montrant que nous avions une équipe compétitive. Maintenant ce qui est important, c’est de capitaliser sur ce que nous venons de faire ! Tout le monde réalise qu’il faut travailler dans la durée. Et quand on voit la hiérarchie de la Louis Vuitton Cup 2007, on se rend compte que les trois leaders ont formé des teams tôt, qu’ils avaient des moyens élevés, qu’ils avaient une ou deux campagnes d’expérience. D’autres écuries comme celle des Espagnols, ont acheté très vite des Class America de référence avec les anciens OneWorld, et des compétences humaines à l’image de Paul Cayard en fin de campagne. D’autres encore, comme les Suédois ou Mascalzone Latino, étaient présents lors de la dernière America’s Cup et ont bénéficié d’une bonne expérience, facteur facilitant pour monter un team. Nous avons prouvé des choses pendant cinq ans, on s’est battu comme des diables et maintenant, il faut avoir les moyens de ses ambitions… Il faut conserver les éléments clés de ce groupe pour ne pas diluer cette expérience. Il faut aussi un budget double de celui de cette campagne et surtout bouclé dès ces prochains mois. A ce moment-là, oui, nous pourrons jouer dans le top 4 et pourquoi pas aller jusqu’à l’America’s Cup. Aujourd’hui, dans le milieu de la voile, la course la plus difficile à remporter, c’est l’America’s Cup ! Est-ce que pour la France, c’est important de remporter ce trophée ? Pour le sport français et pour la voile ? Je pense que oui ! L’Espagne qui arrive en demi-finales en partant d’une feuille blanche, doit nous encourager dans cette persévérance.

 

Cela implique un nouveau projet avec deux bateaux ?

Bien sûr ! C’est pourquoi il faut au minimum doubler le budget… Deux bateaux, c’est aussi deux équipages. Et ce n’est plus du tout la même organisation : il faudra se renforcer avec des éléments extérieurs. Il y a des compétences dans tous les autres teams à Valencia et récupérer cette expérience et ces talents s’avère essentiel. Il y a déjà des équipes qui ont mis en vente d’excellents Class America et racheter un autre bateau permettrait rapidement de s’entraîner et de progresser encore. Convaincre les Français qui ont participé à la Louis Vuitton Cup au sein d’autres syndicats est aussi une démarche qui nous intéresse : Bertrand Pacé (BMW Oracle Racing), Philippe Presti (Luna Rossa Challenge), Bernard Labro (Alinghi)… Ils sont nombreux ! Et faire une équipe française avec des personnes qui ont participé activement à cette édition est une démarche plaisante… Nous avons mis en place une plateforme qui a démontré des qualités et qui est largement perfectible : elle a besoin d’expériences complémentaires et d’apports extérieurs. Mais si on veut faire tout cela, il faut avoir les moyens et présenter un projet ambitieux : c’est le bon moment pour le mettre en place.

 

Cette Louis Vuitton Cup vous paraît-elle réussie ?

Incontestablement ! Il y a eu plus d’un million de spectateurs à Valencia en un mois… Les medias européens n’ont jamais autant couvert l’America’s Cup. L’évènement a pris une nouvelle dimension et le niveau des Challengers a nettement monté. L’arrivée de nouveaux sponsors est aussi une bonne nouvelle : beaucoup de sociétés d’origine très différentes sont présentes, des fabricants de boisson énergétique, des banques, des producteurs d’énergie, des industriels, des compagnies de téléphone, des assureurs, tous les secteurs d’activité sont représentés… La voile est un sport « dans le vent » et les retours sur investissement sont importants. Il faut créer une dynamique autour d’un projet français qui fera appel aux meilleures compétences. Mais cela se joue dans les mois qui viennent, pas dans six mois ou un an ! La plupart des équipes sont déjà en train de recruter, de récupérer du matériel alors que l’America’s Cup n’est pas encore terminée !

 

Mais il faut tout de même attendre justement de savoir qui va détenir le trophée ?

Non, parce qu’on sait déjà approximativement ce qui va se passer : qui peut gagner ? Potentiellement, les Espagnols mais je n’y crois pas trop. Les Etats-Unis : un marché important pour tout le monde. L’Italie qui est en Europe et éventuellement la Nouvelle-Zélande. Et du côté Suisse, Alinghi ne va pas changer sa volonté marketing en allant dans un coin exotique où la télévision ne pourrait pas montrer des images. Les Louis Vuitton Acts ont été un succès pour les relations des partenaires, mais aussi pour le public et les medias, sans parler de l’apport pour les équipages. Deux régates vont se dérouler en août prochain à Kiel puis en septembre à San Francisco. Il y a donc déjà un avenir et un programme pour ces Class America.

 

Et AREVA Challenge sera présent lors de ces deux compétitions ?

Cela ne dépend pas seulement de moi… J’ai fait le maximum de ce que je pouvais faire, j’ai pris d’énormes risques financiers, maintenant il faut un soutien fort. Et pour passer à la vitesse supérieure, il faut des partenaires dès les semaines prochaines. Il faut avoir les moyens au bon moment et ne pas perdre le capital de cette équipe.

 

Quel est le programme des jours prochains ?

Il va y avoir une pause de quatre jours pour que tout le monde reprenne des forces. Puis dès le 14 mai, AREVA Challenge va re-naviguer pour finir de tester les évolutions qui étaient programmées. Nous avons prévu aussi plusieurs séances de débriefing pour analyser finement chaque match. En juin, nous allons faire l’inventaire et vérifier tout le matériel. Pour éventuellement aller en Allemagne en août. Les navigants vont aussi repartir sur le circuit mondial de match-racing : Sébastien Col a déjà plusieurs rendez-vous cet été !

 

 

                                  Round Robin 2 flights 1+2+3+4+5+6+7+8+9+10 (RR1+points bonus) :

1-Emirates Team New Zealand : 2+2+2+2+2+2+2+2+2+2 (14+4 bonus) = 38 points

2-BMW Oracle Racing : 2+0+2+2+2+2+2+2+2+0 (18+3 bonus) = 37 points

3-Luna Rossa Challenge : 2+2+2+2+0+2+2+0+2+2 (16+3 bonus) = 35 points

4-Desafío Español 2007 : 2+2+0+2+2+2+2+0+0+0 (14+3 bonus) = 29 points

5-Victory Challenge : 2+0+2+0+2+2+2+2+0+0 (12+2 bonus) = 26 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0+2+2+2+0+0+0+0+2 (12+2 bonus) = 22 points

7-Team Shosholoza : 0+2+0+0+2+0+0+2+0+2 (10+2 bonus) = 20 points

8-AREVA Challenge : 2+2+0+0+0+0+0+2+2+0 (8+1 bonus) = 17 points

9-+39 Challenge : 0+0+0+0+0+0+0+2+2+2 (4+2 bonus) = 12 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+0+2+0+0+0+0+0+0 (2+1 bonus) = 5 points

11-China Team : 0+2+0+0+0+0+0+0+0+0 (0+1 bonus) = 3 points

                                Valencia-Spain, May 9, 2007       

  UN FINAL EPOUSTOUFLANT POUR AREVA CHALLENGE

 

    Les Français ont sorti le grand jeu pour cet ultime duel de la Louis Vuitton Cup. Face aux Sud-Africains redoutables adversaires dans le petit temps, l’Equipe de France a effectué un superbe match même si elle s’incline à l’arrivée d’une poignée de secondes. 

Il y a des défaites qui sont pleines d’enseignements : ce duel couru par seulement huit à dix nœuds de vent pour les trois quarts du parcours, devait sur le papier favoriser Team Shosholoza, l’un des plus rapides Class America de Valencia dans les petits airs. La phase de pré-départ est particulièrement agressive des deux côtés avec circling, dial-up, poursuites puis un bord au ralenti avant le coup de canon. Sébastien Col arrive à bloquer Paolo Cian au vent et l’oblige à virer de bord dans les vingt dernières secondes tandis qu’il plonge au milieu de la ligne de départ avec de la vitesse : FRA 93 a gagné le départ et une demi longueur d’avance ! Mais le redoutable voilier sud-africain est véloce et grappille mètre par mètre au fil d’un très long bord en tribord, dans un vent qui tourne légèrement à droite donc en favorisant le bateau au vent, RSA 83 ! Les Français tiennent le rythme malgré cela et virent dans le tableau arrière de Team Shosholoza pour enrouler la première marque avec seulement treize secondes d’écart. 

Le grand bord de spinnaker voit le team tricolore tenir tête aux Sud-Africains et le différentiel à la bouée sous le vent est quasiment identique. Alors le deuxième bord de près est l’occasion d’une sévère bataille de virements de bord : pas moins de huit en moins de cinq minutes. Très courtes, ces manœuvres visent à se défaire du marquage très serré effectué par RSA 83. FRA 93 arrive enfin à s’en défaire et cherche les bonnes petites bascules de vent… Une nouvelle fois, Paolo Cian vire en tête l’ultime bouée au vent avec un écart toujours infime d’une longueur de bateau. Le dernier bord de spinnaker est donc l’ultime occasion de renverser le cours du match et les Français ne vont pas arrêter de mettre la pression : étrave dans tableau arrière, empannage, bataille de lofs, nouvel empannage... L’équipe tricolore multiplie les attaques mais Team Shosholoza y répond avec précision jusqu’à l’arrivée… 

AREVA Challenge qui avait semblé en début de Round Robin 1, pas totalement à l’aise dans le petit temps, prouvait là qu’il avait énormément progressé en trois semaines. L’équipe technique, les voiliers, les navigants et le design team ont effectué un travail d’optimisation très efficace, démontrant que le team français était aussi réactif et potentiellement apte à briller dans cette Louis Vuitton Cup. Les Français terminent donc huitièmes. Les grands vainqueurs de la Louis Vuitton Cup sont les Néo-Zélandais qui ont littéralement écrasé les Américains lors de ce dernier flight, Emirates Team New Zealand ayant tout de suite marqué l’avantage et BMW Oracle Racing laissant filer son adversaire avec un désintérêt total pour le duel : 500 mètres les séparaient à l’arrivée ! A noter dans ces dernières rencontres, la victoire des Italiens de +39 Challenge sur les Allemands et celle de Mascalzone Latino-Capitalia Team face aux Suédois. Enfin, les Espagnols qui avaient déjà fêté hier soir leur qualification pour les demi-finales se sont faits battre par Luna Rossa Challenge. 

                                                                Résultats du Flight 11 

Team Shosholoza bat AREVA Challenge (14’’)

+39 Challenge bat United Internet Team Germany (30’’)

Mascalzone Latino-Capitalia Team bat Victory Challenge (38’’)

Luna Rossa Challenge bat Desafío Español 2007 (1’54)

Emirates Team New Zealand bat BMW ORACLE Racing (1’34)

 

Round Robin 2 flights 1+2+3+4+5+6+7+8+9+10 (RR1+points bonus) :

1- Emirates Team New Zealand : 2+2+2+2+2+2+2+2+2+2 (14+4 bonus) = 38 points

2- BMW Oracle Racing : 2+0+2+2+2+2+2+2+2+0 (18+3 bonus) = 37 points

3- Luna Rossa Challenge : 2+2+2+2+0+2+2+0+2+2 (16+3 bonus) = 35 points

4-Desafío Español 2007 : 2+2+0+2+2+2+2+0+0+0 (14+3 bonus) = 29 points

5-Victory Challenge : 2+0+2+0+2+2+2+2+0+0 (12+2 bonus) = 26 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0+2+2+2+0+0+0+0+2 (12+2 bonus) = 22 points

7-Team Shosholoza : 0+2+0+0+2+0+0+2+0+2 (10+2 bonus) = 20 points

8-AREVA Challenge : 2+2+0+0+0+0+0+2+2+0 (8+1 bonus) = 17 points

9-+39 Challenge : 0+0+0+0+0+0+0+2+2+2 (4+2 bonus) = 12 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+0+2+0+0+0+0+0+0 (2+1 bonus) = 5 points

11-China Team : 0+2+0+0+0+0+0+0+0+0 (0+1 bonus) = 3 points

 

Commentaire à terre

Thierry Douillard, Régleur de génois :

« L’équipage a répondu présent pour ce dernier match, mais malheureusement nous n’avons pas gagné… Ce fut un duel très physique avec beaucoup de virements et d’empannages et il s’en est fallu d’un rien ! Les Sud-Africains ont encore prouvé une nouvelle fois qu’ils avaient  un bateau qui va très vite dans ces conditions météo. Nous ne sommes pas arrivés à les sortir lors de ce long bord tribord où il était à notre vent dans une brise qui tournait à droite… Nous faisons un bon départ, nous tenons tout le match à une longueur et parfois moins, mais ils naviguent très bien aussi. On aura tout tenté et nous sommes déçus du résultat…  L’équipage a été très bon et a effectué de superbes manœuvres ! Ce type de match est super plaisant quand ils sont aussi serrés. Mais cela donne encore plus d’amertume quand on est derrière ! »

 

                            Questions à Stéphane Kandler, CEO d’AREVA Challenge

Comment analysez-vous le résultat de l’Equipe de France lors de cette Louis Vuitton Cup ?

« Je suis bien sûr déçu qu’elle finisse huitième au lieu de septième à l’issue d’un duel très serré et très spectaculaire aujourd’hui. C’est la réalité de cette compétition : nous avons été souvent très proches mais pas suffisamment. Il nous a parfois manqué quelques centimètres… Mais c’est cela le haut niveau et l’America’s Cup ! Maintenant, pourquoi nous n’étions pas encore tout à fait prêts ? Nous allons nous pencher sur cette problématique. Et nous allons travailler avec nos partenaires pour construire une campagne encore plus compétitive. »

 

Le projet AREVA Challenge va donc perdurer ?

« A ce jour, nous ne pouvons pas annoncer cela définitivement, mais ce qui est sûr, c’est que Areva a indiqué clairement qu’il voulait continuer avec nous. Mais d’abord, il faut analyser cette campagne pour préparer un projet qui soit plus compétitif en tirant les leçons de cette édition. Il y aura certainement du nouveau dans les semaines qui viennent… »

 

Questions à Sébastien Col, barreur de FRA 93 

Comment voyez-vous les quatre équipes qui ont atteint les demi-finales de la Louis Vuitton Cup ?

« Je pense que ce sont incontestablement les quatre meilleurs teams. Dans ce sport, la hiérarchie est difficilement ébranlable et les fortes équipes réservent rarement des surprises. Il y a tout de même deux syndicats qui sont au-dessus du lot : Emirates Team New Zealand et BMW Oracle Racing. Les Italiens sont un peu en retrait tout comme les Espagnols qui n’ont rien à perdre, mais je ne crois pas trop à un retournement de situation. »

 

Est-ce que le Challenger final sera assez fort pour « titiller » Alinghi ?

« Je crois que seuls les Néo-Zélandais et les Américains seront assez forts pour inquiéter les Suisses. Mais ils vont perdre beaucoup d’énergie en se battant entre eux pour les demi-finales et la finale de la Louis Vuitton Cup : ils ne pourront pas dépenser du temps à optimiser encore leur bateau. Or la vitesse des Class America est un facteur capital. J’ai des doutes sur le fait que le Defender puisse être concurrencé pour l’America’s Cup. »

 

Quelle va être l’actualité de l’équipe AREVA Challenge les prochaines semaines ?

« Nous avons lancé quelques invitations aux autres syndicats pour naviguer dès le 14 mai prochain. Nous serions heureux d’aider une équipe demi-finaliste à s’entraîner encore avec nous. Nous allons continuer à modifier le bateau pour terminer la campagne et dans l’optique de continuer l’aventure de l’America’s Cup, quelque soit l’issue des duels finaux. Peu importe par qui elle est gagnée, peu importe le lieu de la prochaine édition. Nous nous projetons dans l’avenir avec l’envie de bien analyser cette première campagne afin de capitaliser les points forts et de profiter de l’expérience acquise. »

               Valencia-Spain, May 7, 2007       

SUPERBE JOURNEE POUR AREVA CHALLENGE 

La nette domination de l’Equipe de France face au team chinois confirme aussi que FRA 93 est très à l’aise lorsque la brise dépasse les douze nœuds comme en ce lundi. Avec la défaite de Team Shosholoza ce jour, les Français ont encore une opportunité de gagner une place au classement de la Louis Vuitton Cup. 

Tout s’est déroulé sereinement à bord d’AREVA Challenge : pas de stress au moment du départ, pas de volonté à trop chercher son adversaire au risque de prendre une pénalité, pas de problème pour trouver sa place sur la ligne et parfait timing au coup de canon. Certes l’enjeu face à une équipe qui n’a remporté aucun duel à l’exception de celui contre les Américains qui avaient des problèmes d’étai, était moins élevé que lors des précédents matchs de l’Equipe de France. Mais chaque rencontre peut créer des surprises et l’objectif dans ces cas-là, est justement de se mettre en situation de ne pas être en difficulté et de bien anticiper les réactions de son adversaire.

Et Sébastien Col avec la cellule arrière de FRA 93 a bien négocié le départ en s’élançant en milieu de ligne parfaitement dans le timing, avec China Team légèrement en retrait et sous son vent à la bouée. Très rapidement, le Class America français bien lancé au coup de canon prenait l’ascendant et au premier croisement à la moitié du premier bord de près, les Français avaient plus de deux longueurs d’avance. Les stratèges tricolores contrôlaient le voilier chinois mais en profitant de toutes les bascules d’une brise thermique bien établie à quatorze nœuds : ils creusaient progressivement l’écart avec 220 mètres (43’’) à la première marque, 300 mètres à la bouée sous le vent (1’14),  520 mètres à la deuxième bouée au vent (1’43’’) pour arriver avec plus de 870 mètres de marge ! 

Mais la bonne nouvelle venait aussi de l’autre match qui se jouait entre les Italiens de +39 Challenge et les Sud-Africains. Les transalpins réalisaient un très bon départ et prenaient le duel en mains malgré une forte pression. Mais incontestablement, Team Shosholoza était moins à l’aise dans ce vent plus soutenu que lors des précédentes rencontres. Cette défaite ouvre la possibilité pour AREVA Challenge de viser la septième place de la Louis Vuitton Cup : il faut que le team tricolore remporte demain mardi son duel face aux Allemands et qu’il s’impose face aux Sud-Africains mercredi. Team Shosholoza n’a en effet pas de match demain, et ce lundi soir, les Français ne sont plus qu’à trois points, soit deux victoires, de cet objectif…

Pour les autres confrontations de ce lundi, à noter la superbe victoire des Suédois face aux Espagnols, un score qui permet à Victory Challenge de rester dans la course pour les demi-finales… Enfin, les Néo-Zélandais ont réussi à prendre l’ascendant juste après le départ face à Luna Rossa Challenge, avec une phase préparatoire extrêmement chaude entre James Spithill et Dean Barker : les Kiwis ont contrôlé pendant tout le parcours Luna Rossa Challenge qui n’a jamais eu d’opportunité de porter un coup tactique. La Louis Vuitton Cup va encore offrir plein de suspens pour ces deux ultimes jours de régates… 

                                        Résultats du Flight 9

AREVA Challenge bat China Team (3’03)

Victory Challenge bat Desafío Español 2007 (7’’)

Emirates Team New Zealand bat Luna Rossa Challenge (36’’)

+39 Challenge bat Team Shosholoza (50’’)

BMW ORACLE Racing bat Mascalzone Latino-Capitalia Team (57’’)

 

                         Round Robin 2 flights 1+2+3+4+5+6+7+8+ (RR1+points bonus) :

1-BMW Oracle Racing : 2+0+2+2+2+2+2+2+ (18+3 bonus) = 35 points

2-Emirates Team New Zealand : 2+2+2+2+2+2+2+2+ (14+4 bonus) = 34 points

3-Luna Rossa Challenge : 2+2+2+2+0+2+2+0+ (16+3 bonus) = 31 points

4-Desafío Español 2007 : 2+2+0+2+2+2+2+0+ (14+3 bonus) = 29 points

5-Victory Challenge : 2+0+2+0+2+2+2+2+ (12+2 bonus) = 26 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0+2+2+2+0+0+0+ (12+2 bonus) = 20 points

7-Team Shosholoza : 0+2+0+0+2+0+0+2+0+ (10+2 bonus) = 18 points

8-AREVA Challenge : 2+2+0+0+0+0+0+2+ (8+1 bonus) = 15 points

9-+39 Challenge : 0+0+0+0+0+0+0+2+ (4+2 bonus) = 8 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+0+2+0+0+0+0+ (2+1 bonus) = 5 points

11-China Team : 0+2+0+0+0+0+0+0+0+ (0+1 bonus) = 3 points

 

                                                        Commentaires à terre

Jean Galfione, Wincheur :

« Très bonne journée ! Cela fait du bien de gagner… Contre les Chinois qui font partie des équipes les moins préparées, il a tout de même fallu bien naviguer et être attentif. Ce qui a aussi été positif, c’est qu’avec cette brise de quinze nœuds de vent, AREVA Challenge a semblé plus à l’aise. C’est peut-être plus dans cette configuration météo que le bateau s’exprime mieux. Nous sommes restés prudents au départ pour ne pas prendre une pénalité mais nous avons gagné notre position au vent de China Team. Il ne fallait pas prendre de risque car nous craignions qu’il ne cherche justement à nous mettre en faute. Nous creusons l’écart parce que la cellule arrière a bien joué les bascules. Il est sûr que lorsqu’on est loin devant, il est plus facile de prendre les bonnes décisions. Mais ne boudons pas notre plaisir : c’est une bien belle journée. Et +39 Challenge a battu les Sud-Africains, ce qui nous laisse une chance de grimper d’une place. Mais nous avons deux gros matchs encore ! »

 

Jean-François Cuzon, Navigateur :

« Les Chinois pouvaient être agressifs au départ et c’est une situation de piège parce que même si nous savions que nous étions plus rapides, tant au près qu’au portant, il ne fallait pas rentrer dans un jeu trop dangereux avant le départ. Comme ça se passait bien, nous en avons profité pour tester de nouveaux réglages parce que nous n’avons pas beaucoup navigué dans ces conditions de brise stable de quinze nœuds avec la configuration actuelle de FRA 93. Pour essayer de trouver les clés que nous n’avons pas toujours trouvées lors de ces Round Robin de petit temps. Et puis par ce soleil et ce vent, c’est un plaisir de naviguer à Valencia. FRA 93 a montré qu’il avait du potentiel dans cette brise et qu’il procure de bonnes sensations au barreur et aux régleurs. Maintenant, si nous gagnons nos deux derniers matchs, nous grimpons d’une place à la Louis Vuitton Cup. Les Allemands restent un gros morceau à avaler car nous ne connaissons pas trop leurs performances, et si nous nous imposons, ce sera un peu notre finale à nous contre Team Shosholoza…Ce sera un beau match, certainement ! »

               Valencia-Spain, May 6, 2007       

VICTORY CHALLENGE S’IMPOSE FACE A AREVA CHALLENGE 

     Les Français ont eu beau sortir tous leurs atouts, ils n’ont pu bloquer les Suédois que lors du premier aller-retour, et finissent par s’incliner après s’être battus sans rien lâcher durant tout le match. Il reste trois duels à l’Equipe de France pour gagner une place au classement de la Louis Vuitton Cup. 

Sébastien Col a pourtant réussi à appliquer la stratégie établie avant le départ, c'est-à-dire mettre en danger Magnus Holmberg et ne pas lui donner le côté droit du plan d’eau. AREVA Challenge arrivait ainsi à repousser Victory Challenge en bas de la ligne de départ tandis qu’il partait côté bateau Comité et virait tout de suite. Il possédait alors une seconde d’avance au timing et surtout la position favorable à droite. La succession de croisements le confirmait : FRA 93 protégeait le bon côté du plan d’eau et renvoyait les Suédois sur la partie gauche. Mais insensiblement, les Scandinaves arrivaient à décaler l’affrontement légèrement sur la droite par rapport à l’axe du parcours : ils pouvaient ainsi se glisser juste devant l’étrave des Français à la bouée au vent.

Douze secondes d’écart, le match était loin d’être joué ! Surtout que sur le premier bord de spinnaker, le team tricolore tenait le rythme et bloquait les initiatives de Victory Challenge et au passage de la porte, AREVA Challenge n’avait toujours que dix-sept secondes de retard. Les Français repartaient tout de suite sur la droite du plan d’eau mais les Suédois contrôlaient alors très fermement et repoussaient les attaques en grappillant de précieuses secondes grâce à un petit plus en vitesse pure dans cette brise encore faible, de Sud Est 8-10 noeuds. L’aller-retour suivant ne permettait pas à l’équipe hexagonale de porter des coups et elle s’inclinait à l’arrivée.

Cette victoire suédoise remet Victory Challenge en course pour les demi-finales car les Scandinaves n’ont que cinq points de retard sur les Espagnols, vainqueurs des Allemands ce dimanche, et il reste trois flights, à deux points par victoire, à courir. Du côté des autres matchs, les Américains s’installent en tête du classement de la Louis Vuitton Cup bien qu’ils se soient faits accrocher par les Italiens de +39 Challenge, tandis que les Néo-Zélandais n’étaient pas inquiétés par China Team : ils remontent à la seconde place au classement provisoire, Luna Rossa Challenge ne courant pas ce dimanche.

Restait un duel au sommet entre les Sud-Africains et les Italiens de Mascalzone Latino qui débutait par une pénalité pour les transalpins ! Et si ces derniers menaient tout le match, l’écart était très faible pour atteindre 120 mètres juste avant la ligne d’arrivée… Mascalzone Latino effectuait sa pénalité (un tour sur lui-même) mais pas assez rapidement et perdait la rencontre de six petites secondes… 

                                            Résultats du Flight 8

Victory Challenge bat AREVA Challenge (35’’)

Desafío Español 2007 bat United Internet Team Germany (1’08)

Emirates Team New Zealand bat China Team (3’02)

Team Shosholoza bat Mascalzone Latino-Capitalia Team (6’’)

BMW ORACLE Racing bat +39 Challenge (53’’) 

            Round Robin 2 flights 1+2+3+4+5+6+7+8+ (RR1+points bonus) :

1-BMW Oracle Racing : 2+0+2+2+2+2+2+ (18+3 bonus) = 33 points

2-Emirates Team New Zealand : 2+2+2+2+2+2+2+ (14+4 bonus) = 32 points

3-Luna Rossa Challenge : 2+2+2+2+0+2+2+ (16+3 bonus) =31 points

4-Desafío Español 2007 : 2+2+0+2+2+2+2+ (14+3 bonus) = 29 points

5-Victory Challenge : 2+0+2+0+2+2+2+ (12+2 bonus) = 24 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0+2+2+2+0+0+ (12+2 bonus) = 20 points

7-Team Shosholoza : 0+2+0+0+2+0+0+2+ (10+2 bonus) = 18 points

8-AREVA Challenge : 2+2+0+0+0+0+0+ (8+1 bonus) = 13 points

9-+39 Challenge : 0+0+0+0+0+0+0+ (4+2 bonus) = 6 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+0+2+0+0+0+0+ (2+1 bonus) = 5 points

11-China Team : 0+2+0+0+0+0+0+0+ (0+1 bonus) = 3 points 

                                                         Commentaires à terre

Tanguy Cariou, Tacticien :

« C’est un match entre voisins, puisque la base des Suédois est à côté de celle d’AREVA Challenge ! On savait que ce serait un duel difficile mais nous voulions faire une belle course avec une petite revanche sur le match aller du premier Round Robin. Nous avions décidé de protéger la droite du parcours et nous avons pris un bon départ. Mais nous n’avons jamais eu l’option de nous mettre à leur gauche et eux, jamais à notre droite. Nous sommes donc montés très proches l’un de l’autre sur le premier près et comme ils ont gagné trois quarts de longueur de bateau, ils enroulent en tête. Ensuite au portant, nous restons encore au contact et ils font un faux empannage qui nous oblige à terminer notre manœuvre : ils s’échappent un peu. Pour la deuxième remontée au près, nous restons menaçants mais pas assez proches pour les inquiéter vraiment : ils nous contrôlent sèchement jusqu’à l’arrivée. Nous n’avons pas fait d’erreurs mais il y a plein de petits détails qui nous pénalisent juste ce qu’il faut pour qu’ils prennent l’ascendant. L’écart n’est pas important mais suffisant… L’équipe n’est pas ridicule : elle se bat, elle a montré des valeurs, elle est proche sportivement mais il lui manque un petit plus dans certains secteurs. FRA 93 s’avère moins à l’aise que les autres Class America en dessous de dix nœuds car il est typé pour quatorze nœuds de vent et malgré nos optimisations, cela ne compense pas. Car si on fait la moyenne des forces de vent sur ces deux Round Robin, on est plutôt en dessous de dix nœuds qu’au dessus… »

 

Olivier Douillard, Windwatcher :

« La brise thermique lorsqu’elle est en phase dite de « maturation » est très stable : il y a certes de petites oscillations mais pas de bascules franches ni de différences de pression sensibles. Donc il n’y avait pas de côté plus favorable qu’un autre sauf qu’il y a eu une toute petite rotation à la fin du bord de près qui permet aux Suédois de se glisser juste devant nous à la marque. On perd pour trois mètres ! Il prend l’ascendant et en étant devant, bloque le match. C’est difficile de garder le sourire car maintenant que nous avons perdu ce match face aux Suédois et que les Sud-Africains ont gagné contre Mascalzone Latino, il nous reste à battre Shosholoza lors du dernier flight ! Nous avons été consistants aujourd’hui même si le résultat n’est pas là et on a encore progressé en vitesse ces jours derniers. Il nous reste trois duels : il faut ramener six points ! »

       

               Valencia-Spain, May 5, 2007       

LES AMERICAINS ONT EU RAISON DES FRANCAIS 

        Le leader au classement de la Louis Vuitton Cup n’a pas eu trop de mal à se défaire d’AREVA Challenge après un départ pourtant bien négocié par Sébastien Col. Mais en vitesse pure, BMW ORACLE Racing a rapidement imposé son rythme et bloqué toute initiative tricolore. 

    L’Equipe de France s’attendait à ce résultat avant même de prendre le départ, non pas par défaitisme mais par pragmatisme : les Américains ont réalisé quasiment un sans-faute depuis le début de ce Round Robin 2 en ne s’inclinant que face à China Team suite à une avarie d’étai creux. Tous les autres duels ont été l’objet d’une dispute rapidement close lorsque l’équipage de Chris Dickson décidait de porter le coup fatal. Lors de ce flight 7, les Français ont bien tenté d’être agressifs lors de la phase de pré-départ, mais BMW ORACLE Racing a toujours réussi à s’échapper et à parer les attaques, parfois d’un cheveu… Ainsi au départ, Sébastien Col et la cellule arrière d’AREVA Challenge veulent définitivement protéger le côté droit du plan d’eau dans cette brise thermique d’une douzaine de nœuds, qui semble vouloir basculer légèrement vers la droite. 

A trente secondes du départ, FRA 93 repoussait USA 98 vers la bouée, tandis que les Français viraient de bord et partent au bateau Comité en bâbord amure. L’opération semblait excellente mais une légère rotation de la brise alors que les Américains viraient de bord pour contrôler, propulsait d’un coup, le voilier américain avec soixante mètres d’avance ! AREVA Challenge maintenait longtemps l’écart dans ce vent qui refusait en tournant progressivement à droite, mais dès que le gain de la bascule fut acquis, la vitesse pure départageait les deux teams. L’écart augmentait malgré les tentatives tricolores de jouer avec les virements de bord et à la première marque, BMW ORACLE Racing cumulait déjà quarante secondes de différentiel. Le bord de portant suivant ne changeait pas la donne dans ce vent stable et établi, et une fois encore, le potentiel du « rouleau compresseur américain » faisait la différence : plus d’une minute à la marque suivante et toujours pas de possibilités d’engager un combat. Les Américains gagnaient donc logiquement ce duel et maintenaient leur leadership sur la Louis Vuitton Cup. 

Du côté des autres matchs, pas de surprise avec les nettes dominations de Mascalzone Latino-Capitalia Team sur China Team, de Luna Rossa Challenge sur +39 Challenge et de Emirates Team New Zealand sur United Internet Team Germany. Seul duel très disputé : celui des Sud-Africains face aux Espagnols. Team Shosholoza passait pourtant en tête la première marque mais était trop lent lors du premier empannage sous spinnaker et Desafío Español 2007 reprenait l’avantage à la bouée sous le vent… Il arrivait à le conserver jusqu’à la ligne d’arrivée. 

                                                         Flight 7
BMW ORACLE Racing bat AREVA Challenge (1’28)

Luna Rossa Challenge bat +39 Challenge (1’04)

Emirates Team New Zealand bat United Internet Team Germany (2’07)

Mascalzone Latino-Capitalia Team bat China Team (2’22)

Desafío Español 2007 bat Team Shosholoza (47’’)

 

                                                      Flight 4 (rejoué)

Desafío Español 2007 bat Mascalzone Latino-Capitalia Team (35’’)

 

                          Round Robin 2 flight 1+2+3+4+5+6+7+ (RR1+points bonus) :

1-BMW Oracle Racing : 2+0+2+2+2+2+ (18+3 bonus) = 31 points

2-Luna Rossa Challenge : 2+2+2+2+0+2+2+ (16+3 bonus) =31 points

3-Emirates Team New Zealand : 2+2+2+2+2+2+ (14+4 bonus) = 30 points

4-Desafío Español 2007 : 2+2+0+2+2+2+ (14+3 bonus) = 27 points

5-Victory Challenge : 2+0+2+0+2+2+ (12+2 bonus) = 22 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0+2+2+2+0+ (12+2 bonus) = 20 points

7-Team Shosholoza : 0+2+0+0+2+0+0+ (10+2 bonus) = 16 points

8-AREVA Challenge : 2+2+0+0+0+0+ (8+1 bonus) = 13 points

9-+39 Challenge : 0+0+0+0+0+0+ (4+2 bonus) = 6 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+0+2+0+0+0+ (2+1 bonus) = 5 points

11-China Team : 0+2+0+0+0+0+0+ (0+1 bonus) = 3 points 

                                              Commentaires à terre  

Jean-Marc Barr, Parrain de FRA 93 :

« Tous les jours sont des grands jours si on a la chance de vivre des évènements comme ce match entre AREVA Challenge et BMW Oracle Racing. Surtout de l’intérieur en étant à bord comme 18ème homme ! C’est la première fois car à San Diego, j’avais vu les bateaux de l’extérieur… Là, dans la phase de préparation au départ, c’est un moment très dramatique. Voir la concentration de l’équipage, sentir la tension, la nécessité de bien commencer le duel face à un adversaire aussi fort, percevoir la proximité des deux bateaux avant le coup de canon ! On se rend compte a contrario des images à la télévision, qu’il n’y a parfois qu’un petit mètre d’écart… C’était très excitant de vivre ces circlings, quand les bateaux se poursuivent en tournant sur eux-mêmes. Les Américains ont bien débuté le match et l’équipe française s’est battue mais face à un tel bateau, c’était très difficile d’imaginer un retournement de situation. C’est dur ! A tout le team d’AREVA Challenge, je dis : c’est comme le cinéma indépendant. Tout est contre vous, mais il faut continuer… Il ne faut pas lâcher ! » 

 

Stéphane Kandler, CEO d’AREVA Challenge :

« Nous savions avant aujourd’hui que nous n’atteindrions pas les demi-finales et le match contre les Américains ne change rien. Cela s’est joué bien avant ce duel… Par le hasard du calendrier, nous avons affronté les grosses écuries en premier, ce qui ne facilite pas l’acquis de points en début de Round Robin. L’objectif est pour nous de terminer en gagnant les quatre matchs qui restent à courir. Face à des équipes qui sont à notre portée. Nous pourrons vraiment faire un bilan à la fin du Round Robin 2. Pour revenir à aujourd’hui, les grosses écuries ont clairement creusé le trou au classement sur l’ensemble des autres concurrents. Ce n’est pas un manque de moyens pour notre part, mais plutôt de temps, et quant à la qualification en demi-finales, elle n’est plus à notre portée parce que nous avons perdu des points bêtement. Cela est lié à la jeunesse de l’équipe AREVA Challenge et à des erreurs que nous avons faites dans la préparation. Nous n’étions pas prêts suffisamment tôt, mais on n’est pas très loin des équipes qui jouent pour la quatrième place. Il y a vraiment un fossé entre les trois grands qui sont en première division, les cinq suivants en deuxième division, et les trois derniers en troisième division… Il nous reste à prouver lors des quatre matchs à courir, que le team tricolore n’est pas à sa place au classement. »

 

Benoît Briand, Régleur de grand voile :

« Notre objectif est de finir ce Round Robin avec de beaux matchs et des victoires. Les demi-finales ne sont plus d’actualité mais c’était un challenge très élevé ! Ce qui est un peu décevant, c’est de constater que face à des équipes comme les Américains ou Luna Rossa Challenge, nous sommes très loin en potentiel… Il nous faut battre Shosholoza, Victory Challenge… des équipes qui sont plus à notre portée. Il faut gagner une ou deux places au classement général ! Le regret qui restera, c’est de ne pas avoir eu un deuxième bateau pour s’entraîner avant ces Round Robin. Mais rappelons-nous qu’il y a seulement un an, le projet avait failli s’arrêter. AREVA Challenge nous a permis de faire un beau projet à un bateau, mais aujourd’hui on voit bien que pour être compétitif, il faut deux bateaux et une sacrée équipe derrière soi. L’America’s Cup est une course technologique et pour être dans le rythme des grosses équipes, il faut avoir les mêmes moyens. »  

 

Benjamin Muyl, Ingénieur Design :

 « Nous avons perdu des matchs contre des écuries qui disposent de budgets colossaux et qui seront en demi-finales. Elles ont cent millions quand AREVA Challenge en a vingt-trois ! FRA 93 a commencé à être construit il y a seulement un an. Face à des teams qui ont disposé de deux bateaux et qui ont pu s’entraîner pendant six mois, cela crée un différentiel à tous les niveaux. Même si nous avons vu lors de ces deux Round Robin que les performances restent très proches : c’est une question d’affinage, de connaissance du bateau, de réactivité à un changement de vent... Nous avons typé FRA 93 pour une brise attendue de douze à quinze nœuds et il est donc moins à l’aise que certains autres Class America dans moins de dix nœuds. Et je reste persuadé que le bateau est bon mais nous rencontrons un problème qui n’est pas nouveau : il n’y a eu que trois mois entre la mise à l’eau et les premières régates, dont quatre semaines dédiées à la validation structurelle et technique. C’est très court pour se mettre en main un tel voilier qui navigue tout seul… »

 

Hervé Penfornis, Dessinateur :

« Nous réfléchissons déjà aux améliorations à apporter à AREVA Challenge pour aller plus vite dans le vent medium faible et le petit temps. Nous avons bien sûr des solutions mais que nous ne pouvons pas appliquer pendant les courses. Il faudra attendre la fin du Round Robin 2 pour tester de nouvelles configurations. L’équipe reste à Valencia jusqu’à fin juin et va continuer à naviguer dès le 14 mai. Avec d’autres teams s’ils ont aussi le même schéma de progression… Il faut bien sûr essayer de préparer la prochaine édition de l’America’s Cup ! Et ce, dès maintenant. D’après les analyses que nous avons faites à partir des enregistrements de données, nous avons bien vu que FRA 93 a énormément progressé… Mais il y a encore du travail à effectuer pour en tirer la quintessence ! »

       

                                     Valencia-Spain, May 4, 2007       

 AREVA CHALLENGE N'A PAS PU CONTRER LUNA ROSSA

      Face à l'un des trois grands favoris de la Louis Vuitton Cup, les Français n'ont pu tenir le rythme d'un Class America légèrement plus rapide dans cette brise thermique de douze nœuds. Grâce à cette victoire sur le team tricolore, les Italiens de Luna Rossa Challenge reviennent en tête à égalité de points avec les Américains.

      Il n'y a rien eu à faire : les Italiens étaient suffisamment rapides pour ne pas être inquiétés par l'Equipe de France. Et pourtant, Sébastien Col prenait un bon départ après une phase préliminaire plutôt agressive et en partant pile au coup de canon avec James Spithill légèrement à son vent. Un très long bord tribord amure s'ensuivait et pendant bien des minutes, il n'y eu aucun avantage de vitesse d'un côté ou de l'autre. Le team tricolore essayait de grappiller le différentiel latéral pour repousser le Class America transalpin, mais Luna Rossa Challenge bénéficiait d'un tout petit plus en vitesse et gagnait centimètre par centimètre. Au point de bloquer toute initiative de FRA 93 qui se voyait emmener au-delà de la « lay-line », la limite virtuelle du terrain de jeu. Les deux bateaux viraient de bord pour aller chercher la bouée au vent et l'écart était déjà de près de trente secondes.

Le bord de portant voyait l'écart augmenter et un aller-retour plus tard, les Français concédaient près de 300 mètres de retard. Incontestablement, Luna Rossa Challenge était plus véloce dans ces conditions météo et AREVA Challenge n'a jamais eu l'opportunité de porter des attaques. Ce résultat n'est pas très surprenant dans la mesure où les Italiens sont bien partis pour terminer premiers ou seconds de la Louis Vuitton Cup. Mathématiquement, le team tricolore n'est pas encore éliminé du « quatuor majeur » mais il faudrait qu'il remporte les cinq duels restant tandis que les Espagnols devraient perdre tous leurs matchs… C'est encore possible puisque Desafío Español 2007 a une fin de parcours difficile à l'exception de sa rencontre avec les Allemands. Et côté Français, la confrontation de dimanche s'annonce aussi extrêmement difficile face aux Américains…

                                            Flight 5
Team Shosholoza bat China Team (2'01)
Emirates Team New Zealand bat Desafío Español 2007 (43'')
Victory Challenge bat United Internet Team Germany (1'18)
BMW Oracle Racing bat Luna Rossa Challenge (19'')
Mascalzone Latino-Capitalia Team bat +39 Challenge (2'07)

                                             Flight 6
Luna Rossa Challenge bat AREVA Challenge (1'16)

Desafío Español 2007 bat China Team (3'45)
Emirates Team New Zealand bat Team Shosholoza (29'')
Mascalzone Latino-Capitalia Team bat United Internet Team Germany (34'')
Victory Challenge bat +39 Challenge (1'03)

                  Round Robin 2 flight 1+2+3+4+5+6+ (RR1+points bonus):

1-BMW Oracle Racing : 2+0+2+2+2+ (18+3 bonus) = 29 points

2-Luna Rossa Challenge : 2+2+2+2+0+2+ (16+3 bonus) = 29 points

3-Emirates Team New Zealand : 2+2+2+2+2+ (14+4 bonus) = 28 points

4-Desafío Español 2007 : 2+2+0+2+ (14+3 bonus) = 23 points

5-Victory Challenge : 2+0+2+0+2+2+ (12+2 bonus) = 22 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0+2+2+ (12+2 bonus) = 18 points

7-Team Shosholoza : 0+2+0+0+2+0+ (10+2 bonus) = 16 points

8-AREVA Challenge : 2+2+0+0+0+ (8+1 bonus) = 13 points

9-+39 Challenge : 0+0+0+0+0+ (4+2 bonus) = 6 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+0+2+0+0+ (2+1 bonus) = 5 points

11-China Team : 0+2+0+0+0+0+ (0+1 bonus) = 3 points

                                         Commentaires à terre

Albert Jacobsoone , Piano :

« On s'attendait à un match difficile contre Luna Rossa Challenge  : les Italiens ont un potentiel supérieur au nôtre, en vitesse bateau, en préparation, en entraînement avec deux bateaux. Nous n'avons pas eu l'opportunité de rester au contact pour tenter des coups, et avant le coup de canon, James Spithill s'est bien protégé sans prendre de risque. Nous prenons un très bon départ mais il n'y a pas de bascules de vent et ITA 94 va plus vite, malgré un vent qui refuse et le fait que nous soyons sous son vent… Ils nous ont emmenés au-delà du cadre et le match est fini. Le différentiel de vitesse n'est pas énorme, mais suffisant pour qu'ils puissent prendre l'ascendant et après, ils creusent l'écart… On se bat pour des centièmes de nœuds sur ces bateaux, sur des dixièmes de degré en cap : aujourd'hui, nous avons eu la parfaite démonstration de la force des grosses écuries. Chez AREVA Challenge, nous sommes soixante-quinze au total, tandis que Luna Rossa Challenge tourne avec 150 à 200 personnes ! Avec deux bateaux neufs, huit mâts neufs… J'étais avec le team Prada lors de la dernière America's Cup et je connais les moyens et la méthode qu'ils ont mis en place. Nous ne pouvons pas espérer atteindre le même niveau avec un point de départ déjà moins élevé. Je pense d'ailleurs que Luna Rossa Challenge est bien parti pour atteindre la finale de la Louis Vuitton Cup, parce que les Américains sont forts et rapides et placent toujours bien leur bateau sur le plan d'eau par rapport à leur adversaire. Mais ce sont les Néo-Zélandais qui semblent plus à la peine, moins sereins que ce qu'ils ont montré lors des Acts…  »

Jean Galfione, Wincheur  :

« Les Italiens de Luna Rossa Challenge ? Ils sont bons ! Ils vont vite, plus vite que nous… On a essayé d'améliorer notre vitesse, de trouver des réglages, mais rien à faire ! Nous avons progressé mais le différentiel existe encore même s'il est plus faible. Nous avons pris un bon départ, mais le potentiel technique des Italiens était trop important. Et nous n'avons pas eu la possibilité de les accrocher au contact. Il n'y a pas eu de situation ouvrant un jeu tactique. Demain, face aux Américains, c'est un peu le même genre. Ils se font accrochés presque tout le temps, mais ils arrivent toujours à sortir un truc et à faire basculer le match ! Cela laisse l'espoir de faire quelque chose de superbe…  »

Bruno Dubois, Responsable du programme voile  :

« Tout notre travail s'est fait en amont pour concevoir et fabriquer les voiles. Et avec le report de nombreuses régates, plus l'enchaînement des deux Round Robin, nous n'avons pas eu le temps de tester des évolutions. Mais ce que nous avons avec nos voiles de réserve, correspond bien à l'attente de l'équipage. C'est la troisième fois que je participe à une Louis Vuitton Cup et je pense que la différence cette saison tient à la possibilité des grosses écuries d'essayer des voiles avec deux bateaux

                 

Valencia-Spain, May 3, 2007       

L'ORAGE S'INVITE A VALENCIA

    Pas de régate ce jeudi pour AREVA Challenge qui était au repos pendant que les dix autres syndicats attendaient que le vent daigne se stabiliser. Le flight 5 est donc reporté à vendredi et sera suivi par le flight 6 où les Français seront opposés aux Italiens de Luna Rossa Challenge.

Le temps particulièrement orageux n'a pas permis d'envoyer les matchs du jour : énormes cumulonimbus, coups de tonnerre, éclairs, grains de pluie ont ponctué l'après-midi et le vent faisait quasiment le tour du cadran au fil des heures… Impossible d'établir un parcours correct pour le Comité de Course qui renvoyait tout le monde au port vers 17h00. Comme il y a deux jours, les courses reportées seront lancées dans l'ordre chronologique c'est-à-dire que les duels du flight 5 ouvriront le bal, suivis par le flight 6. L'équipage d' AREVA Challenge pourra donc bénéficier d'une matinée supplémentaire pour reprendre des forces avant son duel contre l'actuel leader de la Louis Vuitton Cup, Luna Rossa Challenge ! Car si la journée d'hier a rendu très difficile un accès aux demi-finales pour l'Equipe de France, elle a à cœur d'accrocher à son tableau de chasse l'une ou l'autre, voire les deux, grosses écuries qui culminent en haut du classement. Et une victoire face aux Italiens et/ou aux Américains aurait du panache et démontrerait définitivement que le team tricolore a le potentiel d'atteindre les sommets. La problématique d' AREVA Challenge est désormais de gagner le maximum de matchs pour décrocher une belle cinquième place à l'issue de ce Round Robin, un résultat tout à fait à sa portée…

Vendredi sera aussi l'occasion d'observer le match capital entre des Américains sérieusement mis en doute par plusieurs « petites » équipes ( Shosholoza, Victory Challenge) face aux Italiens de Luna Rossa Challenge pour la place de leader. Autre duel attendu, la confrontation entre les Sud-Africains et les Néo-Zélandais.

                                        Flight 5
China Team vs Team Shosholoza
Emirates Team New Zealand vs Desafío Español 2007
Victory Challenge vs United Internet Team Germany
Luna Rossa Challenge vs BMW ORACLE Racing
+39 Challenge vs Mascalzone Latino-Capitalia Team
                                        Flight 6
AREVA Challenge vs Luna Rossa Challenge
                                                                                            China Team vs Desafío Español 2007
Team Shosholoza vs Emirates Team New Zealand
United Internet Team Germany vs Mascalzone Latino-Capitalia Team
+39 Challenge vs Victory Challenge

                       Valencia-Spain, May 2, 2007       

LES GROSSES EQUIPES IMPOSENT LEUR LOI

    Dans un vent plutôt instable en force et en direction, AREVA Challenge a dû s'incliner face à deux des quatre grosses écuries de la Louis Vuitton Cup. Les Français n'ont pas à rougir car ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes mais ils n'ont pu tenir le rythme dès que le vent commençait à mollir. Il reste six flights avant la fin de ce Round Robin 2.

L'Equipe de France a eu beau réaliser de bons départs face aux Espagnols et aux Néo-Zélandais, c'est principalement la vitesse pure qui a créé la différence et n'a pas permis à AREVA Challenge d'accrocher deux victoires à son tableau d'affichage. Une déception mais pas un effondrement car le team tricolore savait que le challenge s'annonçait plus que difficile face à deux écuries grandes favorites de cette Louis Vuitton Cup. Il faudra aussi noter que la météorologie de Valencia reste particulièrement difficile à appréhender car une nouvelle fois, les prévisions annonçaient un bon flux de secteur Sud Ouest 15 nœuds minimum, basculant rapidement vers le Sud-Est. Or il n'y eut qu'une petite dizaine de nœuds au coup de canon, mollissant d'abord pour se renforcer ensuite ! Le choix stratégique était donc capital pour prendre la bonne extrémité de la ligne de départ et tactiquement, il fallait ensuite protéger le côté gauche du plan d'eau.

C'est ce que fit Sébastien Col qui réussit à obliger Karol Jablonski à virer dans les trente dernières secondes avant le coup de canon, puis à de nouveau effectuer un virement de bord pour ne pas être trop décalé d' AREVA Challenge. L'Equipe de France possédait alors l'avantage de la position sous le vent, et une demi longueur de bateau d'avance. Un long bord s'en suivait où les Français attendaient patiemment la rotation du vent vers le Sud Est avant de virer de bord… Mais rien n'arrivait, si ce n'est une petite bascule vers la droite ! Les Espagnols en profitaient pour se recadrer et creuser très rapidement l'écart. La bouée au vent étant quasiment faite à la bordée, le team tricolore tentait quelques enchaînements de virements pour grappiller des mètres mais rien n'y faisait : Desafío Español 2007 avait déjà plus de vingt secondes de différentiel à la première marque… Le bord de spinnaker à suivre n'avantageait pas plus AREVA Challenge car le vent mollissait par l'arrière pour passer d'une dizaine de nœuds au départ, à huit nœuds à peine… Plus à l'aise dans les petits airs et bénéficiant de plus de pression, les Ibères dépassaient la minute d'écart à la marque sous le vent !

Restait un aller-retour à faire : avec plus de 250 mètres d'écart, Desafío Español 2007 pouvait contrôler très sereinement le deuxième bord de près en suivant toutes les initiatives de la cellule arrière de FRA 93. Le différentiel ne bougeait donc pas beaucoup pour l'enroulement de l'ultime bouée au vent et les Français prenaient alors l'initiative d'empanner immédiatement sous spinnaker. Les Espagnols suivaient le mouvement mais avec 350 mètres d'écart… Et c'est alors que la rotation du vent prévue arriva brutalement : plus au vent et avec plus de pression, AREVA Challenge effectuait un retour spectaculaire en revenant au contact à moins de 130 mètres. Une bataille d'empannage suivait à l'approche de la ligne d'arrivée, mais les Français ne purent combler leur retard ! Desafío Español 2007 s'imposait de trente secondes…

Les Américains en ballottage

Un match très dur contre les Néo-Zélandais était ensuite au programme et là encore, la brise oscillait entre 8 et 12 nœuds au lieu de monter au-delà des quinze nœuds attendus. Sébastien Col maintenait à l'écart Dean Barker au moment du départ mais les Kiwis avaient l'avantage de la position au vent. L'Equipe de France enchaînait alors une série de virements de bord pour déstabiliser leur adversaire, et AREVA Challenge concédait une longueur et demi à la bouée au vent. Rapide sous spinnaker, Emirates Team New Zealand gagnait un peu de terrain, suffisamment en tous cas pour contrôler le deuxième aller-retour. Les Français s'inclinaient une deuxième fois dans la journée et n'avaient plus beaucoup d'espoir de grimper jusqu'aux demi-finales.

Car du côté des autres matches, il n'y eut pas de surprise lors du flight 3, bien que les Sud-Africains inquiétaient une nouvelle fois très sérieusement BMW ORACLE Racing.  Ces derniers étaient ensuite dominés par les Suédois dans le flight 4 ! Jusqu'à la dernière bouée au vent où Chris Dickson réussissait une manœuvre d'intimidation osée en passant à l'intérieur puis en lofant largement son adversaire pour l'obliger à empanner… Les Américains sauvaient une nouvelle fois les meubles, mais à l'arrachée !

Enfin, les Espagnols n'ont rien pu faire contre les Italiens de Mascalzone Latino-Capitalia Team qui avaient changé de barreur (Cameron Dunn remplaçant Flavio Favini). Le classement provisoire de la Louis Vuitton Cup propulse ainsi les Italiens de Luna Rossa Challenge en tête à égalité de points avec BMW ORACLE Racing.

 

                                               Flight 3

Desafío Español 2007 bat AREVA Challenge (30'')

Emirates Team New Zealand bat +39 Challenge (45'')

Luna Rossa Challenge bat United Internet Team Germany (1'02)

Victory Challenge bat China Team (11'49)

BMW ORACLE Racing bat Team Shosholoza (43'')

                                                 Flight 4  

Emirates Team New Zealand bat AREVA Challenge (59'')

BMW ORACLE Racing bat Victory Challenge (14'')

Mascalzone Latino-Capitalia Team bat Desafío Español 2007 (35'')

United Internet Team Germany bat China Team (2'16)

Luna Rossa Challenge bat Team Shosholoza (25'')

                                  Round Robin 2 flight 1+2+3+4+ (RR1+points bonus) :

                                      RR2+RR1+points bonus des Acts : 

1-BMW Oracle Racing : 2+0+2+2 (18+3 bonus) = 27 points

2-Luna Rossa Challenge : 2+2+2+2+ (16+3 bonus) =27 points

3-Emirates Team New Zealand : 2+2+2+ (14+4 bonus) = 24 points

4-Desafío Español 2007 : 2+2+0+ (14+3 bonus) = 21 points

5-Victory Challenge : 2+0+2+0 (12+2 bonus) = 18 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0+2 (12+2 bonus) = 16 points

7-Team Shosholoza : 0+2+0+0+ (10+2 bonus) = 14 points

8-AREVA Challenge : 2+2+0+0+ (8+1 bonus) = 13 points

9-+39 Challenge : 0+0+ (4+2 bonus) = 6 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+0+2+ (2+1 bonus) = 5 points

11-China Team : 0+2+0+0 (0+1 bonus) = 3 points

                                                      Commentaires à terre

Sébastien Col, Barreur  :

« Nous sommes passés un peu à côté des matchs : nous avons fait quelques petites erreurs et à ce niveau de la compétition et face à de tels adversaires, cela ne pardonne pas. Nous avons eu un problème de choix de voiles en ce sens que nous attendions une bascule de vent vers la gauche en se renforçant et elle n'est arrivée qu'au deuxième portant… Stratégiquement aussi cette option vers la rotation attendue a limité notre marge de manœuvre, surtout lorsque les Espagnols ont touché eux, une petite bascule vers la droite ! Après, nous n'étions plus dans le rythme du vent et nous n'avons pas suffisamment remis en question la prévision que nous avions. Ce ne sont pas de grosses erreurs mais elles coûtent le gain du duel parce qu'ensuite, en étant derrière, on prend plus de risques qui ne fonctionnent pas toujours… Il nous reste des courses à faire et nous ne lâcherons pas le morceau !  »

Stéphane Kandler, CEO Areva Challenge  :

« L'écart en points rend l'espoir d'atteindre les demi-finales très faible. On savait qu'il fallait gagner deux matchs puisque nous n'avons plus de marge de manœuvre depuis que nous avons perdu contre Shosholoza et les Suédois la semaine dernière. Aujourd'hui, nous faisons deux bonnes régates mais face à deux équipes très fortes, ça n'a pas marché ! Alors que contre les Espagnols, le début de duel est excellent mais ça ne se passe pas comme prévu côté météo… C'est le match-race. En terme de performances, cela s'est plutôt bien passé malgré un vent qui mollissait et qui ne nous favorisait pas. Il faut maintenant mettre cela derrière nous et continuer à naviguer proprement comme lundi ! Les autres équipes sont accessibles : on l'a bien vu avec les Espagnols qui s'inclinent face à Mascalzone Latino, et quand les Américains frisent la correction contre les Sud-Africains puis contre les Suédois ! La moindre petite erreur coûte très cher et nous payons celles que nous avons faites lors du Round Robin 1…  »

                   Valencia-Spain, May 1, 2007       

      TROP DE VENT SUR LE PLAN D’EAU VALENCIEN

    Nouveau report dans cette Louis Vuitton Cup, mais cette fois en raison d’une brise trop soutenue dépassant la limite haute de 23 nœuds ! Le flight 3 sera donc couru demain mercredi en ouverture de la journée, puis sera suivi par le flight 4… 

Décidemment, le vent n’est pas très coopératif à Valencia en ce milieu de printemps : après les reports successifs du Round Robin 1 qui ont bouleversé le planning, c’est l’arrivée d’une dépression atlantique qui vient perturber le plan d’eau. Les vingt nœuds attendus ont gonflé au cours de l’après-midi pour atteindre 26 nœuds et plus dans les rafales. Avec tous les teams sur l’eau au cas où, le Comité de Course a patienté deux heures en espérant que le vent mollisse un peu. Ce ne fut pas le cas et à 16h00, il décidait de faire rentrer tout le monde au port.  

Demain, au vu des rencontres très serrées de lundi entre les Italiens de +39 Challenge face aux Espagnols (une seconde d’écart !), puis contre les Français, et en se remémorant le Round Robin 1 où AREVA Challenge avait battu le team ibère, il ne fait pas de doute que le match d’ouverture France-Espagne sera extrêmement disputé… Une victoire d’AREVA Challenge remettrait les Français dans la course pour les demi-finales et déstabiliserait sérieusement le Desafío Español 2007 qui a réalisé un bon premier tour mais parfois à l’arrachée. A suivre, l’Equipe de France devra se confronter à un gros morceau : Emirates Team New Zealand ! Si le team tricolore s’impose cela remettrait en cause la hiérarchie établie… 

Si les autres matchs du flight 3 ne présentent sur le papier, pas trop de difficultés comme pour Luna Rossa Challenge face aux Allemands ou pour les Suédois contre les Chinois, il faudra surveiller les Néo-Zélandais face aux Italiens de +39 Challenge qui se sont montrés très incisifs depuis le début de ce Round Robin 2, et surtout les Américains, qui ont perdu leur duel hier sur avarie contre China Team, et qui rencontreront mercredi les Sud-Africains. Lors du premier tour, le Team Shosholoza avait très longtemps accroché BMW ORACLE Racing !

Et pour le flight 4, trois autres matches s’annoncent capitaux : Team Shosholoza contre Luna Rossa Challenge, Victory Challenge contre BMW ORACLE Racing et Desafío Español 2007 contre Mascalzone Latino-Capitalia Team ! Les conditions météorologiques devraient être moins musclées que ce jour avec un vent d’Ouest d’une quinzaine de nœuds.  

Flight 3

AREVA Challenge vs Desafío Español 2007

Luna Rossa Challenge vs United Internet Team Germany

Victory Challenge vs China Team

BMW ORACLE Racing vs Team Shosholoza

Emirates Team New Zealand vs +39 Challenge

Flight 4  

AREVA Challenge vs Emirates Team New Zealand

United Internet Team Germany vs China Team

Team Shosholoza vs Luna Rossa Challenge

Victory Challenge vs BMW ORACLE Racing

Desafío Español 2007 vs Mascalzone Latino-Capitalia Team

 

Round Robin 2 flight 1+2+3 (RR1+points bonus) :

RR2+RR1+points bonus des Acts : 

1-BMW Oracle Racing : 2+0 (18+3 bonus) = 23 points

2-Luna Rossa Challenge : 2+2 (16+3 bonus) =23 points

3-Emirates Team New Zealand : 2+ (14+4 bonus) = 20 points

4-Desafío Español 2007 : 2+ (14+3 bonus) = 19 points

5-Victory Challenge : 2+0 (12+2 bonus) = 16 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0 (12+2 bonus) = 14 points

7-Team Shosholoza : 0+2+ (10+2 bonus) = 14 points

8-AREVA Challenge : 2+2+ (8+1 bonus) = 13 points

9-+39 Challenge : 0+ (4+2 bonus) = 6 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+ (2+1 bonus) = 3 points

11-China Team : 0+2 (0+1 bonus) = 3 points 

Commentaires à terre

Thierry Douillard, Régleur de génois :

« La prévision météo donnait 18-22 nœuds avec rafales mais on s’aperçoit que comme au mois de mars, nous avons eu plus avec jusqu’à 22-25 nœuds et des rafales à 35 nœuds ! Là, ça ne le fait pas… C’est un problème de ne pas pouvoir naviguer en dessous de sept nœuds et au-dessus de 23 nœuds. Le prochain Defender devra réfléchir à imaginer des bateaux qui peuvent courir dans presque toutes les conditions. A bord, c’est frustrant, mais avec ce vent, c’est un peu rouler dans une Formule 1 sur une étape du Paris-Dakar… Cela devient dangereux pour le bateau, mais surtout pour les hommes car les efforts deviennent considérables ! »  

 

Dimitri Nicolopoulos, Coordinateur du Design Team : « La fourchette de vent pour courir va de 7 à 23 nœuds. Comme on le sait en concevant ces Class America, tous les teams cherchent à limiter le poids au maximum en réduisant le coefficient de sécurité. Les bateaux ne sont donc pas « trop » solides et au-delà de cette force de vent, on casse beaucoup… On a déjà vu des tangons se casser, les Américains avoir de sérieux problèmes avec leur étai creux, des spinnakers se déchirer. Dans la brise, les bômes peuvent facilement se rompre à l’abattée. Après, il peut y avoir des délaminages de cloisons, des soucis au niveau de l’attache de quille ! Il n’y a sciemment pas beaucoup de marge. C’est le jeu de l’America’s Cup : il faut que le cadre de la compétition soit précis pour que les équipages s’expriment et fassent la différence. »  

Bernard Nivelt, Architecte : « Pour l’instant, on a du mal à tirer des enseignements précis car les bateaux sont très proches en performance : c’est le succès de cette jauge que j’ai beaucoup décrié parce qu’elle est très contraignante. Mais au niveau des combats sur l’eau, c’est incroyablement intéressant… et stressant vu de terre ! Les avaries risquent d’être plus nombreuses dans des conditions animées.  »

 

                       Valencia-Spain, April 30, 2007       

DEUX VICTOIRES : LES FRANÇAIS TRANSCENDES 

      Les deux matchs de l’Equipe de France ce lundi étaient absolument superbes et particulièrement accrochés entre AREVA Challenge et les deux teams Italiens : Mascalzone Latino-Capitalia Team et +39 Challenge. Les tricolores ont été remarquables à tous les niveaux car ils ont dû sortir le meilleur pour contrer des attaques extrêmement constantes et agressives. 

  Cette double victoire, malgré une pression permanente des deux teams italiens, marque un tournant dans ce début de Round Robin 2 pour AREVA Challenge. Le pari d’atteindre les demi-finales reste toujours réaliste lorsqu’on analyse le parcours de l’équipage tricolore sur ces deux duels à haute intensité ! Le classement provisoire de la Louis Vuitton Cup est ainsi nettement modifié à l’avantage d’AREVA Challenge qui revient sur le six majeur… Luna Rossa Challenge est désormais en tête avec BMW Oracle Racing, Desafío Español 2007 conserve la quatrième place mais à seulement un point des Kiwis. Et les Français ne sont plus qu’à un point des Sud-Africains et des Italiens de Mascalzone Latino-Capitalia Team ! 

Le premier duel de la journée fut d’anthologie avec une dose d’agressivité suffisante pour relancer la course en permanence : AREVA Challenge arrivait à conserver la droite du plan d’eau dès le départ et les Italiens, toujours très près, étaient systématiquement renvoyés sur le mauvais côté par une cellule arrière tricolore particulièrement inspirée. A la première marque au vent, il n’y avait qu’une longueur d’écart ! Et sur tout le bord de portant, les transalpins cherchaient à bloquer les Français pour les empêcher d’empanner. Ils n’y arrivaient pas et la bouée sous le vent n’était plus qu’à quelques encablures quand Sébastien Col profitait de sa position sous le vent pour lofer en grand Mascalzone Latino-Capitalia Team, qui n’eut pas le temps de répondre : il prenait une pénalité… En sus, FRA 93 arrivait une nouvelle fois à protéger le côté droit et à creuser un peu l’écart. De nouveau, le deuxième bord de près était l’objet d’une bataille de virement pour repousser les assauts italiens…

Mais à la bouée, ces derniers parvenaient à se glisser au vent en tribord amure (prioritaire), empêchant le Class America hexagonal de virer pour enrouler la marque. Flavio Favini tentait même de forcer sa priorité mais le Jury sur l’eau refusait : le voilier italien avait trop délibérément abattu sur AREVA Challenge pour qu’il y ait sanction ! L’ultime bord de spinnaker voyait encore les deux bateaux à touche-touche mais les Français savaient que ITA 99 devait effectuer sa pénalité avant de franchir la ligne. Cela ne les empêchait pas de déstabiliser les Italiens car ils lofaient et manquaient de toucher leur adversaire qui peinait à envoyer son génois… AREVA Challenge remportait donc très logiquement ce duel particulièrement intense ! 

                                                        Une deuxième course à rebondissements perpétuels 

   A suivre, les Français rattrapaient la journée de dimanche où ils n’avaient pas pu courir faute d’un vent stabilisé. Cette fois, la brise thermique de Sud Est était bien là avec entre douze et quinze nœuds mais restait plutôt fluctuante, ce qui imposait aux cellules arrière de bien réfléchir pour choisir le meilleur côté du plan d’eau valencien. Sébastien Col était une nouvelle fois l’auteur d’un bon départ en conservant le côté au vent afin de bloquer le voilier italien. Mais +39 Challenge s’avérait plutôt rapide dans ces conditions et arrivait à profiter d’une petite bascule du vent pour croiser devant FRA 93 : il possédait dix-sept secondes d’avance à la première bouée… Pas de changement au portant où les deux Class America bataillaient ferme pour reprendre l’avantage. Et c’est lors du deuxième bord de près que AREVA Challenge poussait si fort qu’il parvenait à reprendre la tête en jouant parfaitement les rotations de la brise. Mais l’écart était si faible (sept secondes) que tout était envisageable…

Surtout que Ian Percy était très agressif pour grappiller des mètres et il n’était plus possible, à quelques encablures seulement du dénouement, de savoir qui allait s’imposer ! C’est alors que Sébastien Col et tout l’équipage tricolore réussirent un coup de maître en lofant +39 Challenge qui tentait de lui prendre le vent : le spinnaker italien touchait le voilier français et se déchirait, et les transalpins écopaient en sus d’une pénalité… AREVA Challenge franchissait la ligne en vainqueur pour la seconde fois de la journée ! 

   Du côté des autres matchs, la grosse surprise vint des Américains qui avaient envoyé leur équipe B et se sont faits battre sèchement par les Chinois suite à un problème de génois… qu’ils n’ont pu résoudre sur le premier bord de près : une défaite sévère pour BMW ORACLE Racing ! Et les Espagnols ont aussi failli s’incliner devant les Italiens de +39 Challenge : ils ne s’imposaient que d’une seconde ! Pas de rebondissement pour les autres duels. 

                                                                     Flight 1

AREVA Challenge bat +39 Challenge (1’11)

Emirates Team New Zealand bat Mascalzone Latino-Capitalia Team (25’’)

 

                                                                      Flight 2 

AREVA Challenge bat Mascalzone Latino-Capitalia Team (2’06)

Desafío Español 2007 bat +39 Challenge (1’’)

Team Shosholoza bat United Internet Team Germany (1’23)

China Team bat BMW ORACLE Racing (3’05

Luna Rossa Challenge bat Victory Challenge (27’’)

 

                                        Round Robin 2 flight 1 + (RR1+points bonus) :

                                                  RR2+RR1+points bonus des Acts : 

1-BMW Oracle Racing : 2+0 (18+3 bonus) = 23 points

2-Luna Rossa Challenge : 2+2 (16+3 bonus) =23 points

3-Emirates Team New Zealand : 2+ (14+4 bonus) = 20 points

4-Desafío Español 2007 : 2+ (14+3 bonus) = 19 points

5-Victory Challenge : 2+0 (12+2 bonus) = 16 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 0+0 (12+2 bonus) = 14 points

7-Team Shosholoza : 0+2+ (10+2 bonus) = 14 points

8-AREVA Challenge : 2+2+ (8+1 bonus) = 13 points

9-+39 Challenge : 0+ (4+2 bonus) = 6 points

10-United Internet Team Germany : 0+0+ (2+1 bonus) = 3 points

11-China Team : 0+2 (0+1 bonus) = 3 points

 

                                                                Commentaires à terre :

Sébastien Col, Barreur :

  « C’est une superbe journée : on s’est libéré et ça paye tout de suite ! Toute l’équipe était bien coordonnée, elle s’est bien accrochée, elle n’a rien lâché. C’est bien de sentir l’équipage en phase et dans une bonne ambiance. Dans le combat et dans la gagne… On est toujours resté bien concentré pour faire les bons choix : nous avons vu que le vent commençait à mollir un peu et nous avons changé de génois, ce que n’a pas fait +39 Challenge et cela nous a permis de revenir au contact alors qu’il avait plus de 120 mètres d’avance ! Il faut savoir garder la lucidité même au contact pour bien analyser la situation, surtout avec un vent très fluctuant comme aujourd’hui. Il y a eu deux pénalités données, ce qui montre l’intensité des deux duels. C’est ce que j’aime vraiment et c’est là où je suis le plus à l’aise : quand c’est du vrai match-racing ! J’espère qu’il y aura d’autres courses comme ça... »

 

Stéphane Kandler, CEO AREVA Challenge :

« C’est super de prouver que l’équipe a surtout du cœur ! Et qu’elle a su montrer de très belles choses. Il ne faut pas non plus tout à coup, penser qu’on est le plus fort, que nous sommes passés de l’ombre à la lumière ! C’est très satisfaisant de gagner ces deux matchs contre deux belles équipes parce que +39 Challenge a aussi démontré qu’il était un adversaire qui va poser des problèmes à de grosses écuries… Dans ces conditions météo, ils étaient assez à l’aise ! Nous allons entrer dans une situation où il y aura plus de vent les jours prochains qui nous seront donc plus favorables. On est une équipe solide qui a du potentiel mais j’aurais préféré que le déclic s’effectue la semaine dernière… Il nous faut maintenant gagner le maximum de duels possible. Bravo à tous ! »

 

Dawn Riley, General manager :

« C’est un grand jour : deux victoires, mais surtout la manière ! Revenir après avoir été derrière et gagner, c’est toujours assez extraordinaire en match-racing… C’est ce que le team sait faire mais parfois, il l’oublie sur l’eau comme la semaine dernière. Et chaque fois que vous gagnez comme cela, vous devenez plus fort dans la tête et vis-à-vis de vos adversaires.  Là, l’équipe a démontré son sens du combat. Félicitations à tous, c’était du beau travail ! »

 

Frédéric Lemaître, Wincheur :

« Chaque fois qu’on gagne un match, nous avons le droit à une glace. Aujourd’hui, c’est fête : deux glaces ! Les duels ont été très serrés, toujours au contact et incertains jusqu’à l’arrivée. Au point qu’on leur inflige à chacun une pénalité : cela prouve que nous savons aussi être agressifs. On ne va pas s’arrêter là… Il y a eu des retournements de situation qui sont rares en match-race car il y a eu beaucoup de bascules de vent et ce n’était pas toujours simple de les anticiper. Mais la cellule arrière a parfaitement géré cette difficulté. »

 

                   Valencia-Spain, April 29, 2007       

       PAS DE COURSE POUR AREVA CHALLENGE

   Le vent a une nouvelle fois joué avec les nerfs des équipages qui n’ont pu respecter le planning des courses sur le Rond Juliet, au Sud du port de Valencia : quatre teams ont dû rentrer après quatre heures d’attente… Sur l’autre parcours, la brise était à la limite requise et seul le duel Shosholoza / Victory Challenge tenait en haleine…   

  La deuxième partie de la sélection des Challengers n’est pas un round d’observation : les points accumulés sur ce Round Robin 2 détermineront qui intégrera les demi-finales, c'est-à-dire que sept Challengers seront définitivement éliminés à l’issue de ce tour ! AREVA Challenge est en situation de ballottage : les Français doivent gagner presque tous leurs duels pour rentrer dans la « bande des quatre ». Un challenge difficile mais pas impossible au vu des confrontations du premier Round Robin : quasiment aucun adversaire n’a pas été soit battu, soit sérieusement mis en difficulté, de Luna Rossa Challenge à Team Shosholoza, et de BMW ORACLE Racing à Victory Challenge

L’Equipe de France n’a fait que progresser au fil des matchs et le team tricolore a réussi à se libérer au fil des jours pour monter en puissance : AREVA Challenge a la capacité à déstabiliser de grosses écuries assises sur leurs certitudes. La dernière journée du Round Robin 1 le démontre : un déclic s’est produit qui permet d’envisager tous les scénarios et les défaites de certains favoris, face à des teams que certains soupçonnaient d’être de « seconde ligue », laissent entendre que les Français comme les Sud-Africains ou les Suédois peuvent jouer les trouble-fêtes dans une pièce qui est loin d’être écrite…

Tous les navigants et toute l’équipe technique d’AREVA Challenge sont focalisés sur cet enjeu : créer le spectacle, vivre des matchs intenses, retourner des situations, bouleverser des acquis, jouer et se faire plaisir pour faire plaisir au public ! Le sport génère des émotions : les femmes et les hommes du team tricolore sont déterminés à faire vibrer leurs supporters… et leurs détracteurs !

 

Tangon cassé chez les Sud-Africains

 

Les trois duels lancés sur le rond Nord (Romeo) se déroulaient dans une brise de Nord Est  huit nœuds, qui tournait à mi-parcours vers l’Est au point d’imposer un changement de position de la bouée au vent. Mais à l’exception de la rencontre importante entre les Sud-Africains et les Suédois, les deux autres matchs n’étaient pas plus animés que le plan d’eau valencien… Luna Rossa Challenge ne fit qu’une bouchée de China Team même si Pierre Mas réalisait un superbe départ et croisait une première fois devant les Italiens… Quant à la victoire des Américains sur les Allemands, elle était quasiment acquise à la moitié du premier bord de près !

Restait le combat au sommet entre Victory Challenge et Team Shosholoza, dont l’issue était incertaine jusqu’à l’arrivée. Car les Sud-Africains, handicapés par la casse de leur tangon à la fin du premier bord de spinnaker, arrivaient tout de même à contenir les assauts des Suédois jusqu’à la dernière bouée, mais à cause de cette avarie, ils ne pouvaient pas tenir le rythme au portant et s’inclinaient finalement.

 

                               Résultats du flight 1

BMW Oracle Racing bat United Internet Team Germany : 3’17

Victory Challenge bat Team Shosholoza : 52’’

Luna Rossa Challenge bat China : 2’57

Mascalzone Latino-Capitalia Team vs Emirates Team New Zealand (reporté)

AREVA Challenge vs +39 Challenge (reporté)  

 

                             Round Robin 2 (+RR1+points bonus) :

RR2+RR1+points bonus des Acts : 

1-BMW Oracle Racing : 2+ (18+3 bonus) = 23 points

2-Luna Rossa Challenge : 2+ (16+3 bonus) =21 points

3-Emirates Team New Zealand : (14+4 bonus) = 18 points

4-Desafío Español 2007 : (14+3 bonus) = 17 points

5-Victory Challenge : 2+ (12+2 bonus) = 16 points

6-Mascalzone Latino-Capitalia Team : (12+2 bonus) = 14 points

7-Team Shosholoza : 0+ (10+2 bonus) = 12 points

8-AREVA Challenge : (8+1 bonus) = 9 points

9-+39 Challenge : (4+2 bonus) = 6 points

10-United Internet Team Germany : 0+ (2+1 bonus) = 3 points

11-China Team : 0+ (0+1 bonus) = 1 point

 

                                            Les commentaires à terre

Stéphane Kandler, CEO de AREVA Challenge :

« Nous sommes condamnés à l’exploit pour atteindre les demi-finales parce que nous avons perdu trop de points sur le premier Round Robin. L’objectif est clair : nous n’avons plus de marge d’erreur mais nous n’avons aussi plus rien à perdre ! Cela nous rend dangereux et la dernière journée le démontre : ce n’est pas un feu de paille… L’équipe a manqué de temps de préparation et en faisant confiance à des jeunes, nous savions que ce ne serait pas évident tous les jours. Le team a désormais acquis suffisamment de maturité pour briller au plus haut niveau ! Il a pris confiance en lui, confiance en son potentiel. Pour l’America’s Cup, tout se joue dans le détail, et le détail, c’est l’entraînement et la préparation. Nous n’avons pas eu tout le temps nécessaire mais maintenant, l’équipe me semble prête. Le classement actuel ne reflète pas le niveau d’AREVA Challenge et nous allons le démontrer pour ce deuxième Round Robin.  »

 

Dimitri Nicolopoulos, Coordinateur du Design Team :

« Le bilan de ce premier Round Robin est clair : les régates sont extrêmement serrées… Il y a eu des matchs particulièrement palpitants ! A commencer par ceux d’AREVA Challenge ! On a l’impression que tout le monde peut battre tout le monde même si le classement actuel n’est pas surprenant. Le niveau s’est incroyablement resserré tant côté performances des bateaux qu’au niveau des équipages qui sont très affûtés. Les grosses équipes ont gardé ce petit plus qui fait la différence…Ce ne sera pas forcément la même chose pour le Round Robin 2 ! Parce que nous avons découvert certains aspects du match-race en Class America qui nous permettent de penser, pour le team français comme pour d’autres teams qui n’avaient qu’un seul voilier pour s’entraîner, que certains acquis des grosses équipes ne sont plus des atouts ! Nous nous sommes beaucoup plus améliorés que d’autres : on a vu, avec FRA 93, que les Français étaient capables de revenir et de doubler une autre équipe et il n’y a pas eu beaucoup d’autres teams qui ont réalisé cela…Remémorons-nous le Round Robin 1 : nous avons bien commencé et ensuite nous avons rencontré trois grosses écuries et on finit avec des duels sublimes… Nous sommes sur une courbe ascendante : il y a plus que de l’espoir, il y a une énorme volonté ! »

Jean Galfione, wincheur : Dans la difficulté on s'est resserré les coudes, on a envie maintenant de montrer notre vraie valeur, et de faire tourner la roue de la chance en notre faveur".

              Valencia-Spain, April 27, 2007       

ROUND ROBIN 1 : UN FINAL SUBLIME POUR AREVA CHALLENGE

   Avec deux duels dans la journée dans des conditions extrêmement limites côté force du vent, l'Equipe de France a magnifiquement régaté malgré une pénalité encaissée contre les sud-Africains. AREVA Challenge a remporté clairement son match contre les Allemands et attend la décision du Jury pour savoir si son arrivée peut être considérée comme valide face à Team Shosholoza. 

Seuls quatre matchs ont pu être lancés en début d'après-midi ce vendredi dans une brise qui s'essoufflait de secteur Est à Nord Est huit nœuds… Et encore, puisque le duel entre les Italiens de +39 Challenge et China Team ne put avoir lieu, l'équipe chinoise réparant son puits de quille délaminé jeudi. La rencontre franco-germanique débutait par un round d'observation lors de la phase de pré-départ, Sébastien Col choisissait de s'élancer en bâbord amure côté bateau Comité, tandis que Jesper Bank glissait le long de la ligne en tribord. AREVA Challenge était donc au vent des Allemands et virait rapidement pour se retrouver sur le même bord, vers la gauche du plan d'eau. Un plan d'eau qui n'était pas facile à lire car il y avait un peu plus de pression du vent à droite et plus de rotations favorables de la brise à gauche !

Il fallait donc combiner ces deux phénomènes et l'Equipe de France réalisa un superbe travail de sape en marquant dès le premier croisement son avantage : plus fluides, plus attentifs à la relance en sortie de virement de bord, les Français pouvaient repousser les attaques de United Internet Team Germany. Mais le barreur du team germanique tentait une manœuvre de dernier ressort en essayant de passer derrière FRA 93, tribord amure donc prioritaire. Sébastien Col enchaînait logiquement un virement de bord pour le contrôler mais les Allemands viraient en même temps ! C'était la collision… Heureusement sans gravité : les deux tacticiens réclamaient et dans un premier temps, seul GER 89 était pénalisé.

Mais suite à ce contact, United Internet Team Germany reprenait la main en se retrouvant tribord à l'approche de la bouée au vent : ils pouvaient enrouler en tête avec dix secondes d'avance… Le vent ayant tendance à mollir, les Allemands creusaient l'écart qui atteignait trente secondes après le bord de spinnaker. Les Français choisissaient alors de protéger la droite du plan d'eau tandis que Jesper Bank préférait la gauche : cette divergence d'option tournait à l'avantage de AREVA Challenge qui récupérait rapidement ses cent mètres de retard de la bouée sous le vent… Et c'est à ce moment que les juges sur l'eau décidèrent de supprimer la pénalité germanique ! Tout était à refaire… Les arbitres estimant que les deux équipages étaient en partie coupables et les renvoyaient dos à dos, annulant les sanctions… Reprenant l'ascendant, l'équipage tricolore enclenchait une bataille de virements de bord et commençait à se décaler sensiblement, au point de prendre toutes les bascules de vent judicieusement et de passer la dernière marque au vent avec 38 secondes d'avance ! Il lui suffisait d'assurer pour l'ultime bord de portant, et leader, FRA 93 creusait l'écart dans ce vent encore plus mollissant. Cette victoire, mais surtout la manière, remettait AREVA Challenge dans le peloton qui peut encore prétendre atteindre les demi-finales ! Les autres duels étaient en attente d'un vent plus stable…

Une décision contestée

La deuxième manche des Français était tout aussi superbe puisqu'ils affrontaient les sud-Africains, redoutables dans les petits airs. Et justement, le vent est en limite des sept nœuds  requis et s'écroule ensuite, pour forcir sous un nuage de pluie et mollir encore… Bref une régate très difficile pour les deux équipes, mais qui avantageait Team Shosholoza. Et Sébastien Col et son équipage réussissaient un départ d'anthologie en bloquant Paolo Cian qui restait arrêté sur la ligne : FRA 93 prenait tout de suite plus de cent mètres d'avance. Mais les sud-Africains étaient plus rapides au près et grappillaient les mètres pour revenir tellement au contact qu'ils provoquaient une pénalité contre les Français…

Team Shosholoza reprenait la main à la bouée au vent, et commençait à s'échapper inexorablement quand, lors de l'empannage, il éclatait son spinnaker ! AREVA Challenge repassait alors en tête à la bouée sous le vent avec 180 mètres d'écart… et le vent forcissait sous un nuage ! L'Equipe de France pouvait contrôler ce deuxième bord de près et maintenir à distance les sud-Africains, à 33 secondes au passage de la dernière marque. Il ne restait plus d'un bord de spinnaker et pour les Français, qu'à effectuer leur pénalité (un tour sur eux-mêmes). Et il faut environ 120 mètres de marge pour pouvoir cercler en Class America… et il  n'y avait que 120 mètres de marge !

Effectuant une manœuvre parfaite en envoyant le génois, en affalant le spinnaker, en virant de bord et en shootant l'arrivée dix mètres devant l'étrave de Team Shosholoza, la course semblait gagnée ! Mais le Comité de Course estima que FRA 93 n'avait pas entièrement franchi la ligne car la tête de mât aurait été au-dessus de la bouée… Une décision surprenante puisque la veille, une situation identique entre les Français et les Suédois avait abouti à la victoire de Victory Challenge ! Le team tricolore a déposé à l'issue de ce duel, une réclamation contre le Comité de Course au vu des images et des datas enregistrées pour prouver que la tête de mât était bien du bon côté de la ligne d'arrivée. Cela semble se jouer à quelques dizaines de centimètres près… Ce vendredi soir, toute l'équipe oscille entre satisfaction d'avoir navigué superbement et déception de constater qu'une décision contestée du Comité de Course fait basculer un duel de toute beauté… Mais l'équipe tricolore a surtout prouvé qu'elle peut réaliser des courses extraordinaires. Stéphane Kandler, CEO d' AREVA Challenge déclarait d'ailleurs à l'arrivée : « une équipe est née ! »

                               Résultats du Flight 10
AREVA Challenge bat United Internet Team Germany (1'09)

+39 Challenge bat China Team (non partant)

Luna Rossa Challenge vs Mascalzone Latino-Capitalia Team (non couru)

Emirates Team New Zealand vs Victory Challenge(non couru)

BMW ORACLE Racing vs Desafío Español 2007 (non couru)

                            Résultats du Flight 11  

AREVA Challenge vs Team Shosholoza (0'')

+39 Challenge bat   United Internet Team Germany (57'')

Mascalzone Latino-Capitalia Team vs Victory Challenge (non couru)

Luna Rossa Challenge vs Desafío Español 2007 (non couru)

Emirates Team New Zealand vs BMW ORACLE Racing (non couru)

                                               Round Robin 1

Flights (1+2+3+4+5+6+7+8+9+10+11)+points bonus des Acts : 

BMW Oracle Racing : (2+2+2+2+2+2+2+2) +3 bonus = 19 points

Emirates Team New Zealand : (0+2+2+2+2+2+2+0) +4 bonus = 16 points

Luna Rossa Challenge : (2+2+2+0+0+2+2+2) +3 bonus =15 points

Desafío Español 2007 : (2+0+2+0+2+2+2+2) +3 bonus = 15 points

Mascalzone Latino-Capitalia Team : (2+2+0+2+2+2+2+0) +2 bonus = 14 points

Victory Challenge : (2+0+2+0+2+2+2+0) +2 bonus = 12 points

Team Shosholoza : (0+2+0+2+2+0+0+0+2+2*) +2 bonus = 12 points*

AREVA Challenge : (2+0+2+0+0+0+0+2+0+2+0*) +1 bonus = 9 points*

+39 Challenge : (0+0+0+0+0+0+0+0+2+2) +2 bonus = 6 points

United Internet Team Germany : (0+0+0+2+0+0+0+0+0+0) +1 bonus = 3 points

China Team : (0+0+0+0+0+0+0+0+0+0) +1 bonus = 1 point

*Sous réserve du jugement de la réclamation d'AREVA Challenge contre la décision du Comité de Course

                                              Commentaires à terre

Thierry Douillard, Régleur de génois :

« Une belle journée de match-race ! Deux duels très beaux, très serrés, et deux très beaux départs de l'équipe ! Cela fait du bien. Les Allemands prennent une pénalité qui est ensuite supprimée : on n'a pas tout compris… On a très bien navigué et tout le monde a fait un superbe travail. Face aux sud-Africains, nous prenons un magnifique départ mais Team Shosholoza dans ces conditions de petit temps est le plus rapide de toute la flotte ! En dessous de huit nœuds, c'est une Ferrari… On limite la casse en tentant de le maintenir derrière mais ils reviennent et nous mettent une pénalité. Mais on revient, et on franchit la ligne en tête en effectuant notre pénalité. C'est incompréhensible que les sud-Africains soient déclarés vainqueurs. C'est exactement la même situation que hier avec les Suédois ! Nous sommes abasourdis. Mais il faut féliciter l'équipage : le niveau de manœuvre est exceptionnel. »  

Tom MacLaughlin, Sailing Team Coordinator  :

« Tout s'est passé dans la tête. Certainement, l'équipage a démontré aujourd'hui qu'il peut jouer des très beaux matchs. Mais nous avons un sale moment à passer pour comprendre ce qui s'est déroulé à l'arrivée. La discussion concerne le fait de savoir si la tête de mât a bien passé ou non la ligne d'arrivée après avoir fait notre pénalité. Nous collectons des photos et des vidéos pour démontrer que AREVA Challenge a normalement franchi la ligne. Mais je suis surtout très fier de l'équipage qui a réalisé de très belles choses et cela reste une très bonne journée. L'esprit du team est excellent et cela est très encourageant pour le Round Robin 2.  »

              Valencia-Spain, April 26, 2007       

         UN DUEL A BOULEVERSEMENTS

   Les Français se sont inclinés devant les Suédois du plus petit écart de cette Louis Vuitton Cup : cinq secondes ! Et si ce résultat porte un coup dur à l’Equipe de France, ce match a été plein de surprises et montre que l’Equipe de France peut rebondir… 

   Du suspens, une pénalité pour les Suédois, un départ difficile, des bords de près très serrés, des arrivées aux bouées très chaudes, un final haletant… Le match entre les Français et les Suédois a été le plus passionnant et le plus intense de ce Round Robin 1. Certes, la victoire de Victory Challenge entame les chances d’AREVA Challenge de revenir dans le quatuor majeur mais il reste tout de même trois duels à suivre pour boucler ce premier tour et surtout, un deuxième Round Robin qui peut changer profondément la hiérarchie…

Le départ est plutôt agressif entre les deux barreurs, Sébastien Col et Magnus Holmberg cherchant tous les deux à protéger le côté bateau Comité. Mais dans l’approche finale, les deux Class America sont trop prompts : SWE 96 arrive à glisser en tribord le long de la ligne, mais FRA 93 est quant à lui, obligé de virer de bord… Le coup est sévère puisque les Français doivent éviter le bateau Comité et empanner rapidement avant de franchir la ligne : ils concèdent déjà plus ieurs secondes !

Mais AREVA Challenge se montre véloce au près dans cette brise de onze nœuds de secteur Est et la cellule arrière réussit à bien profiter des petites sautes de vent : de 75 mètres d’écart au départ, l’avantage suédois fond tout au long de ce premier bord de près. Au point que l’équipage hexagonal revient au contact et lance une bataille de virements de bord. Plus rapide à la relance, plus agressif, FRA 93 se fait repousser vers l’extérieur du terrain de jeu par SWE 96 mais parvient à grappiller des mètres… Et juste avant le passage de la marque, Magnus Holmberg vire tardivement sur une arrivée tribord des Français : il prend une pénalité… et perd le contrôle du match !

AREVA Challenge passe donc en tête la première bouée et maintient son avance pendant tout le bord de spinnaker. Le deuxième bord de près est encore une fois extrêmement tendu entre les deux équipes. Les Suédois mettent la pression sur les Français et arrivent in extremis à glisser leur étrave devant FRA 93 juste avant l’enroulement de la marque au vent… Ils le poussent au-delà du terrain de jeu mais n’ont que deux longueurs d’avance pour entamer ce dernier bord de spinnaker ! Avec la pénalité que les Suédois doivent effectuer avant l’arrivée, l’Equipe de France semble à l’abri d’un nouveau retournement de situation…

Mais Victory Challenge se montre cette fois plus rapide au portant alors que FRA 93 suit logiquement son sillage au point que juste avant que le coup de canon ne tonne, les Suédois ont acquis 120 mètres de décalage… Suffisant pour s’imposer ? Personne ne le sait. Mais Magnus Holmberg et son équipage réalisent une manœuvre parfaite en effectuant son tour sur lui-même, enchaînant envoi du génois, affalage du spinnaker, virement de bord et shoot de la ligne ! A peine une dizaine de mètres devant l’étrave d’AREVA Challenge

 

Du côté des autres matchs, China Team déclarait forfait suite à des problèmes techniques qui le laissait au port tandis que le match le plus disputé opposait les sud-Africains aux Italiens de Mascalzone Latino, ces derniers remportant la manche après avoir été sérieusement ébranlés jusqu’à l’arrivée… Les Espagnols étaient aussi sous pression face aux Allemands et les Américains n’avaient aucun mal à gagner leur duel haut la main contre +39 Challenge. A suivre, les Français devaient rencontrer China Team, mais le Class America chinois connaissait toujours des problèmes structurels au niveau du puits de quille qui l’empêchait de régater ce jeudi, et probablement pour les trois jours à venir.

 

                                          Résultats du Flight 8

Victory Challenge bat AREVA Challenge (5’’)

Desafío Español 2007 bat United Internet Team Germany (52’’)

Emirates Team New Zealand bat China Team (non partant)

Mascalzone Latino-Capitalia Team bat Team Shosholoza (1’56)

BMW ORACLE Racing bat+39 Challenge (2’14)

 

                                           Round Robin 1

Flights (1+2+3+4+5+6+7+8)+points bonus des Acts : 

BMW Oracle Racing : (2+2+2+2+2+2+2) +3 bonus = 17 points

Emirates Team New Zealand : (0+2+2+2+2+2+2) +4 bonus = 16 points

Mascalzone Latino-Capitalia Team : (2+2+0+2+2+2+2) +2 bonus = 14 points

Luna Rossa Challenge : (2+2+2+0+0+2+2) +3 bonus =13 points

Victory Challenge : (2+0+2+0+2+2+2) +2 bonus = 12 points

Desafío Español 2007 : (2+0+2+0+2+2+2) +3 bonus = 11 points

Team Shosholoza : (0+2+0+2+2+0+0+0) +2 bonus = 8 points

AREVA Challenge : (2+0+2+0+0+0+0) +1 bonus = 5 points

United Internet Team Germany : (0+0+0+2+0+0+0) +1 bonus = 3 points

+39 Challenge : (0+0+0+0+0+0+0) +2 bonus = 2 points

China Team : (0+0+0+0+0+0+0+0) +1 bonus = 1 point

 

                                                Commentaires à terre

Tanguy Cariou, Tacticien :

« Le résultat final fait mal ! Nous n’avons pas pris un bon départ, mais nous revenons bien au près : tout l’équipage s’est bien battu, on a bien utilisé le vent, les wincheurs ont fait un super boulot lors de la bataille de virements, et nous avons pu revenir au contact au point de leur infliger une pénalité… On fait un bon premier aller-retour, mais nous avons un trou de performance lors du deuxième près parce que le vent a molli. Les Suédois ont pu reprendre le contrôle à la bouée au vent : nous avons essayé de minimiser l’écart mais ils se sont échappés sur le dernier portant… Nous n’avons pas à rougir : on a assuré, mais on a un trou avec un mauvais choix de voiles. C’est dur, mais il faut l’accepter et rebondir ! Il reste des flights et on sait qu’on peut faire de belles choses dans certains domaines et qu’il faut qu’on s’améliore encore dans d’autres. Mais ce n’est pas fini… » 

 

Stéphane Kandler, CEO d’AREVA Challenge :

« C’est une mauvaise journée : nous sommes frustrés et amers à la fois ! Parce qu’on perd deux points sur une régate que nous étions en train de gagner… A ce niveau de la compétition, cela coûte très cher mais l’équipe montre des choses intéressantes, elle est capable de revenir après un départ raté, elle se donne à fond. Il faut se libérer car nous ne pouvons pas continuer comme ça ! On ne peut plus dire qu’on a le talent mais qu’on n’y arrive pas… Ce n’est pas un problème de bateau, mais un souci dans la tête. Il faut faire simple car maintenant, mathématiquement, c’est encore possible mais il faut gagner des manches en attaquant. Il faut s’accrocher. Tous les outils sont là, on ne manque de rien : il faut un déclic ! Il faut battre tout le monde, d’abord Team Shosholoza demain, puis les Allemands. Nous sommes un peu décrochés au classement ce qui nous oblige à remporter des matchs, aussi contre les grosses écuries… »  

 

Fabrice Levet, Coach :

« Nous prenons un départ pour le moins désastreux puisque lorsque FRA 93 coupe la ligne, il a 70 mètres de retard ! Nous avons appris après que les Suédois s’étaient trompés de génois (Code 2 au lieu de Code 1) au vu des conditions de vent, et ils n’ont pas protégé la gauche du plan d’eau qui était plus favorable. Ils font en plus une erreur qui leur coûte une pénalité : nous revenons dans le match même si au portant, ils s’avéraient plus à l’aise que nous. Mais à la bouée sous le vent, nous faisons l’erreur qu’ils avaient faite au premier près : on ne met pas le bon génois… En plus , il y a un trou de vent où FRA 93 s’enfonce et SWE 96 arrive à nous bloquer. Cela va encore mais au portant, ils creusent l’écart de 45 m à 125 m : suffisant pour effectuer leur pénalité à temps avant la ligne d’arrivée ! Il faut que nous analysions les données pour savoir pourquoi nous avons perdu du terrain sous spinnaker. Mais nous allons rebondir ! »

                                  Valencia-Spain, April 25, 2007       

            UNE JOURNEE SANS TROUBLE-FETES

     Pas de surprise pour ce dixième jour du Round Robin 1 avec les grosses écuries qui imposent leur loi face aux teams plus modestes. AREVA Challenge n’a pu déstabiliser deux des favoris de la Louis Vuitton Cup, les Italiens de Luna Rossa puis les Américains de BMW Oracle Racing. Pourtant, les Français ont bien navigué et failli prendre le dessus face aux transalpins.  

Il s’en est fallu d’un cheveu, ou plutôt d’une petite bascule favorable sur les derniers mètres du premier bord de près, pour que l’Equipe de France passe en tête la première bouée devant Luna Rossa Challenge ! Le départ est plutôt équilibré entre les deux bateaux et Sébastien Col arrive à partir à droite avant de revenir au contact des Italiens. Ceux-ci virent juste dessous FRA 93 en l’obligeant à repartir sur le côté droit. Le jeu dure plus ieurs coups et AREVA Challenge prend enfin le dessus… Mais en bordure du terrain ! Une petite rotation du vent permet alors à Francesco de Angelis de passer la première marque à la bordée, une longueur devant les Français… Le reste de la régate n’offre pas de changement sur le cours du match malgré les attaques répétées de l’Equipe de France.

A suivre, il fallait affronter les Américains, leader au tableau d’affichage avec un sans faute depuis le début de cette Louis Vuitton Cup. Le départ est équilibré entre Sébastien Col et Chris Dickson mais BMW ORACLE Racing est en position légèrement favorable à son vent. Semble-t-il plus à l’aise dans ce vent mou de tout juste sept nœuds, le voilier américain répond à chaque virement par un virement, pour gêner FRA 93 en lui renvoyant du vent perturbé. Les Français arrivent toutefois à enrouler la première bouée au vent avec quatre longueurs d’écart et à maintenir le différentiel pendant tout le bord de spinnaker. L’aller-retour suivant n’autorise malheureusement aucune initiative et l’avantage américain ne fait que grossir.

 

Le bilan est loin d’être négatif puisque AREVA Challenge a démontré un bon potentiel et a tout de même bien tenu le rythme face à ces deux grosses écuries. L’Equipe de France doit à présent remporter tous les duels à suivre de ce Round Robin 1 dans les jours prochains !

Du côté des autres syndicats, les résultats étaient prévisibles à l’exception du match très ouvert entre les sud-Africains et les Espagnols. Très attendu, Team Shosholoza arrivait à prendre l’ascendant sur le premier près mais le Desafío Español 2007 inversait la vapeur et pouvait s’imposer avec une petite marge de manœuvre. Jeudi, l’équipe française affrontera Victory Challenge puis China Team : le team hexagonal doit impérativement gagner pour espérer rejoindre les Espagnols et les Suédois au classement avant d’entamer le Round Robin 2. 

 

                                              Résultats du Flight 6

Luna Rossa Challenge bat AREVA Challenge (33’’)

Victory Challenge bat +39 Challenge (55’’)

Desafío Español 2007 bat China Team (2’01)
Mascalzone Latino-Capitalia Team bat United Internet Team Germany (24’’)
Emirates Team New Zealand bat Team Shosholoza (1’23)

 

                                                Résultats du Flight 7
BMW ORACLE Racing bat AREVA Challenge (2’54)

Luna Rossa Challenge bat+39 Challenge (1’22)

Emirates Team New Zealand bat United Internet Team Germany (1’03)

Mascalzone Latino-Capitalia Team bat China Team (abandon)

Desafío Español 2007 bat Team Shosholoza (57’’)

 

                 Round Robin 1

Flights (1+2+3+4+5+6+7)+points bonus des Acts : 

BMW Oracle Racing : (2+2+2+2+2+2) +3 bonus = 15 points

Emirates Team New Zealand : (0+2+2+2+2+3) +4 bonus = 14 points

Luna Rossa Challenge : (2+2+2+0+0+2+2) +3 bonus =13 points

Mascalzone Latino-Capitalia Team : (2+2+0+2+2+2) +2 bonus = 12 points

Desafío Español 2007 : (2+0+2+0+2+2) +3 bonus = 11 points

Victory Challenge : (2+0+2+0+2+2) +2 bonus = 10 points

Team Shosholoza : (0+2+0+2+2+0+0) +2 bonus = 8 points

AREVA Challenge : (2+0+2+0+0+0) +1 bonus = 5 points

United Internet Team Germany : (0+0+0+2+0+0) +1 bonus = 3 points

+39 Challenge : (0+0+0+0+0+0) +2 bonus = 2 points

China Team : (0+0+0+0+0+0+0) +1 bonus = 1 point

 

                                                Commentaires à terre

Tanguy Cariou, Tacticien :

« Face aux Italiens, nous avons pris un bon départ, nous sommes allés où nous voulions, nous avons essayé de faire le meilleur croisement possible. Mais ils ont réussi à nous bloquer sur la lay-line… Il ne manquait pas grand-chose ! Surtout qu’ils ont bénéficié d’une petite bascule à droite juste avant la marque et ils arrivent pile sur la bouée… Le rapport de force était inversé et à partir de là, il nous fallait rester au plus près d’eux. Face aux Américains, ils nous ont pris le bon côté du plan d’eau dès le départ et nous n’avions plus d’opportunités. BMW Oracle Racing est un gros rouleau compresseur et c’est bien pour cela qu’il est en tête ce soir au classement ! Il reste quatre duels importants et il faut penser déjà à la suite. »

 

Jean Galfione, wincheur :

« C’était une journée difficile face à deux des grands favoris. Contre Luna Rossa Challenge, cela s’est joué à très peu de choses… On est derrière, mais très près et on ne fait pas de fautes. Mais eux non plus … Contre les Américains, le duel était un peu plus déséquilibré à leur avantage : ils étaient un peu plus rapides et le vent a en plus molli et l’écart s’est logiquement accentué. C’était un gros poisson ! On ne l’a pas ferré… Maintenant, il faut aller chercher les points face à des équipes qui sont du même niveau que nous. Les Suédois et les Sud-Africains seront aussi difficiles à battre. On va s’y atteler ! »

 

Yves Mouriès, PDG de Aigle :

« En allant à Marseille pour voir le premier Louis Vuitton Act, j’ai été emballé par l’équipe : je savais qu’elle n’avait pas beaucoup d’argent, qu’elle n’allait pas forcément concrétiser, mais nous avons signé en raison de son enthousiasme ! Nous avons bien fait puisqu’elle a trouvé des partenaires pour être ici pour la Louis Vuitton Cup. C’était au départ un élan du cœur qui s’est transformé en une très bonne opération pour Aigle. Nous avons travaillé ensemble pour faire évoluer les produits et je crois qu’ils ont maintenant l’équipement qui leur convient pour naviguer. Ce sont des vêtements qui sont aussi disponibles pour le grand public. Nous ne pouvons que leur souhaiter d’aller en demi-finales ! »

 

Matt Cornwell, Plage avant :

« La première régate du jour était une belle manche et nous avons bien navigué. Nous sommes un peu déçus parce qu’elle s’est jouée à presque rien. Nous savions que les deux équipes de ce jour étaient très difficiles à affronter. Mais nous restons positifs sur la suite. Nous avons un bon potentiel et nous connaissons de mieux en mieux les autres teams. Il ne faut pas trop se fier au classement provisoire puisque toutes les équipes n’ont pas le même nombre de manches au compteur et que plus ieurs d’entre elles ont désormais des matches difficiles aussi à réaliser… Attendons vendredi soir ! Là nous avons deux jours face à des équipes prenables : si nous revenons avec deux victoires par jour, nous avons le droit à une glace à la base… » 

            Valencia-Spain, April 24, 2007       

LES FRANÇAIS S'INCLINENT FACE AUX NEO-ZELANDAIS

   L'Equipe de France n'a pas réussi à mettre en ballottage les favoris de la Louis Vuitton Cup. Dès le premier près, les Kiwis ont marqué leur domination et dans cette faible brise thermique, il était quasiment impossible de revenir au contact. Parmi les autres duels, la surprise vient des sud-Africains qui ont accroché les Italiens de Luna Rossa Challenge.

 Face aux Kiwis qui partaient favoris, les Français n'ont pas pu mettre en doute le leadership des néo-Zélandais. La phase de pré-départ a pourtant été très équilibrée malgré le désavantage pour FRA 93 d'entrer bâbord amure (donc non prioritaire). Sébastien Col s'est mis face au vent pour arrêter son adversaire, puis a pu repartir dans son tableau arrière et après un tour autour du bateau Comité, AREVA Challenge pouvait partir bâbord amure tandis que Dean Barker préférait s'élancer à la bouée en tribord amure. Mais le départ était plutôt au bénéfice de NZL 92, l'Equipe de France ayant un  peu moins de vitesse au moment de franchir la ligne. Et c'est ce petit différentiel qui explique en grande partie le résultat de ce duel.

En fait, Emirates Team New Zealand virait rapidement pour aller sur le même bord que les Français et il profitait d'une légère bascule à ce moment pour créer un décalage d'une cinquantaine de mètres… Suffisant pour marquer son avantage dès le premier croisement ! Il suffisait alors aux néo-Zélandais de bloquer le voilier français qui perdait ainsi toute initiative tactique. A la première bouée au vent, FRA 93 concédait six longueurs de bateau, un écart qui ne permettait pas à la cellule arrière de jouer un coup stratégique. Et comme le bateau kiwi était plutôt rapide au vent portant, il creusait un peu plus le différentiel. Rien à faire car dans ces situations, le profit augmente pour le leader qui a plus de libertés tactiques et moins de pression psychologique. Dean Barker et son équipage s'imposaient donc un aller-retour plus tard, et conjuraient ainsi leur défaite de dimanche face aux Italiens.

Pour les autres matches, le duel entre les Espagnols et les Italiens de Mascalzone Latino tournait à l'avantage de Desafío Español 2007 et les sud-Africains créaient de nouveau la surprise en battant proprement les Italiens de Luna Rossa Challenge ! Pour le reste, les Américains n'avaient aucun mal face aux Suédois et les Allemands gagnaient contre les Chinois. AREVA Challenge en avait fini de sa journée et rentrait au port tandis que les autres teams enchaînaient un nouveau flight. Le duel BMW ORACLE Racing contre Luna Rossa Challenge était de toute beauté avec une arrivée au couteau au bénéfice des Américains, tandis que les Kiwis battaient facilement les Espagnols.

                       Résultats du Flight 4

Emirates Team New Zealand bat AREVA Challenge (1'55)

United Internet Team Germany bat China Team (4'01)

Team Sh osholoza bat Luna Rossa Challenge (36'')

BMW ORACLE Racing bat Victory Challenge (1'18)

Desafío Español 2007 bat Mascalzone Latino-Capitalia Team (39'')

                            Résultats du Flight 5
Team Shosholoza bat China Team (2'05)
Emirates Team New Zealand bat Desafío Español 2007 (1'12)
Victory Challenge bat United Internet Team Germany (56'')
BMW ORACLE Racing bat Luna Rossa Challenge (6'')
Mascalzone Latino-Capitalia Team bat +39 Challenge (1'12)

 

                               Round Robin 1

Flights (1+2+3+4+5)+points bonus des Acts : 

BMW Oracle Racing : (2+2+2+2+2) +3 bonus = 13 points

Emirates Team New Zealand : (0+2+2+2) +4 bonus = 10 points

Luna Rossa Challenge : (2+2+2+0+0) +3 bonus = 9 points

Mascalzone Latino-Capitalia Team : (2+2+0+2) +2 bonus = 8 points

Victory Challenge : (2+0+2+0+2) +2 bonus = 8 points

Team Shosholoza : (0+2+0+2+2) +2 bonus = 8 points

Desafío Español 2007 : (2+0+2+0) +3 bonus = 7 points

AREVA Challenge : (2+0+2+0) +1 bonus = 5 points

United Internet Team Germany : (0+0+0+2+0) +1 bonus = 3 points

+39 Challenge : (0+0+0+0) +2 bonus = 2 points

China Team : (0+0+0+0+0) +1 bonus = 1 point

                                                Commentaires à terre

Sébastien Col, Barreur :

« Nous avions décidé que pour la phase de pré-départ, il nous fallait mettre de l'agressivité. Mais Dean Barker a très bien répondu et cette agressivité s'est un peu retournée contre nous. Nous avons peut être fixé des objectifs un peu trop hauts pour faire la différence au départ. Le côté choisi importait peu : il fallait le mettre sous pression ! Nous prenons une option un peu risquée à 1'30 du coup de canon, en accord avec ce que nous voulions, mais qui n'a pas permis de réaliser un bon départ. On a joué la régate un peu trop tôt… C'est une équipe qui a eu l'opportunité de s'entraîner à deux bateaux et cette stratégie n'était probablement pas suffisamment réaliste face à un tel équipage. La régate est quasiment jouée à partir de ce moment, à moins que le leader fasse une très grosse erreur. Nous n'avions plus d'options. En terme de performances, FRA 93 allait bien au près, un tout petit peu moins vite au portant. Ce ne fut pas un duel très excitant car il s'est joué trop tôt… »

Olivier Douillard, Chariot de grand voile / Windwatcher  :

« Vu du haut du mât, c'est la première journée où la brise thermique commence à bien s'installer : nous sommes partis avec un vent un peu faible de secteur Sud Est qui s'est uniformisé au fil de la journée. Nous avons même fini la manche avec dix à onze nœuds ! Nous avons perdu le match contre les Kiwis au départ. Après, le duel était bloqué, surtout face à un adversaire qui potentiellement est plus rapide. Même si au niveau des performances, cela semblait assez équilibré entre nous, du moins contre le vent. Nous avons fait de très belles manœuvres, avec en particulier deux bons envois de spinnaker.  »

              Valencia-Spain, April 23 , 2007       

NOUVELLE PANNE D'EOLE

    Huitième jour du Round Robin 1 et nouveau report des matches. Le vent est décidemment indécis et la brise thermique n'arrive pas à prendre le pas en raison d'un ciel très stable et de températures modestes pour la saison. Le duel entre AREVA Challenge et Emirates Team New Zealand est donc reporté à demain mardi.

Bis repetita non placent … La formule latine commence à trotter dans les bouches des navigants, qui profitent tout de même du moindre souffle pour s'échauffer, manœuvrer, tester des voiles, explorer le plan d'eau ou s'entraîner à prendre des départs. C'est ce qu'ont fait en particulier les Français en multipliant les phases de franchissement d'une ligne virtuelle et en tirant des bords sur le rond Nord.

Ce nouveau report est certes peu propice à l'avancement du programme mais avec le nouveau calendrier des Round Robin 1 et 2, il reste largement de quoi faire face à une situation météorologique bloquée comme ces jours derniers. Dix-sept flights doivent être lancés et il y a encore seize jours avant le 10 mai… Et deux duels par équipe et par jour peuvent être courus. Heureusement car la journée de mardi ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices non plus avec un vent encore plus faible annoncé !

Flight 4

AREVA Challenge vs Emirates Team New Zealand

United Internet Team Germany vs China Team

Team Shosholoza vs Luna Rossa Challenge

Victory Challenge vs BMW ORACLE Racing

Desafío Español 2007 vs Mascalzone Latino-Capitalia Team

Round Robin 1

Flights (1+2+3)+points bonus des Acts :  

BMW Oracle Racing : (2+2+2) +3 bonus = 9 points

Luna Rossa Challenge : (2+2+2) +3 bonus = 9 points

Mascalzone Latino-Capitalia Team : (2+2) +2 bonus = 6 points

Emirates Team New Zealand : (0+2) +4 bonus = 6 points

Victory Challenge : (2+0+2) +2 bonus = 6 points

AREVA Challenge : (2+0+2) +1 bonus = 5 points

Desafío Español 2007 : (2+0) +3 bonus = 5 points

Team Shosholoza : (0+2+0) +2 bonus = 4 points

+39 Challenge : (0+0+0) +2 bonus = 2 points

United Internet Team Germany : (0+0+0) +1 bonus = 1 point

China Team : (0+0+0) +1 bonus = 1 point

                                             Commentaires à terre

Stéphane Kandler, Directeur général d'AREVA Challenge  :

« Le programme a été judicieusement modifié et désormais, nous gardons le même adversaire le lendemain, quand il y a un report comme aujourd'hui. Jusqu'à ce que mort s'en suive ! Ces journées ne sont pas perdues pour nous : nous les utilisons à fond pour tester de nouvelles choses sur le bateau, notamment dans le petit temps qui semble s'installer pour les jours qui viennent… On ne reste pas les bras croisés et nous poursuivons notre programme de développement. Le calendrier a été modifié pour amortir les chocs et le Round Robin 2 sera certes plus dense. Mais il n'y a pas d'inquiétude à avoir puisque ce n'est pas une situation météo normale et un moment ou un autre, cela va évoluer. On a encore de la marge mais c'est sûr que les journées de course seront plus intenses ! »

Stéphanie Nadin, Responsable de la communication  :

« Ce sont les aléas de la météo ! Mais cela nous permet d'aborder des sujets moins techniques pour faire mieux connaître les aspects très différents qui révèlent les dessous d'une équipe pour l'America's Cup. Nous avons attendu la Louis Vuitton Cup depuis cinq ans, donc quelques jours de plus ne vont pas nous décourager… Nous recevons chaque jour environ 80 invités avec nos partenaires qui peuvent découvrir la base, discuter avec les navigants et l'équipe technique, sortir en mer pour suivre le bateau. Le site est tout de même magnifique ici à Valencia et il y a plein de choses à voir et à faire. Tous ceux qui sont passés sur la base AREVA Challenge repartent avec un bon souvenir…  » 

                       Valencia-Spain, April 22, 2007       

      BELLE VICTOIRE D'AREVA CHALLENGE FACE AUX ESPAGNOLS

    Les Français ont remporté ce dimanche un match très important pour la suite de la Louis Vuitton Cup, en battant très nettement le Desafío Español 2007 malgré un départ équilibré et un leadership des Espagnols lors du premier près. Ces points démontrent que l'Equipe de France peut viser les demi-finales.

      Impériaux : les Français ont été implacables et impeccables pour cette troisième rencontre du Round Robin 1 ! D'abord lors de la phase de pré-départ où Sébastien Col a contré toutes les attaques de Karol Jablonski, ensuite dès le premier bord de portant. Car le premier près tournait à l'avantage des Espagnols qui privilégiaient un bord sur la droite du plan d'eau tandis que AREVA Challenge préférait partir à la bouée et continuer son bord tribord amure, sur la gauche. Et au premier croisement, le Desafío Español 2007 possédait deux longueurs d'avance sur FRA 93… Trois virements de bords plus tard, les deux Class America étaient à touche-touche pour enrouler la marque au vent, à l'avantage des Espagnols.

Le premier bord sous spinnaker était donc capital pour vérifier que AREVA Challenge était rapide à cette allure : en empannant le premier, Sébastien Col se retrouvait au vent de Karol Jablonski et le passait, le Desafío Español 2007 ayant cassé son embout de tangon. Un léger handicap pour les Espagnols qui réparaient rapidement… FRA 93 ne faisait ensuite que creuser l'écart pour s'adjuger une minute d'avance à la bouée sous le vent. Il restait donc un aller-retour à effectuer dans une brise atteignant tout juste les sept nœuds. Et la cellule arrière française assurait sereinement en se plaçant toujours entre la bouée à virer et son adversaire.

Le dernier bord de portant confirmait de nouveau que les Français étaient rapides sous spinnaker puisque AREVA Challenge terminait avec près de 400 mètres de marge, dans un vent qui mollissait progressivement !

La surprise de ce flight 3 fut la domination des sud-Africains sur les Américains pendant les trois quarts de leur duel ! Chris Dickson peut être plus inquiet qu'il ne l'était à l'issue de ses deux premières victoires de vendredi… Team Shosholoza laisse entendre que les sud-Africains vont poser des problèmes à d'autres grosses écuries… Pour les autres matches, les victoires de Luna Rossa Challenge sur les Allemands, de Victory Challenge sur China Team et de Emirates Team New Zealand sur +39 Challenge, toutes avec une belle marge d'avance, étaient prévisibles.

Les deuxièmes matches de ce dimanche ne pouvaient être lancés car le vent s'écroulait de plus en plus et n'atteignait plus la limite minimale de sept nœuds. Le flight 4 sera donc effectué demain lundi.

                                  Résultats du Flight 3

AREVA Challenge bat Desafío Español 2007 (2'06)

Luna Rossa Challenge bat United Internet Team Germany (50'')

Victory Challenge bat China Team (3'50)

BMW ORACLE Racing bat Team Shosholoza (47'')

Emirates Team New Zealand bat +39 Challenge (2'41)

                                     Round Robin 1

                   Flights (1+2+3)+points bonus des Acts : 

BMW Oracle Racing : (2+2+2) +3 bonus = 9 points

Luna Rossa Challenge : (2+2+2) +3 bonus = 9 points

Mascalzone Latino-Capitalia Team : (2+2) +2 bonus = 6 points

Emirates Team New Zealand : (0+2) +4 bonus = 6 points

Victory Challenge : (2+0+2) +2 bonus = 6 points

AREVA Challenge : (2+0+2) +1 bonus = 5 points

Desafío Español 2007 : (2+0) +3 bonus = 5 points

Team Shosholoza : (0+2+0) +2 bonus = 4 points

+39 Challenge : (0+0+0) +2 bonus = 2 points

United Internet Team Germany : (0+0+0) +1 bonus = 1 point

China Team : (0+0+0) +1 bonus = 1 point 

                                          Commentaires à terre

Jean-François Cuzon, Navigateur  :

« Le point clé de ce duel a été l'empannage simultané avec les Espagnols qui étaient une longueur devant nous. Ils ont mal manœuvré et ils cassent leur extrémité de tangon. Nous pouvons alors les dépasser et nous échapper… Il nous a ensuite suffi de contrôler. Qu'ils aient une avarie, c'est le jeu : il y a l'aspect navigation, l'aspect technique, la façon dont on utilise le bateau. Cette pièce a cassé parce que nous avons été agressifs sur cette phase : on a su maintenir la pression pendant tout le premier bord de près, et encore plus sur ce bord de spinnaker. On est vraiment très contents de cette victoire !  » 

Tanguy Cariou, Tacticien  :

« Il fallait être opportuniste ! Au départ, les Espagnols sont bons, agressifs, mais dans le parcours, ils n'ont pas très bien joué. On est toujours resté très près quand on était derrière et on leur a bien mis la pression. Sur le dernier près, nous perdons un peu de terrain parce qu'on vise la lay-line et on tombe dans un trou de vent… »

Frédéric Guilmin, Stratège  :

« Au départ, on se fait un peu prendre parce que les Espagnols ont l'avantage de rentrer tribord amure et ils ont un surplus de vitesse quand on se met face au vent. Dans le petit temps, la vitesse est plus facile à garder qu'à acquérir. On a eu du mal à relancer mais on prend le côté que nous voulions. Mais nous aurions préféré être plus proches de lui en latéral au coup de canon. Côté performances, c'est encourageant tant au près qu'au portant. La casse de leur tangon a été un avantage pour nous mais on leur avait quand même mis une belle pression... Sébastien fait un décalage à la barre pour que Karol Jablonski soit obligé de sortir haut après l'empannage, et c'est pour cela que les Espagnols cassent leur tangon ! »

                       Valencia-Spain, April 21, 2007       

              NOUVEAU REPORT DES REGATES

   Le Comité de Course a eu beau attendre plus de deux heures, la brise n'a une nouvelle fois pas réussi à s'établir et avec moins de cinq nœuds de vent, les onze Challengers n'ont pas pu en découdre.

   Eole est tombé sur la tête ! Après quatre jours de calme et une journée de courses dans une brise légère, le vent était ce samedi, de nouveau peu présent sur le plan d'eau valencien. Pas suffisamment en tous cas pour lancer les flights 3 et 4 prévus. Ils sont donc reportés à demain dimanche. Mais là encore, les prévisions météorologiques sont incertaines car la situation évolue peu sur la péninsule ibérique : un grand marais barométrique, signe de peu de différence de pression, est installé sur l'Espagne et en plus, une couverture nuageuse se déplace vers Valencia pour dimanche. La brise thermique pourrait donc avoir du mal à s'établir… Reste que la limite des sept nœuds requise pour envoyer les duels était encore une fois proche d'être atteinte aujourd'hui, ce qui laisse augurer que les jours à venir seront plus favorables pour respecter le nouveau calendrier des courses.

                           Points du Round Robin 1 (Flights 1+2) :

BMW Oracle Racing : (2+2) +3 bonus = 7 points

Luna Rossa Challenge : (2+2) +3 bonus = 7 points

Mascalzone Latino-Capitalia Team : (2+2) +2 bonus = 6 points

Desafío Español 2007 : (2) +3 bonus = 5 points

Emirates Team New Zealand : (0) +4 bonus = 4 points

Victory Challenge : (2+0) +2 bonus = 4 points

Team Shosholoza : (0+2) +2 bonus = 4 points

AREVA Challenge : (2+0) +1 bonus = 3 points

+39 Challenge : (0+0) +2 bonus = 2 points

United Internet Team Germany : (0+0) +1 bonus = 1 point

China Team : (0+0) +1 bonus = 1 point

                                                      Commentaires à terre

Bernard Nivelt, Architecte :

   « Le team Mascalzone Latino, qui nous a battu, possède un Class America qui marche très bien : il a incroyablement progressé parce que nous l'avions rencontré souvent dans le petit temps et nous le considérions plutôt comme battable. Les Italiens étaient hier un cran au-dessus. Ils ont eu la possibilité de changer de bulbe par exemple, comme l'a fait BMW Oracle Racing depuis l'unveiling. Ils ont très bien adapté leur bateau pour ces conditions de petit temps comme ils l'ont montré face aux néo-Zélandais. Mais nous avons pas mal modifié la configuration de FRA 93 et nous avons encore des choses à valider. Aujourd'hui, l'équipage en a profité pour tester des réglages et les enregistrements de vitesse sont intéressants…  »

Christophe André, Wincheur :                                                                                                                                           

   « Nous avions envie de naviguer, mais aussi nous voulions faire des essais de voiles, des ajustements de manœuvres lors des phases de dial-up. Nous en avons profité pour faire quelques bords et quelques prises de départ pour peaufiner le timing. Nous voulions travailler, rester dans le rythme, vérifier nos voiles : il y a toujours des choses à développer et ces journées sans régates sont utiles pour faire progresser encore l'équipe. Même si ce sont des conditions dans lesquelles nous ne pouvons pas courir : on apprend toujours...  »

Fabrice Levet, Coach  :

   « Vu le scénario, on essaye de profiter de toutes les opportunités pour naviguer ! On a regardé un génois qui avait été recoupé, on s'est entraîné pas mal sur le déroulé des départs, sur les relances, les arrêts : tout ce qui demande de la coordination entre régleurs et barreur. Nous n'avons pas perdu notre journée ! A bord du tender, je regarde toujours les données météo qui sont envoyées en continu pour noter les évolutions du vent. Je suis en contact avec le Comité de Course. Je suis en relation permanente avec le bateau pour caler l'électronique… Les gars étaient motivés : ils ont envie de naviguer. Et dans ces conditions, il ne faut pas s'endormir !  »

Bernard Simon, Responsable météo  :

    « Pour les jours prochains, on reste encore dans le même schéma. Il est prévu un vent d'Est à Nord Est pour dimanche. Sera-t-il suffisant ? Difficile à dire car comme nous sommes dans des vents faibles, les modèles ont du mal à déterminer s'il y aura plutôt 5 ou 8 nœuds… On va peu à peu sortir de ce système bloqué. On en sort doucement d'ailleurs puisque les vents changent tous les jours, mais il faudra attendre le milieu de la semaine prochaine. L'anticyclone sur le Nord de l'Europe bouge lentement et les dépressions reviennent de l'Atlantique : il va donc y avoir brassage et nous allons repasser dans une situation plus normale pour la saison.  »

 

 Valencia-Spain, April 20, 2007

BONNE ENTREE EN MATIERE POUR AREVA CHALLENGE

     Les Français ont plutôt bien entamé cette première journée de régate de la Louis Vuitton Cup : une victoire nette face au team + 39 Challenge et une confrontation difficile contre les trans-alpins de Mascalzone Latino.

AREVA Challenge a donc marqué ses premiers points à l’issue d’une journée qui laisse beaucoup d’espoirs pour la suite de ce premier Round Robin.

 

      Les deux manches du jour faisaient s’affronter les Italiens et les Français, et dès la phase de pré-départ, Sébastien Col contrôlait parfaitement la situation et bloquait Ian Percy en l’empêchant d’aller sur la droite du plan d’eau. Et malgré un enchaînement de virements de la part des Italiens, AREVA Challenge arrivait à contrôler son adversaire tout en augmentant son avantage. Avec cent mètres de marge dès la première bouée, FRA 93 n’avait plus qu’à surveiller ses arrières et à l’issue de deux allers-retours, les Français s’imposaient avec une minute et neuf secondes d’écart sur les Italiens.

      Le deuxième match était beaucoup plus difficile pour AREVA Challenge qui rencontrait le vainqueur « surprise » des néo-Zélandais lors du premier flight : Mascalzone Latino est incontestablement l’équipe montante de ces dernières semaines et le duel était indécis sur le papier. Mais les Italiens prenaient un excellent départ tandis que les Français peinaient à franchir la ligne côté bateau Comité avec quelques secondes de retard. Malgré une bonne approche tactique sur le premier bord de près, FRA 93 concédait rapidement une centaine de mètres à ITA 99. L’écart restait stable pendant tout le premier aller-retour, laissant entendre que le Class America hexagonal ne connaissait pas de problème de vitesse, peut-être juste un très léger déficit en cap.

Le deuxième bord contre le vent semblait confirmer cette impression alors que la brise, déjà à la limite du règlement (7 nœuds) faiblissait en dessous de six nœuds pour ce deuxième tour, donnant un nouvel avantage au leader. Mascalzone Latino gagnait une centaine de mètres supplémentaire : le différentiel était suffisant pour que les Français s’inclinent au final avec 1’41 d’écart malgré un joli retour dans les dernières encablures du parcours.

      Le bilan de cette première journée est donc encourageant même si l’équipage doit encore travailler sur la conduite du bateau. Mais ce qu’il faut aussi retenir, c’est la défaite de Emirates Team New Zealand face à Mascalzone Latino, la domination très nette des Américains et des Italiens de Luna Rossa Challenge qui certes, affrontaient de « petites » équipes, les résultats contrastés des sud-Africains et des Suédois.

 

      Samedi, si la météo reste coopérative, AREVA Challenge rencontrera les Espagnols, un duel très attendu et très tendu car fondamental pour les deux équipes, puis Emirates Team New Zealand, un match plus ouvert qu’il n’y paraît pour les Français.

 

          Résultats du flight 1

AREVA Challenge-FRA 93 bat +39 Challenge-ITA 85 : 1’09

Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 bat Emirates Team New Zealand-NZL 92 : 15’’

BMW Oracle Racing bat United Internet Team Germany-GER 89 : 2’00

Victory Challenge-SWE 96 bat Team Shosholoza-RSA 83 : 46’’

Luna Rossa Challenge-ITA 94 bat China Team-CHN 95 : 2’07

 

            Résultats du flight 2

Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 bat AREVA Challenge-FRA 93 : 1’41

Desafío Español 2007 bat +39 Challenge-ITA 85 : 2’45

BMW Oracle Racing bat China Team-CHN 95 : 4’36

Team Shosholoza-RSA 83 bat United Internet Team Germany-GER 89 : 1’10

Luna Rossa Challenge-ITA 94 bat Victory Challenge-SWE 96 : 1’07

 

             Points du Round Robin 1 (Flights 1+2) :

BMW Oracle Racing : (2+2) +3 bonus = 7 points

Luna Rossa Challenge : (2+2) +3 bonus = 7 points

Mascalzone Latino-Capitalia Team : (2+2) +2 bonus = 6 points

Desafío Español 2007 : (2) +3 bonus = 5 points

Emirates Team New Zealand : (0) +4 bonus = 4 points

Victory Challenge : (2+0) +2 bonus = 4 points

Team Shosholoza : (0+2) +2 bonus = 4 points

AREVA Challenge : (2+0) +1 bonus = 3 points

+39 Challenge : (0+0) +2 bonus = 2 points

United Internet Team Germany : (0+0) +1 bonus = 1 point

China Team : (0+0) +1 bonus = 1 point

 

                                                          Commentaires à terre

Sébastien Col, Barreur :

  « Le résultat de la journée est 50-50 ! On s’est rassuré sur le premier match parce que nous avions encore pas mal d’inconnues et nous avions besoin d’un peu plus de certitudes. Au niveau du fonctionnement de la cellule arrière et en terme de performances. C’est toujours bien de commencer par une victoire, surtout face à un adversaire direct. Pour la seconde manche contre Mascalzone Latino, nous avons respecté notre plan stratégique en essayant de prendre un départ plus agressif pour jouer le positionnement. Cela n’a pas payé puisqu’au premier croisement, nous étions déjà en retrait, face à une équipe qui a fait grosse impression après sa victoire face aux néo-Zélandais. Nous voulions la droite où il y avait plus de pression lors du premier duel. En fait, la brise thermique a commencé à mollir et le vent est revenu par la gauche. C’est une question de timing. Aujourd’hui, ça na pas marché ! »

 

Frédéric Lemaistre, Wincheur :

 « Cela fait du bien de régater car on attendait ça depuis un petit moment. Les conditions météo étaient plutôt légères, mais on a pu faire deux matches. Contre +39 Challenge, nous prenons un bon départ en protégeant le côté que nous voulions, à droite. Au premier croisement, nous sommes en tête et nous gardons un écart assez stable. On passe la première bouée devant et ensuite, on arrive à les contrôler proprement. On avait besoin de commencer par une victoire qui nous met en confiance. Pour le deuxième duel, ce fut plus dur car on veut la droite et on arrive à la protéger, mais il y avait un différentiel de vitesse au départ et ils trouvent un peu plus de pression à gauche. Leur bateau va vite et nous n’avons jamais pu revenir dans un vent qui s’écroulait et qui devenait très instable. On a passé de belles manœuvres mais ce ne fut pas suffisant. C’est dommage… »

 

Stephane Kandler, CEO d’AREVA Challenge :

  « Nous avons bien maîtrisé la première régate : elle était importante pour l’équipe dans sa nouvelle configuration. Pour la seconde manche, Mascalzone Latino était en forme après sa victoire contre Emirates Team New Zealand, et le match s’est quasiment joué dès le départ. Il faut à présent se concentrer sur les autres matchs, et le match « retour » qui aura lieu lors du Round Robin 2. Nous allons continuer à améliorer la conduite du bateau et à progresser pour le faire aller plus vite. Nous ne sommes qu’au début de la compétition… »

 

Tanguy Cariou, tacticien :

  « Nous sommes contents d’avoir commencé par une première manche solide contre +39 Challenge, où nous avons pu appliquer notre plan. Même si nous pouvons encore nous améliorer. Le second match a été plus difficile avec des conditions plus légères, mais le départ n’a pas été bon, nous étions en retard sur la ligne. Dès le premier croisement que nous avons initié, nous étions déjà deux ou trois longueurs derrière. Ce match s’est surtout joué en amont de la régate. Mais nous sommes restés solides et unis jusqu'à la fin. Nous sommes un peu revenus sur notre adversaire dans le dernier portant, mais cela n’a pas été suffisant. Nous allons bien entendu débriefer ce soir et analyser la journée, mais nous allons surtout préparer les deux matches de demain avec les points forts et les points faibles des adversaires, avec une stratégie qui sera affinée demain matin en fonction de la météo. Il y a une bonne ambiance à bord, et nous devons saisir toutes les opportunités. »

 

Wade Morgan, pied de mât :

   « Je pense que nous avons fait une très bonne première régate contre +39 Challenge, avec un bon travail de l’équipage à bord. La seconde manche a été moyenne, plus dure pour l’équipe, avec une première bascule de vent qui a joué contre nous. Mascalzone Latino est aussi une bonne équipe.  Nous avons beaucoup appris aujourd’hui, et nous avons déjà hâte d’être à demain. Le sentiment général est positif car nous avons montré de bonnes choses pour ces premières courses. »

 

 Valencia-Spain, April 19, 2007

ET LA BISE NE FUT PAS VENUE

Quatrième jour sans suffisamment de vent pour pouvoir lancer des régates : le Comité de Course a eu beau patienter jusqu’à 17h00, la brise thermique n’a pas réussi à contrer le vent synoptique. Mais qu’est-ce que ces vents ? Bernard Simon, spécialiste de la micro météorologie éclaire le plan d’eau de Valencia. 

Nouveau report et donc certitude que le programme du Round Robin 2 sera nettement plus étoffé avec presque tous les jours, deux matches à suivre au lieu d’un ! Car avec désormais huit séries de duels en retard, la Louis Vuitton Cup a changé de visage : surtout que la situation météorologique ne semble pas évoluer radicalement pour les deux jours à venir. Faudra-t-il attendre dimanche pour qu’un flux de Nord Est s’installe plus fortement ? Bernard Simon est optimiste… avec modération ! Et au programme demain vendredi, ce sont donc les duels qui étaient prévus lundi pour l’ouverture de ce Round Robin 1, qui seront lancés. Espérons-le ! AREVA Challenge débuterait ainsi face aux Italiens de +39 Challenge, puis contre Mascalzone Latino-Capitalia Team. 

Le thermique, c’est fantastique ! 

Bernard Simon est professeur à l’Université de Brest en sciences du sport et s’est spécialisé en micro météorologie. Il enseigne aussi les statistiques et l’informatique. Il fut athlète de haut niveau en voile légère (Laser) et en match-racing.  

Qu’est-ce qu’un vent synoptique et une brise thermique ?

Le vent synoptique existe à grande échelle (plusieurs centaines de kilomètres) en étant généré par les zones de hautes pressions (anticyclone) et les zones de basses pressions (dépression). En gros, l’atmosphère est un relief avec des vallées (dépression) et des collines ou des plateaux (anticyclone) et le vent « s’écoule » comme une rivière des hautes pressions vers les basses pressions. Pas tout à fait en ligne droite à cause de la force de Coriolis… La brise thermique se forme elle, à une échelle réduite (quelques dizaines de kilomètres) et se produit à la suite d’une différence de température entre la terre et la mer. En ce moment, l’eau de mer est autour de 15°C et la température à terre était de 25°C par endroits aujourd’hui. 

Comment se crée une brise thermique ?

L’air qui se trouve au-dessus de la terre est réchauffé dans la journée : il s’élève. Il rencontre un obstacle en altitude à environ mille mètres, une couche d’air qui dévie le flux ascendant sur les côtés. Cet air part donc vers le large et se refroidit en passant sur la mer plus froide : il retombe. L’air froid de la mer remplace donc l’air chaud de la terre par un mouvement circulaire. 

Il y a donc une brise diurne et une brise nocturne ?

Pendant la journée, c’est la terre qui est plus chaude et donc il se crée une brise de mer. Pendant la nuit, la terre se refroidit plus que la mer et il se crée une brise de terre. Le phénomène est le même mais l’intensité est souvent moins forte la nuit car les différences de températures sont plus faibles. 

Quels sont les phénomènes déclenchants pour que la brise thermique s’installe ?

Il faut d’abord une différence de température : de un à deux degrés cela est suffisant, et potentiellement plus le différentiel est important, plus la brise est soutenue et étendue au large. Mais ce n’est pas suffisant ! Il faut que l’air puisse monter, et plus il monte haut, plus le phénomène est important. Le problème en ce moment à Valencia, c’est la présence d’un « couvercle » qui reste stable et qui empêche l’air de s’élever. Le courant d’air qui va vers la mer est très faible… En plus, il y a un vent synoptique d’Est faible : à mille mètres, ce vent synoptique d’Est rencontre la brise thermique qui part vers le large en altitude ! Ces deux vents s’annulent et donc, le circuit thermique ne peut pas s’amorcer. A mille mètres, il y a donc bien un vent synoptique d’Est d’une dizaine de nœuds, mais lui-même n’arrive pas à descendre jusqu’à la surface de l’eau. Il faut en sus un brassage de l’air entre la mer et en altitude, et ce couvercle stoppe tout ! Cette opposition somme toute assez classique entre brise thermique et vent synoptique, a la particularité en ce moment d’être parfaitement équilibrée… Aucun des deux vents n’arrive à prendre le dessus ! 

Est-ce que cette situation va perdurer ?

Il y a un anticyclone sur la Bretagne où il faut très beau, mais c’est plutôt inhabituel et cela provoque une stabilité des couches d’air qui bloquent les échanges en altitude. Il faudrait une arrivée d’air froid en altitude pour casser cette situation. Pour l’instant, c’est assez figé pour les jours à venir… L’espoir pour samedi ou dimanche, viendrait d’un renforcement du vent synoptique d’Est à Nord Est qui pourrait atteindre 8-10 nœuds. Et le ciel devrait se couvrir, donc la brise thermique aurait du mal à se mettre en place. 

Quelles seraient les conditions normales à cette époque de l’année à Valencia ?

 Le plan d’eau de Valencia est excellent et très intéressant. Nous sommes simplement dans une exception statistique. Nous devrions avoir des brises thermiques jusqu’à 15 nœuds et plus ! Normalement le matin, nous aurions un vent de terre qui tourne, soit par le Nord soit en passant par le Sud, pour s’installer en brise thermique de secteur Sud Est. C’est une particularité de Valencia que la rotation puisse choisir son sens (par le Nord ou par le Sud). La brise entre alors dans une phase de maturation où elle se met en place et se cale à un cap précis. Elle oscille dans l’après-midi de 10° environ autour d’une valeur moyenne. Puis la brise thermique entre dans une phase d’affaiblissement en fin de journée. Et là encore, la particularité ici, c’est qu’elle peut partir soit vers le Nord, soit vers le Sud. 

Quel est votre travail avec l’équipe navigante ?

Il y a tout un travail de prise de données, d’analyses, de statistiques, d’observations. Toutes les équipes disposent des informations fournies en temps réel par les bouées MDS mouillées dans la baie et des stations à terre. Il y a aussi des profilers qui donnent le vent en altitude… Vingt minutes avant les courses, il faut trier et traiter toutes ces informations pour les transformer en données rapidement exploitables par la cellule arrière à bord de FRA 93. Il y a des indicateurs, qui nous permettent de dire si le vent va partir vers le Nord ou vers le Sud, s’il va forcir ou faiblir. Il est très important pour le tacticien et le stratège de savoir quel sera le « first wind shift », c'est-à-dire la première bascule après le départ. Cela détermine le côté que l’équipage va chercher à protéger pour prendre l’ascendant pendant la phase de pré-départ puis dès les premiers bords.    

      

          Valencia-Spain, April 18, 2007        

                      L'INSOUTENABLE LEGERETE DE L'AIR…

Le temps n'est décidemment pas coopératif pour ce début de Louis Vuitton Cup ! Pour la troisième journée consécutive, la brise n'a pas voulu s'installer sur le plan d'eau valencien et le vent thermique ne s'est pas déclenché. L'occasion d'interroger le perchiste Jean Galfione, responsable en dehors de son rôle de wincheur, de la préparation de l'Equipe de France.

Le programme des courses va donc s'étirer sur les jours de réserve prévus, c'est-à-dire vendredi prochain, dimanche après-midi et lundi… Si les duels s'enchaînent dès demain jeudi à leur rythme normal, il n'y aura donc pas trop de perturbations. Mais si le vent joue encore les filles de l'air, le règlement prévoit que les duels reportés du Round Robin 1 se courront lors du Round Robin 2 puisqu'il n'y a qu'un match prévu par jour pour cette deuxième phase des sélections des quatre meilleurs Challengers. Du côté des Français, les duels de jeudi opposeront AREVA Challenge aux Américains de BMW Oracle Racing (flight 7) puis aux Suédois de Victory Challenge (flight 8).

Une préparation par palier

Jean Galfione, médaillé d'or à la perche lors des Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996, a intégré l'équipe d' AREVA Challenge depuis 2004 comme wincheur. Mais le Breton est aussi responsable avec Laurent Buttafoghi, de la préparation physique des navigants. Il explique l'importance de cette formation continue à l'effort sur le support particulier qu'est un Class America.

Y a-t-il une préparation spécifique en fonction du poste dévolu à chaque navigant à bord d'un Class America ?

La préparation physique est une formation qui doit être conçue sur le long terme pour être efficace. Avec Laurent Buttafoghi, nous avons donc organisé depuis deux ans la planification et la programmation. Nous sommes partis d'un travail général pour tout le monde pour élever le niveau physique dans un but de protection pour éviter les blessures, essentiellement le dos. Ensuite, nous avons divisé l'équipe en quatre groupes en fonction des postes qui sont plus ou moins physiques et qui ne concernent pas forcément les mêmes muscles. Sur la fin, nous avons individualisé chaque préparation physique.

En quoi consiste une préparation physique ?

Tous les jours, une heure à une heure et demi le matin. C'est sur la durée et la constance qu'on progresse. Et après les grosses journées de navigation en entraînement et maintenant en course, la récupération avec du stretching est primordiale. Nous avons ainsi commencé en 2005 pour prendre le temps et accepter les périodes préliminaires où il arrive que les marins régressent au niveau physique avant de progresser, avant de gagner en puissance, en cardio, en souplesse. Nous avons fait des tests régulièrement pour faire des évaluations et déterminer des courbes de progression.

Comment se déroule une séance de préparation physique ?

L'échauffement dure environ un quart d'heure avant de rentrer dans le vif du sujet. Ensuite, nous travaillons sur la puissance du haut du corps, des bras et cela pose pas mal d'interrogations sur la façon de renforcer les épaules sur plusieurs angles d'effort. Pour les wincheurs par exemple, quand ils tournent les manivelles, le mouvement est assez complexe puisqu'il y a alternance entre une poussée et une traction, et ce à très grande vitesse. Il faut faire des exercices qui passent d'un effort à l'autre pour éviter les problèmes de déséquilibre du corps. Il y a ainsi beaucoup de postures au sol et de petits exercices d'haltérophilie, pas très lourds mais qui permettent d'améliorer la pose des appuis sur le sol. Il faut que le bassin soit très bien tenu avec de bons abdos car les mouvements à bord d'un bateau font appel à des postures très particulières. Toute la chaîne musculaire doit être respectée pour éviter les blessures. Nous faisons aussi des footings longs, des sorties en piscine, du vélo, des trainings avec une vingtaine d'exercices pour faire fonctionner tous les muscles… Et il faut un cardiogramme assez élevé et apprendre à le gérer dans la durée.   

Par rapport à d'autres sports, quelle est la spécificité de la voile en terme d'efforts physiques ?

Sur un Class America, la puissance est très orientée sur le haut du corps mais les jambes, le bassin, les lombaires sont aussi sollicités. Les appuis doivent être très solides au sol puisque le support est instable avec les mouvements du bateau. Les équipiers sont en permanence en adaptation, en torsion et le dos travaille beaucoup avec un bassin en décalage. C'est la grande spécificité de ce sport où il faut une colonne vertébrale en béton mais souple. Il faut une marge de sécurité musculaire pour être mobile sans que cela se répercute sur les articulations. C'est pourquoi il y a eu au début, des inflammations des ligaments, des tendinites. Il faut des muscles costauds mais souples qui jouent le rôle d'amortisseurs. Et sur un Class America, la particularité est aussi l'énorme puissance à développer sur les manivelles et ce, pendant longtemps et très vite… Il faut donc bien drainer les muscles des avant-bras en particulier, qui sont des muscles mal innervés et qui supportent des charges très élevées. En plus, par rapport à d'autres sports, les journées sont très longues avec jusqu'à cinq à six heures sur l'eau ! Il n'y a pas trop de temps pour récupérer et s'occuper de soi, surtout que la culture voile est très orientée sur la priorité « bateau ». Les marins sont durs au mal et pensent avant tout à la performance de la machine avant de penser à eux… C'est un message que nous avons sans cesse répété : faire attention à soi, récupérer, bien dormir et bien s'alimenter.

Maintenant que la Louis Vuitton Cup a débutée, l'entraînement physique est-il différent ?

La préparation physique a été conçue pour cette date pendant un an et demi. La dureté de la formation s'est adoucie au fil des mois, pour devenir de plus en plus légère ces dernières semaines. La difficulté, c'est que les deux premiers Round Robin s'enchaînent sur trois semaines non-stop. Cela donne le temps de s'affaiblir ! Il faut donc maintenir des exercices d'entretien pas trop sollicitant. Les derniers tests que nous avons effectués montrent une montée en puissance de 20 à 30% en plus en un an et demi. Mais le plus dur est de maintenir le niveau. Surtout avec les matches dans la journée où les navigants sont moins motivés à travailler le corps le matin… Mais il faut absolument réveiller les muscles avant les efforts !  

Et d'un point de vue psychologique, il y a eu une préparation spécifique ?

Nous avons organisé des jeux en commun, des exercices en groupe pour maintenir l'ambiance et aider ceux qui ont un coup de mou. Nous faisons beaucoup d'étirements, d'abdominaux, ensemble pour conserver l'esprit de groupe. Le sport le matin est un bon point parce que les navigants ont eu plus l'occasion de se parler que sur le bateau où chacun est pris par son rôle à bord. Dans la salle de musculation, le fait de faire des groupes a obligé les marins à échanger, hors de leurs affinités ou de leurs nationalités. Cela a joué sur la psychologie et la force du groupe. Après, chacun d'eux est un sportif de haut niveau qui est capable de gérer son temps hors de la base.   

Et là, ne rien faire pendant deux jours ?

Ce n'était pas si mal que ça les deux premiers jours, parce que cela a permis à toute l'équipe de se reposer, de récupérer des semaines chargées des derniers mois. Il y avait encore des traces de fatigue. Mais trois jours, cela commence à faire long ! Et si ça continue, cela peut peser sur les nerfs et déconcentrer. Il faut garder le rythme de la journée, la préparation du matin, la cohésion du groupe. C'est notre travail quotidien…

 

 Valencia-Spain, April 17, 2007

NOUVEAU REPORT PAR MANQUE DE BRISE

Le vent était encore aux abonnés absents pour ce deuxième jour de la Louis Vuitton Cup… Pas de duels donc et un programme un peu perturbé avec l'utilisation des deux jours de réserve prévus. Albert Jacobsoone, équipier depuis 1983 lors des différentes sélections des Challengers, explique la spécificité du plan d'eau de Valencia.

Les jours se suivent… et se ressemblent ! Du moins pour ce début de Louis Vuitton Cup qui connaît quelques retards à l'allumage… Pas de brise pour l'ouverture des débats lundi, pas de vent non plus pour ce deuxième jour de compétition. Les conditions météorologiques devraient toutefois se stabiliser pour les jours à venir. Mais les teams savent déjà que les duels prévus lundi (flights 1 & 2) ont été reportés à vendredi 20 avril, et ceux de ce mardi (flights 3 & 4), au lundi 23 avril. Dans le cas où il y aurait encore d'autres reports de course, ces matches seraient lancés lors du Round Robin 2 où il n'était prévu à l'origine qu'un duel par jour et par team. Demain mercredi, AREVA Challenge est de repos pour le flight 5 puis affrontera Luna Rossa Challenge lors du flight 6.

Les trois coups de sept Coupes…

Albert Jacobsoone, piano (responsable des drisses et des réglages au pied de mât) a déjà participé à la première Louis Vuitton Cup en 1983 dans l'équipe montée par Yves Rousset Rouard sur France III. Puis le Cévenol s'envolait en 1987 avec l'équipe de Marc Pajot sur French Kiss pour Perth (Ouest Australie) puisque l'America's Cup venait d'être « kidnappée » par les Australiens. Nouveau transfert de l'autre côté du globe avec une Louis Vuitton Cup, toujours aux côtés de Marc Pajot , mais pour la première fois sur des Class America à San Diego (Californie) en 1992 (Ville de Paris), puis en 1995 ( France 2-3). Les antipodes une seconde fois pour une Coupe qui se déroulait à Auckland (Nouvelle Zélande) en 2000 avec Le Défi, puis un changement d'équipe en 2003, toujours à Auckland mais avec les Italiens de Prada Challenge. Et pour sa septième Louis Vuitton Cup, Albert Jacobsoone a rejoint AREVA Challenge dès les premiers mois, pour les trois coups qui devaient lever le rideau sur le décor valencien, hier ! Sept sélections au compteur…

Newport, Perth, San Diego, Auckland et maintenant Valencia : qu'est-ce qui fait la différence entre ces plans d'eau qui ont accueilli l'America's Cup ?

A Newport, nous avions connu plusieurs reports, mais cela était plutôt dû au brouillard qui n'arrivait pas toujours à se lever le matin. Perth était le plan d'eau le plus régulier avec le «  Fremantle Doctor », une brise thermique très puissante qui se levait systématiquement vers midi : derrière la ville, il y a un désert avec des températures qui montent à plus de 50°C et le vent peut grimper jusqu'à 20-25-30 nœuds, voir 40 nœuds ! A San Diego, tout le monde savait que le vent serait faible mais finalement, il n'y a pas eu tant de bouleversements de programme que cela. A Auckland, la dernière édition a été assez perturbée, non seulement à cause du manque de brise mais aussi parce qu'il y a eu plusieurs coups de vent… De toutes façons, il n'y a pas de plan d'eau qui soit à 100% sûr et on s'en aperçoit ici à Valencia : les trois dernières semaines, les conditions météorologiques ont été très inhabituelles avec beaucoup de pluies et des vents d'Ouest assez imprévisibles. Aujourd'hui, on se retrouve avec une brise thermique qui a du mal à s'établir.

Qu'est-ce qui est le plus intéressant pour un régatier : un plan d'eau stable ou a contrario plutôt imprévisible ?

Quand Valencia a été choisi pour l'America's Cup, beaucoup de régatiers ont dit que le plan d'eau allait être trop facile car trop prévisible. On pensait que la brise allait vraiment s'établir à heure fixe, avec une force précise et une direction peu variable. Un vent de Sud Est d'une quinzaine de nœuds tournant à droite avec le soleil dans l'après-midi, puis revenant à gauche en mollissant en fin de journée. Selon ce schéma, il n'y avait donc pas beaucoup d'opportunité tactique ! Or, il s'avère que Valencia n'est pas aussi bloqué qu'on le pensait, ce qui rend le plan d'eau intéressant… Ce n'est donc pas aussi logique, aussi simple, ce qui met moins l'accent sur la vitesse pure des bateaux. Il faut être intelligent, à l'écoute des bascules et des risées : l'aspect tactique et stratégique est très important ici.

Chaque plan d'eau est particulier. Quels souvenirs t'ont marqué « météorologiquement » parlant ?

Je me souviens des orages qui arrivaient très brutalement à San Diego. Et aussi à Auckland, où il y a eu des matches avec un vent qui s'écroulait totalement suivi d'un gros grain de pluies avec une brise très instable… A cause de ces phénomènes, il y a eu des avaries qui ont changé le cours des duels... A Perth, j'ai vécu des courses fabuleuses dans un vent de plus de trente nœuds, avec des rafales à quarante ! Il ne fallait pas casser…

Tout le monde a les mêmes informations météo à Valencia avec les bouées mouillées au large, mais finalement, les prévisions sont plutôt incertaines. Cela change la donne entre grosses et petites équipes ?  

Les bouées MPS mouillées dans la baie fournissent à toutes les équipes des informations en temps réel. Et nous avons aussi l'historique statistique du plan d'eau. Mais certains teams ont eu la possibilité de dégager des météorologues pour dépouiller les données et établir des schémas plus ou moins fiables. D'autres peuvent envoyer sur l'eau plusieurs bateaux qui enregistrent les paramètres jusqu'à la procédure de départ pour analyser la situation. Au sein de AREVA Challenge, nous avons des météorologues dédiés pour les duels à venir mais ils n'ont pas pu être présents longtemps auparavant, ni les saisons précédentes pour affiner leurs observations sur le terrain.

Ce deuxième report change le programme mais modifie-t-il votre perception des matches à venir ?

Nous abordons chaque journée avec ses duels différemment, puisque tous nos adversaires n'ont pas les mêmes comportements sur l'eau et n'ont pas la même importance quant à leur valeur intrinsèque. Ces reports pour l'instant, ne bouleversent pas trop le calendrier mais il est possible que certains duels du Round Robin 1 doivent être lancés lors du Round Robin 2… Il y aurait donc aussi deux matches par jour, ce qui est évidemment plus fatiguant et modifie notre préparation. Mais nous devrions aisément faire face à ce nouveau programme.

    Valencia-Spain, April 16, 2007       

PAS DE MATCHES POUR L’OUVERTURE

Ce lundi devait inaugurer les sélections définitives pour le choix du Challenger à l’occasion de la Louis Vuitton Cup : le ciel ne l’a pas voulu ! Le printemps vient seulement d’arriver à Valencia et les conditions météorologiques ne sont pas encore stabilisées. Résultat : la brise était trop faible et trop volage pour envoyer les Class America courir leurs premiers duels... 

Report ! Voilà finalement ce que le Comité de Course a été obligé de faire à 17h00 ce lundi en raison d’une brise trop erratique pour permettre matches de qualité et sportivement corrects. Pourtant, la pluie qui s’était déversée sans discontinuer depuis près de trois semaines, avait laissé place à un grand soleil et à des températures plus proches de la normale saisonnière… On pouvait donc s’attendre à l’établissement d’une brise thermique ! Pas du tout : la différence de degrés entre la terre et la mer n’a pas été suffisante pour enclencher le phénomène….

Pas de problème vis-à-vis du programme puisqu’il prévoit une journée de réserve le vendredi 20 avril, qui sera donc consacrée à retrouver le planning normal des « flights » (duels) de ce premier Round Robin. Les onze équipages en ont profité pour effectuer les derniers réglages sur leur Class America, dans un vent de moins de six nœuds assez instable en force et en direction.

Ce report ne modifie pas le calendrier des matches, vendredi (qui ne sera donc pas un jour « off ») permettant de faire courir les duels qui n’ont pu être lancés ce lundi. Ainsi pas de repos pour les navigants qui devront enchaîner les duels tous les jours jusqu’à dimanche 22 avril inclus, une autre journée de réserve étant prévue le lundi 23 avril, au cas où… pour clore ce premier Round Robin de la Louis Vuitton Cup.

Valencia-Spain, April 11, 2007       

AREVA CHALLENGE SE PREPARE POUR LA LOUIS VUITTON CUP

A l'issue du Louis Vuitton Act 13 qui vient de s'achever à Valencia, les onze syndicats se préparent cette semaine en vue des sélections du Challenger qui affrontera lors de l'America's Cup le 23 juin 2007, le Defender suisse. L'équipe d' AREVA Challenge a repris la mer, après deux jours de pause, pour les derniers ajustements avant le début du Round Robin Un, lundi 16 avril.

Finis les préliminaires, place aux sélections ! Depuis 2004, les onze Challengers et le Defender ont eu l'occasion de monter en puissance, de parfaire leur technique, de mettre au point leur(s) nouveau(x) Class America lors des Louis Vuitton Acts (treize en tout en Europe), à l'issue desquels des points bonus ont été attribués.

Car le jeu est désormais bien différent : tous les syndicats disposent du bateau qu'ils aligneront lors des deux Round Robin de la Louis Vuitton Cup, ce qui n'était pas le cas auparavant, en particulier pour AREVA Challenge. FRA 93 s'est en effet présenté pour la première fois sur une ligne de départ lors du Louis Vuitton Act 13, du 3 au 7 avril dernier. Tous les teams ont aussi découvert les formes réelles des carènes et des appendices de ces nouveaux Class America, lors de la cérémonie de «  l'unveiling » le 1er avril. Et les conclusions semblent positives pour l'Equipe de France qui dispose d'un voilier dans la tendance générale côté caractéristiques, et qui a démontré un potentiel très convaincant.

Tous les matches comptent

Surtout que le format défini pour les sélections du Challenger final, est totalement différent pour les deux Round Robin de la Louis Vuitton Cup. Chaque équipe rencontre toutes les autres, soit vingt duels au total où chaque victoire compte deux points. A l'issue de ces deux premiers tours, seuls quatre syndicats resteront en lice le 7 mai prochain pour les demi-finales (14-25 mai), puis deux pour la finale (1-12 juin). L'objectif d' AREVA Challenge est donc de cumuler le plus de victoires possibles pour intégrer ce quatuor majeur qui jouera les partitions finales ! Et le rythme s'annonce extrêmement soutenu puisque, lors du Round Robin Un (16-23 avril), les équipages auront deux duels par jour à enchaîner… Les prévisions météorologiques indiquent déjà que les premiers jours de course ne bénéficieront pas des conditions statistiquement habituelles à Valencia car le printemps n'est pas encore installé sur l'Espagne. Les équipes qui ont misé sur une situation stable pourraient être surprises si leur Class America est trop typé pour un vent thermique qui risque fort d'être aux abonnés absents…

Ce n'est pas le cas avec FRA 93 que son design team a conçu pour une grande polyvalence et une forte fiabilité structurelle, deux points qui s'avèreront capitaux à l'orée de ces premiers jours de course. Et de ce point de vue, le Louis Vuitton Act 13 a démontré, hors la suprématie rarement contestée du Defender suisse, que toutes les écuries avaient connu des hauts mais aussi de grands bas, même parmi les syndicats aux budgets conséquents… Et s'il y a quelques favoris qui émergent avant ces duels sans pitié, plusieurs ont été mis en ballottage et au vu du nombre d'outsiders redoutables, aucun indice ne semble permettre d'établir une hiérarchie absolue. L'équipe d' AREVA Challenge est en tous cas prête à en découdre et dispose des atouts pour jouer dans le quartet final.

Classement des Louis Vuitton Acts et points bonus de la Louis Vuitton Cup :

1- Emirates Team New Zealand : 158 pts = 4 bonus

2- BMW Oracle Racing : 147 pts = 3 bonus

3- Luna Rossa Challenge : 145 pts = 3 bonus

4- Desafío Español 2007 : 106 pts = 3 bonus

5- Mascalzone Latino-Capitalia Team : 103 pts = 2 bonus

6- Victory Challenge : 83 pts = 2 bonus

7- Team Shosholoza : 73 pts = 2 bonus

8- AREVA Challenge : 72 pts = 1 bonus

9- +39 Challenge : 66 pts = 2 bonus (redressement)

10- United Internet Team Germany : 42 pts = 1 bonus

11- China Team : 18 pts = 1 bonus

                                                            Programme du Round Robin Un 

*Lundi 16 avril  :

AREVA Challenge vs +39 Challenge

AREVA Challenge vs Mascalzone Latino-Capitalia Team

*Mardi 17 avril :

AREVA Challenge vs Desafío Español 2007

AREVA Challenge vs Emirates Team New Zealand

*Mercredi 18 avril :

AREVA Challenge vs Luna Rossa Challenge

*Jeudi 19 avril :

AREVA Challenge vs BMW ORACLE Racing

AREVA Challenge vs Victory Challenge

*Vendredi 20 avril :

Jour de réserve

*Samedi 21 avril :

AREVA Challenge vs China Team

AREVA Challenge vs United Internet Team Germany

*Dimanche 22 avril :

AREVA Challenge vs Team Shosholoza

 

Valencia-Spain, April 7, 2007       

ECLAIRCIE POUR AREVA CHALLENGE

   Le Louis Vuitton Act 13 s'est conclu par la victoire du Defender suisse qui a dominé les débats avec quatre manches à son actif ! Côté français, l'équipage d'AREVA Challenge n'a pas toujours trouvé son rythme mais conclut l'ultime manche avec une belle cinquième place, ce qui rassure quant aux performances de FRA 93 et au potentiel des navigants.

Si le résultat final de ce Louis Vuitton Act 13 fait perdre un point bonus aux Français, cette régate de conclusion aux avant-postes confirme que le team hexagonal a les capacités d'inverser la tendance. Car la première manche de ce samedi n'était pas concluante en raison d'un petit manque d'inspiration. Sébastien Col avait pourtant bien réussi à protéger le côté bateau Comité et à s'élancer vers la droite du plan d'eau, comme prévu stratégiquement. Mais l'équipage de FRA 93 ne trouvait pas la carburation suffisante pour tenir le rythme des leaders, ce qui en cascade, remettait le bateau dans le milieu de la flotte et l'obligeait à revoir sa tactique pour ne pas être gêné par les perturbations de ses adversaires.

Bref, la première régate de ce samedi n'a pas été bonne pour le team hexagonal qui n'a pas réussi à caler suffisamment rapidement ses réglages dans une brise modérée d'Est et une mer un peu clapoteuse. Ces conditions de navigation n'ont pas été courantes lors des entraînements avant cette épreuve en flotte, ce qui explique en partie ce petit problème d'ajustement (mât, voiles, réglages).

Une belle dernière manche

Mais la dernière manche de cet ultime Louis Vuitton Act remettait les compteurs à zéro : dans un vent plus établi, plus stable et moins tordu, AREVA Challenge prenait un bon départ puis se recadrait bien sur le plan d'eau pour s'immiscer dans le groupe de tête en compagnie des incontournables Suisses, des Américains en verve et des Italiens de Mascalzone Latino et de Luna Rossa. Aucun souci de vitesse et excellente tactique (conservatrice et opportuniste en même temps) : le cocktail était parfaitement dosé pour conclure à une belle cinquième place dans le tableau arrière des deux Italiens et devant les néo-Zélandais.

Sur ces deux manches, les manœuvres de l'Equipe de France se sont parfaitement déroulées, a contrario de plusieurs Class America (Emirates Team New Zealand, Luna Rossa Challenge…) et Desafío Español 2007 n'a pas contribué à faciliter la tâche de l'équipage de FRA 93 quand il effectua une pénalité pour virement tardif en manquant de percuter AREVA Challenge lors de la Race 7…

Certes, la neuvième position au classement de ces sept manches coûte un point bonus à AREVA Challenge… En tous cas, le bilan de ce Louis Vuitton Act 13 est surtout plus que remarquable pour le Defender suisse qui a fait une véritable démonstration d'aisance et de potentiel. Toutes les autres grosses équipes possédant deux Class America ont connu des hauts et des bas qui confirment que le niveau général des Challengers est très proche et que rien n'est joué d'avance. Les duels qui débuteront dès le week-end prochain pour le premier Round Robin s'annoncent donc extrêmement disputés !

Classement de la manche 7

1- Alinghi-SUI 91

2- BMW Oracle Racing-USA 87 (39'')

3- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (1'21)

4- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (1'32)

5- AREVA Challenge-FRA 93 (1'54)

6- Emirates Team New Zealand-NZL 84 (2'15)

7- Desafío Español 2007-ESP 97 (2'43)

8- Victory Challenge-SWE 96 (2'47)

9- Team Shosholoza-RSA 83 (3'09)

10- United Internet Team Germany-GER 89 (3'17)

11- China Team-CHN 95 (3'27)

                                     Classement du Louis Vuitton Act 13 (Races 1+2+3+4+5+6+7)

1- Alinghi-SUI 91 (78 points) 4e+1e +1e+1e+3e+2e+1e

2- Emirates Team New Zealand-NZL 84 (64 points) 5e+3e+4e+5e+1e+3e+6e

3- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (63 points) 3e+6e+5e+2e+4e+5e+3e

4- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (60 points) 7e+5e+2e+3e+2e+8e+4e

5- BMW Oracle Racing-USA 87 (57 points) 1e+4 e+7e+4e+10e+6e+2e

6- Desafío Español 2007-ESP 97 (55 points) 8e+2e+3e+9e+6e+1e+7e  

7- Team Shosholoza-RSA 83 (43 points) 2e+8e+10e+7e+5e+7e+9e

8- Victory Challenge-SWE 96 (35 points) 12e+11e+6e+8e+7e+4e+8e

9- AREVA Challenge-FRA 93 (31 points) 9e+10e+8e+10e+8e+10e+5e  

10- United Internet Team Germany-GER 89 (29 points) 6e+9e+DSQ+6e+9e+9e+10e

11- +39 Challenge-ITA 85 (17 points) 10e+7e+5e+DNS+DNS+DNS+DNS

12- China Team-CHN 95 (15 points)11e+12 e+9e+11e+11e+11e+11e

                                       Classement des Louis Vuitton Acts (Act 4 à Act 13) :

1- Emirates Team New Zealand : 158 pts = 4 bonus

2- BMW Oracle Racing : 147 pts = 3 bonus

3- Luna Rossa Challenge : 145 pts = 3 bonus

4- Desafío Español 2007 : 106 pts = 3 bonus

5- Mascalzone Latino-Capitalia Team : 103 pts = 2 bonus

6- Victory Challenge : 83 pts = 2 bonus

7- Team Shosholoza : 73 pts = 2 bonus

8- AREVA Challenge : 72 pts = 1 bonus

9- +39 Challenge : 66 pts = 2 bonus (redressement)

10- United Internet Team Germany : 42 pts = 1 bonus

11- China Team : 18 pts = 1 bonus

                                                  Commentaires à terre

Tanguy Cariou, Stratège  :

« Ce n'est pas le meilleur résultat que nous ayons fait depuis Marseille ! Il va nous falloir analyser les causes et repartir pour un exercice différent que sont les duels. Mais rappelons que l'essentiel de notre travail de préparation sur FRA 93 s'est orienté sur le match-racing. Il faut faire un bon débriefing car la dernière manche de ce Louis Vuitton Act montre que le bateau et l'équipage valent beaucoup mieux que ce classement. Nous n'avons pas été bons sur six manches, nous terminons sur une note positive. Lors de cette ultime manche, nous avons appliqué ce que nous aurions dû faire dès le départ de cet Act 13 : nous avons navigué plus simplement, nous avons pris un départ correct sans être gênés, nous sommes revenus aux fondamentaux de la course en flotte… Du coup, nous avons pu tenir face aux grosses équipes et c'est encourageant. Nous ne connaissons pas encore suffisamment AREVA Challenge pour percuter immédiatement dans les phases difficiles de changement de vent, de transition météo, de molles ou de vagues. Il nous manque les automatismes et la réactivité : nous sommes un peu fragiles dans son utilisation mais ça va de mieux en mieux chaque jour. Ce dernier match est tout de même très encourageant avant le week-end prochain.  »  

Thierry Peponnet , Tacticien :

« Cela fait du bien de terminer ce Louis Vuitton Act 13 par une cinquième place. Nous avons fini par trouver le rythme. La semaine prochaine va être consacrée au travail sur la performance, car nous devons encore trouver quelques clefs de fonctionnement sur le bateau. A noter les belles performances de Mascalzone Latino et du Desafio Espagnol, même si ce dernier a été moins régulier. De notre côté, nous devons trouver le cran supérieur, comme on l'a fait sur cette dernière manche aujourd'hui. En particulier sur les départs, la vitesse et la tactique. Côté manœuvres, tout va bien, mais l'équipage sera plus sollicité en match-racing, notamment sur les phases de départs qui sont différentes. Il y aura aussi un peu de travail pour le design team cette semaine, qui a déjà planché sur le sujet, car nous manquons d'un peu de potentiel en cap. On ne s'endort pas ! »

Stephane Kandler , CEO d'AREVA Challenge:

« C'est mieux de finir comme cela, mais ce Louis Vuitton Act 13 a été très frustrant, ce qui ne remet pas en cause la qualité du groupe. Il est vrai que nous nous sommes moins préparés pour cette course en flotte. On n'est jamais rentré dans le match, je pense qu'il y a eu un manque de concentration. Maintenant les choses sérieuses vont commencer. Aujourd'hui nous avons vu que lorsque l'on faisait simple, finalement ça va beaucoup mieux, avec un bateau qui est bien présent, et l'équipage aussi. La cellule arrière doit encore travailler, mais nous savons que nous pouvons aborder la compétition sans complexe. Aujourd'hui nous avons montré que nous pouvions être dans la première moitié du tableau. Mon rôle est aussi de marteler les choses pour la Louis Vuitton Cup, car chaque point sera impitoyable à gagner. Il faudra chercher le négatif à chaque fois pour le corriger ensuite. Nous avons quatre équipes devant nous, dont Mascalzone Latino , et il va falloir les battre ! »

Dawn Riley , General Manager:

« La conclusion de ce Louis Vuitton Act 13 est, je pense, que nous ne sommes pas bons en régate en flotte. Nous sommes capables de beaucoup mieux, et nous aurions dû faire beaucoup plus de manches comme la dernière course de ce jour. Nous allons maintenant travailler sur la concentration de l'équipe, et sur le match-racing. La bonne nouvelle est que notre bateau est prêt à redémarrer. La première tache est de travailler avec l'équipe. Nous allons faire un certain nombre de réunions cette semaine, et avec l'équipe de coaching, repartir sur des bases saines. Le match racing est un sport différent. Nous avons une équipe forte et unie qui en a vu d'autres, avec beaucoup de hauts et de bas, nous allons donc prendre la prochaine vague. »

Act 13 Race 6

Act 13 Race 7

Valencia-Spain, April 6, 2007       

TROP DE RETENUE SUR LES DEPARTS

Si le Defender suisse n'a pas remporté les deux manches du jour, ce fut d'un cheveu ! Plusieurs avaries sur ces deux courses avec China Team qui connaissait des problèmes de grand voile et BMW Oracle Racing qui perdait ses voiles d'avant… Côté français, la journée n'est pas bonne avec des départs trop prudents.

Une jolie brise de dix à quinze nœuds, mollissant sous un grain de pluie lors de la deuxième manche du jour, et reprenant un peu de souffle en fin de match, mais surtout une mer belle et un ciel plutôt ensoleillé. De quoi admirer les onze Class America ( +39 Challenge n'a pas couru ce vendredi) batailler ferme lors des deux départs. Au point que les Espagnols ont bien failli éventrer le bateau Comité, puis AREVA Challenge en forçant le passage lors de la première manche du jour ! Tandis que les Italiens de Luna Rossa étaient aussi fautifs. Bilan : les deux Class America étaient sanctionnés par un tour sur eux-mêmes…

Mais cela ne réparait pas la gêne causée à FRA 93, qui se retrouvait derrière le gros de la flotte, sans pouvoir appliquer sa tactique. Subissant le match en essayant avant tout de naviguer dans du vent non perturbé, AREVA Challenge ne pouvait pas profiter des petites bascules et perdait encore du terrain. Il pointait 9ème à la première marque au vent… La suite n'était pas en faveur des Français qui ne remontaient pas au classement et se faisaient dépasser par les Espagnols au portant.

Les Suisses ont la vitesse !

La manche 5 était aussi balayée par une brise d'une douzaine de nœuds de secteur Est plutôt stable, avec quelques bascules pas évidentes à visualiser. Les Italiens de Luna Rossa faisaient donc comme les Suisses auparavant : ils restaient au centre du plan d'eau pour assurer leurs arrières… Alinghi était quant à lui très mal placé au départ et fermait la marche ! Mais SUI 91 partait à fond à droite du plan d'eau et revenait au contact dès la première marque au vent ! AREVA Challenge prenait un départ trop prudent qui l'empêchait une nouvelle fois de jouer ses cartes car il lui fallait avant tout se dégager de ses adversaires. FRA 93 virait donc à la huitième place la première bouée, position qu'il conserva jusqu'à la fin, malgré un bon retour lors du deuxième bord de spinnaker.

Ces résultats relèguent les Français à la dixième place au classement provisoire mais surtout les mettent en ballottage pour les points bonus attribués à la fin de ce Louis Vuitton Act 13 : la journée de samedi s'annonce donc très importante pour l'Equipe de France. Notons que la domination des Suisses confirme que Alinghi est très rapide dans ces conditions en sus d'une grande intelligence tactique : SUI 91 a tout simplement remonté toute la flotte lors de la Race 5, avant de prendre une pénalité pour virement tardif !

                             Classement du Louis Vuitton Act 13 (Races 1+2+3+4+5)

1- Alinghi-SUI 91 (55 points) 4e+1e+1e+1e+3e

2- Emirates Team New Zealand-NZL 84 (47 points) 5e+3e+4e+5e+1e

3- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (46 points) 7e+5e+2e+3e+2e

4- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (45 points) 3e+6e+5e+2e+4e

5- BMW Oracle Racing-USA 87 (39 points) 1e+4e+7e+4e+10e

6- Desafío Español 2007-ESP 97 (37 points) 8e+2e+3e+9e+6e

7- Team Shosholoza-RSA 83 (33 points) 2e+8e+10e+7e+5e

8- United Internet Team Germany-GER 89 (22 points) 6e+9e+DSQ+6e+9e

9- Victory Challenge-SWE 96 (21 points) 12e+11e+6e+8e+7e

10- AREVA Challenge-FRA 93 (20 points) 9e+10e+8e+10e+8e  

11- +39 Challenge-ITA 85 (17 points) 10e+7e+5e+DNS+DNS

12- China Team-CHN 95 (11 points)11e+12e+9e+11e+11e

                                      Classement de la manche 4

1- Alinghi-SUI 91

2- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (1'07)

3- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (1'24)

4- BMW Oracle Racing-USA 87 (1'25)

5- Emirates Team New Zealand-NZL 84 (1'48)

6- United Internet Team Germany-GER 89 (2'18)

7- Team Shosholoza-RSA 83 (2'31)

8- Victory Challenge-SWE 96 (2'37)

9- Desafío Español 2007-ESP 97 (2'48)

10- AREVA Challenge-FRA 93 (3'16)

11- China Team-CHN 95 (4'04)

Non partant- + 39 Challenge-ITA 85

                              Classement de la manche 5

1- Emirates Team New Zealand-NZL 84  

2- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (4'')

3- Alinghi-SUI 91 (16'')

4- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (49'')

5- Team Shosholoza-RSA 83 (1'46)

6- Desafío Español 2007-ESP 97 (1'47)

7- Victory Challenge-SWE 96 (1'50)

8- AREVA Challenge-FRA 93 (2'02)

9- United Internet Team Germany-GER 89 (2'17)

10- BMW Oracle Racing-USA 87 (6'09)

11- China Team-CHN 95 (35'27)

Non partant- +39 Challenge-ITA 85

                                            Commentaires à terre

Jean-François Cuzon, Navigateur  :

« Le changement de quille n'est pas en cause, et nous sommes convaincus que c'était un bon choix. Il faut continuer à améliorer le bateau, parce que l'équipage et les manœuvres fonctionnent très bien, on s'entend parfaitement à bord. Il faut simplement que l'on retrouve la flamme des premières manches pour finir bien cet Act 13 en flotte. Nous n'avons pas très bien navigué aujourd'hui car nous avons manqué d'agressivité. Il faut dire que le démâtage des Italiens avant-hier nous a un peu refroidi : nous n'avons qu'un Class America, et cela nous met un peu en retrait pour éviter les contacts. Une avarie majeure pourrait nous coûter cher à une semaine des Round Robin ! Lors du départ de la Race 4, nous nous sommes ainsi retrouvés bloqués par Luna Rossa et tout à coup, les Espagnols qui étaient en faute, nous sont tombés dessus et il a fallu les éviter… Mais d'une manière générale, nous avons un peu de mal lors de ces départs en flotte, toujours un peu en retard. Nous sommes en ballottage pour les points bonus et il faudra être performants demain samedi. Le match-racing n'est pas la même discipline que ces régates en flotte et lorsqu'on regarde nos résultats précédents, on note que nous avons fait d'excellents duels après une très mauvaise régate en flotte, à Trapani par exemple... Côté Class America, les Suisses sont très rapides et très à l'aise sur le plan d'eau. Alinghi est vraiment au-dessus du lot ! »

Sébastien Col, Barreur  : 

« Il faut prendre du recul sur ce qui se passe pour trouver les points à améliorer. Le départ est un moment clef de la régate, et le match racing et la régate en flotte sont deux jeux différents. Sur cinq départs depuis le début du Louis Vuitton Act 13, nous n'avons pas fait les mêmes erreurs. C'est donc à chaque fois une remise en question, une re-concentration et des nouveaux objectifs. Il faut s'accrocher, ne pas douter, cela va finir par payer. Il ne faut pas refaire les mêmes erreurs deux fois. Sur le moment, c'est difficile, mais si nous sommes là aujourd'hui, c'est parce que nous avons prouvé que nous pouvions faire de bonnes choses depuis le début de cette campagne. Donc il faut aller de l'avant, le travail ne peut que payer.  »

Fred Guilmin, Traveller :

« Evidemment il faut relativiser sur une journée comme celle-là. Nous avons pris de mauvais départs dans la flotte, mais il faut dire que nous faisons attention au vu de ce qui s'est passé ces derniers jours, (le démâtage de +39 Challenge notamment), car nous n'avons qu'un bateau, et nous sommes très, trop, protecteur. Au niveau de la vitesse, nous sommes « dedans », et nous parvenons toujours à remonter, mais à moment donné, cela plafonne et nous ne pouvons pas rattraper tout le retard pris sur la tête de la flotte. Pour se placer dans les premières places, il faut prendre un bon départ. Le soir en phase de récupération, il y a un travail plus important que lorsque l'on gagne, mais il ne faut pas oublier que la Louis Vuitton Cup n'est pas de la régate en flotte, et nous allons continuer à travailler dur pour la suite.  »

Thierry Douillard, Régleur  :

« Nous avons eu une journée humide avec environ 12 nœuds de vent, et de la mer. Nous n'étions pas dans le rythme sur les départs aujourd'hui, et nous l'avons payé cher. Et lorsque l'on manque le départ, il n'y plus droit à l'erreur après, et il faut « limiter » la casse. Mais nous nous re-motivons toujours à bord car l'on peut revenir.

Par exemple, Alinghi a réussi à remonter, mais nous ne sommes pas parvenus à toucher du vent frais pour nous dégager de la flotte. 

A chaque fois que l'on a eu un très bon match race, on a eu une course en flotte exécrable... donc on va avoir un match race fabuleux, j'en suis sûr... »

Valencia-Spain, April 5, 2007       

JOUR DE PLUIE A VALENCIA

Les onze Class America qui étaient sur la ligne de départ après le forfait des Italiens de +39 Challenge suite à leur démâtage d'hier, n'ont finalement pas régaté ! Le vent trop instable puis très faible ne permettait pas le lancement de la Race 4. Le jour de réserve de samedi sera donc utilisé.  

Les conditions météorologiques sur le plan d'eau de Valencia ne sont pas aussi stables que les statistiques le laissaient entendre ! Du petit temps, des grains, des rafales, des trous de vent et enfin la pluie… Impossible pour la brise thermique de s'installer. Après plus de deux heures d'attente, tous les Class America rentraient à leur base. Une journée de réserve était programmée au cas où justement la météo n'aurait pas été coopérative : demain vendredi, le Comité de Course devrait lancer deux manches dans une brise d'une quinzaine de nœuds (normalement !) sous la pluie… Et la journée de samedi permettra de conclure ce Louis Vuitton Act 13. Rappelons qu'il sera validé dès que quatre manches auront été courues.

Classement du Louis Vuitton Act 13 (Race 1+2+3)

1- Alinghi-SUI 91 (33 points) 4e+1e +1e

2- BMW Oracle Racing-USA 87 (27 points) 1e+4 e+7e

3- Emirates Team New Zealand-NZL 84 (27 points) 5e+3e+4e

4- Desafío Español 2007-ESP 97 (26 points) 8e+2e+3e

5- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (25 points) 7e+5e+2e

6- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (25 points) 3e+6e+5e

7- Shosholoza-RSA 83 (19 points) 2e+8e+10e

8- AREVA Challenge-FRA 93 (12 points) 9e+10e+8e

9- United Internet Team Germany-GER 89 (11 points) 6e+9e+DNF

10- Victory Challenge-SWE 96 (10 points) 12e+11e+6e

11- +39 Challenge-ITA 85 (9 points) 10e+7e+DNF+DNC

12- China Team-CHN 95 (7 points)11e+12 e+9e

Les commentaires à terre

                                      Bernard Simon, météorologue :

« Le proverbe dit : « la pluie tue le vent ». Aujourd'hui, le vent de Nord Est dix à quinze nœuds prévu était à 200 mètres d'altitude. Les couches basses de l'atmosphère n'ont pas pu se mélanger avec les couches hautes et il y a eu blocage au niveau du sol et de la mer, alors que la brise circulait normalement en altitude. Comme il a plu toute la journée, le phénomène a généré des vents erratiques et faibles. Théoriquement, demain vendredi, nous retrouverons une situation plus « normale » : nous serons au centre d'un thalweg, une « vallée barométrique », qui est aussi un système complexe avec des nuages qui viennent interagir de façon aléatoire. Ce sont des situations très difficiles à appréhender. La température plutôt fraîche pour Valencia est aussi due à cette descente d'air frais amené par la pluie. La journée d'hier a été assez similaire avec de gros nuages (des cumulonimbus), qui font plusieurs dizaines de kilomètres d'étendue. En venant sur le plan d'eau, ils ont « tués » le vent mais ils en créent aussi autour d'eux. Et ces brises sont très volages, très tournantes, très éphémères, avec hier, une rotation de 180° juste avant l'arrivée ! Sur l'eau, les stratèges n'ont pas la même vision : ils ne peuvent qu'identifier le nuage et penser que s'il pleut, le vent va tomber… Mais il est très difficile d'anticiper son déplacement parce que ce sont des systèmes qui sont très en altitude et qui bougent en partie avec le vent des couches hautes de l'atmosphère. On est proche du domaine de l'aléatoire !  »

                                         Jean-François Cuzon, navigateur  :

« Nous n'avons pas pu courir aujourd'hui car les conditions météorologiques n'ont pas été favorables. En ce moment à Valencia, il n'y a pas le climat habituel car en général, il n'y a pas trop de vent mais des températures chaudes qui permettent l'établissement d'une brise thermique réglée comme une horloge : elle se lève normalement tous les jours à midi pour des régates à 14h00… Mais là, il y a une dépression sur l'Espagne qui amène un temps frais, de la pluie, des calmes, des grains ! Aujourd'hui, nous avons été particulièrement trempés, ce qui fait que tout le monde s'est retrouvé à l'intérieur de FRA 93 pour se raconter des histoires et passer le temps…L'équipage s'entend super bien et nous avons bien rigolé ! »

 

Valencia-Spain, April 4, 2007       

VENT MUSCLE ET TORDU

Cette journée de mercredi ne restera pas dans les annales de la Louis Vuitton Cup : le plan d'eau de Valencia a été particulièrement traître et les changements de hiérarchie au fil des deux manches courues étaient loin d'être toujours prévisibles. Vent de secteur Ouest musclé à plus de quinze nœuds, des rafales mais aussi des trous de vent. AREVA Challenge cumule un départ prématuré et les difficultés sur un final tordu !

Si AREVA Challenge a volé le départ de la première régate du jour, c'est d'un cheveu ! Car le timing des Français était parfait en milieu de ligne… Et ils ne furent pas les seuls à être obligés de revenir derrière la ligne, mais les Américains étaient très près du bateau Comité et perdaient moins de temps que FRA 93 qui dut ralentir pour laisser passer la flotte avant de pouvoir faire demi tour ! Avec d'entrée de jeu plus de 300 mètres de retard, le match était pipé pour espérer revenir aux avant-postes dans une brise musclée de 15 nœuds avec rafales de Sud Ouest. AREVA Challenge, très handicapé par ce départ prématuré, n'avait pas d'option à prendre : il lui fallait rester dans du vent non perturbé par les Class America devant lui, tout en cherchant à profiter des bascules du vent à droite, puis à gauche : pas facile ! Et les Français étaient accrocheurs en grappillant des places à l'issue du deuxième bord contre le vent. Malheureusement, ils perdaient un tout petit peu de terrain lors de l'ultime vent arrière au profit des Allemands qui les battaient de trois secondes !

Démâtage italien et avaries en tout genre

Une autre manche était lancée à 16h20 toujours dans une belle brise d'Ouest de plus de quinze nœuds très variable en direction. FRA 93 se sortait bien d'un premier près assez incertain et très serré entre une flotte de Class America qui surveillait le ciel pour tenter de comprendre vers où le vent allait basculer. D'abord à droite, puis à gauche… Et les Français prenaient la bonne option dans le sillage des Américains qui viraient la première bouée dans le tableau arrière d' Alinghi, leader d'un fil… AREVA Challenge était en passe d'enrouler la marque au vent en troisième position quand les Italiens de +39 Challenge démâtaient, accrochés par les Allemands ! Gênés par les bateaux qui évitaient le contact avec le Class America transalpin, FRA 93 passait finalement en huitième position… La suite de cette Race 3 ne fut qu'une suite de loteries et de coups tordus puisque le dernier bord de vent arrière se terminait… contre le vent ! Bateaux arrêtés à 500 mètres de l'arrivée, grain soudain qui casse les tangons et déchirent les voiles : ce final n'est pas révélateur des réelles performances des teams.

Côté français, l'équipage n'a fait que gagner des places quand le vent est resté stable, jusqu'à revenir en 4 ème position. Mais le trou de vent lui a été plus fatal qu'aux autres au point de le reléguer à la huitième place. Le bilan de cette deuxième journée du Louis Vuitton Act 13 est donc très sévère pour l'Equipe de France qui n'a toutefois connu aucun problème technique a contrario de nombre de Class America. Dont +39 Challenge qui n'est pas sûr de pouvoir s'aligner au départ demain jeudi où deux manches sont programmées dans une brise qui devrait être aussi musclée que ce jour, mais avec une mer encore plus dure ! 

Classement du Louis Vuitton Act 13 (Race 1+2+3)

1- Alinghi-SUI 91 (33 points)

2- BMW Oracle Racing-USA 87 (27 points)

3- Emirates Team New Zealand-NZL 84 (27 points)

4- Desafío Español 2007-ESP 97 (26 points)

5- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (25 points)

6- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (25 points)

7- Shosholoza-RSA 83 (19 points)

8- AREVA Challenge-FRA 93 (12 points)

9- United Internet Team Germany-GER 89 (11 points)

10- Victory Challenge-SWE 96 (10 points)

11- +39 Challenge-ITA 85 (9 points)

12- China Team-CHN 95 (7 points)

Classement de la manche 2

1- Alinghi-SUI 91 (57'58)

2- Desafío Español 2007-ESP 97 (32'')

3- Emirates Team New Zealand-NZL 84 (57'')

4- BMW Oracle Racing-USA 87 (1'17)

5- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (1'33)

6- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (1'53)

7-+39 Challenge-ITA 85 (1'57)

8- Shosholoza-RSA 83 (2'33)

9- United Internet Team Germany-GER 89 (2'50)

10- AREVA Challenge-FRA 93 (2'53)

11- Victory Challenge-SWE 96 (3'15)

12-China Team-CHN 95 (22'13)

Classement de la manche 3

1- Alinghi-SUI 91 (1h 05' 56'')

2- Luna Rossa Challenge-ITA 94 (14'')

3- Desafío Español 2007-ESP 97 (29'')

4- Emirates Team New Zealand-NZL 84 (30'')

5- Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (53'')

6- Victory Challenge-SWE 96 (1'09)

7- BMW Oracle Racing-USA 87 (1'35)

8- AREVA Challenge-FRA 93 (4'05)

9- China Team-CHN 95 (7'20)

10- Shosholoza-RSA 83 (18'25)

Abandon- United Internet Team Germany-GER 89

Abandon- +39 Challenge-ITA 85

Commentaires à terre

                                              Thierry Peponnet, tacticien :

« Le vent est tombé d'un seul coup et a tourné de 180° à l'arrivée de la manche 3 : nous avons peut-être du mal à gérer ces phases de transition très violentes mais c'était tellement imprévu que tous les bateaux ont été aussi surpris que nous. C'est frustrant parce que nous avions bien construit toute la manche et nous avions gagné des places, l'équipage était bien en phase et FRA 93 a une bonne vitesse. Mais le vent a moisi… Il y a un peu de fatalité sur cette manche. Et pour le départ de la Race 2 que nous volons, c'est vraiment très ténu : nous n'avons pas baissé les bras et nous avons constamment grappillé des mètres et des places. Je pense que nous avons encore à nous caler et nous utilisons ce Louis Vuitton Act 13 pour ça ! Les clés de fonctionnement sont à trouver mais le potentiel est là. Il nous reste 5% de plus à exploiter pour nous mettre à l'abri de situations comme celles que nous avons connues depuis deux jours…Le bateau est polyvalent mais les manches sont assez spéciales, d'abord parce qu'elles se déroulent en flotte et qu'en sus, le vent est très instable…Il nous faut gérer les coups fourrés à l'approche de l'arrivée ! »

                Gérard Holtz (France Télévison), 18e homme lors de la première régate du jour :

« J'ai vécu un mélange de voyage sur la lune et chez le Père Noël aujourd'hui ! Participer à une régate en flotte est une expérience exceptionnelle. Le départ est en particulier un moment incroyable, et très fort. Je suis amateur de voile, et il y a beaucoup d'émotion. Comme le dit très bien Thierry Peponnet, « c'est une partie d'échec avec des équipes de rugby sur des Formule 1 ». Tous les éléments étaient réunis pour passer une journée hors du commun : minutie, précision, professionnalisme ! Le travail d'équipe à bord est incroyable. L'America's Cup est l'un des plus beaux événements de voile au monde, c'est LE plus vieux trophée sportif, et c'est aussi une compétition qui se déroule cette fois en Europe, que l'on va pouvoir regarder en direct, et surtout avec un Challenger français qui est capable d'aller loin.  »

                                                    Matt Cornwell, plage avant :

« Les résultats ne sont pas bons mais quand on analyse nos deux manches, nous n'avons fait que remonter au classement ! Nous n'avons pas été très heureux côté météo et peut-être un peu trop conservateurs dans nos choix lors des phases délicates où le vent devient fou…Nous volons le départ de la Race 2 de rien du tout, et ce n'était pas évident à voir à cause des Américains qui cachaient la ligne. Lors de la Race 3, le passage de la bouée au vent a été très chaud avec tous les bateaux qui arrivaient en même temps ! Mais nous avions une bonne vitesse sous spinnaker et FRA 93 semble assez à l'aise au près. Et soulignons que AREVA Challenge est l'un des rares bateaux à n'avoir rien cassé malgré ces conditions météo musclées !  »

                                                       Tanguy Cariou, stratège :

« Nous avons rencontré aujourd'hui des conditions difficiles avec beaucoup de vent et des passages de grains. Sur la première manche, nous avons « volé » le départ, et c'est une course poursuite qui s'est engagée avec le reste de la flotte, avec en plus une bascule de vent assez importante qui est arrivée rapidement. Donc la course poursuite est devenue un peu plus délicate parce qu'il y a des bords obligatoires. Nous avons pu revenir au contact, nous nous sommes bien battus, mais nous commettons une petite erreur de positionnement dans le dernier portant par rapport aux Allemands… Nous ne réalisons pas un bon départ sur la deuxième régate, mais nous n'avons rien lâché. Nous nous sommes bien battus, mais il y a eu un passage très chaud à la bouée au vent, avec des écarts qui se creusent, même si nous sommes restés accrochés. Nous avons réussi à revenir au cours de la manche et à mettre la pression aux adversaires : la Race 3 se termine avec des conditions délicates. Malgré cela, la façon dont on navigue est positive, il faut continuer à travailler et à progresser avec FRA 93, nous sommes sur la bonne voie. La course en flotte est un exercice particulier, car en match-racing, on a qu'un seul adversaire à surveiller et là, nous avons onze bateaux dont on ne maîtrise pas toutes les trajectoires…  »  

                          

Valencia-Spain, April 3, 2007

DES HAUTS ET UN BAS

Première manche très encourageante pour AREVA Challenge qui a confirmé son potentiel dans les petits airs et a parfaitement géré les premiers bords. Mais un changement de brise aussi radical qu'imprévu, a totalement brouillé les cartes lors du dernier vent arrière.

Les Français ont montré une excellente appréciation du plan d'eau valencien pour cette première régate en flotte du Louis Vuitton Act 13 : le départ était en effet plutôt favorable à la bouée en bout de ligne, où se bousculaient les grosses écuries ( USA 87, ITA 94, NZL 84, ESP 97…). Mais la cellule arrière de FRA 93 choisissait délibérément de partir côté bateau Comité pour virer de bord rapidement. En fait, le vent allait tourner progressivement vers le Sud Est (droite du plan d'eau) et le plus extrême de tous les Class America, l'Italien +39 Challenge raflait la mise en se décalant totalement sur ce côté. Il virait en tête la première marque, suivi par son compatriote Mascalzone Latino et par AREVA Challenge. La hiérarchie était à peu près établie après ce premier passage de bouée, et pendant la longue descente sous spinnaker, le trio de tête creusait même l'écart sur le gros du peloton.

Lors de la deuxième remontée contre le vent, les Français contrôlaient parfaitement la situation et grappillaient des mètres sur le leader Challenge +39 et devançait Mascalzone Latino grâce à un bon contrôle… Ne restait plus qu'un bord de vent arrière qui se présentait comme le précédent avec des écarts assez stables entre les Class America. Mais un gros nuage au loin pompait d'un coup la brise en la faisant « tournicoter », et les derniers furent les premiers ! Les Américains de BMW Oracle Racing revenaient du diable vauvert grâce à leur option radicale à gauche du plan d'eau, et rattrapaient plus de dix minutes en un seul bord… FRA 93 terminait difficilement ce bord dans un vent évanescent, juste devant le leader des trois quarts de la course, +39 Challenge !

En tous cas, les Français ont indiqué qu'ils étaient capables de tenir en vitesse face à toutes les équipes et même, qu'ils arrivaient à grignoter quelques secondes à chaque tour, à l'exception de cet ultime bord de vent arrière pour le moins aléatoire. La deuxième manche du jour a finalement été reportée à demain mercredi 4 avril pour cause de brise trop instable. Mais le vent risque fort d'être peu coopératif avec en sus, une couverture nuageuse voire pluvieuse qui ne favorisera pas l'établissement d'une brise thermique : le programme de ce Louis Vuitton Act 13 pourrait ainsi être quelque peu perturbé ces jours prochains… 

Classement Manche 1 du Louis Vuitton Act 13 :  

1-BMW Oracle Racing-USA 87 (en 1h 25' 41'')

2-Shosholoza-RAS 83 (3'34)

3-Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (4'18)

4-Alinghi-SUI 91 (5'04)

5-Emirates Team New Zealand-NZL 84 (5'16)

6-United Internet Team Germany-GER 89 (5'33)

7-Luna Rossa Challenge-ITA 94 (5'51)

8-Desafío Español 2007-ESP 97 (6'15)

9-AREVA Challenge-FRA 93 (9'26)

10-+39 Challenge-ITA 85 (9'43)

11-China Team-CHN 95 (10'40)

12-Victory Challenge-SWE 96 (20'32)

                                                     Commentaires à terre

Sébastien Col, Barreur :

« Ce qui est flagrant sur cette première régate en flotte, c'est l'homogénéité des performances des nouveaux Class America : il faut compter avec tout le monde… Nous n'avons pas pris un super départ à cause d'Alinghi qui l'a volé, mais nous avons suivi notre stratégie établie d'aller tout de suite à droite du plan d'eau. Nous avons bien exploité le vent sur le premier bord de près, sans être aussi extrême que +39 Challenge. Les trois quarts de cette première régate se sont bien déroulés, mais il faut se remettre en question : quand le vent a basculé, nous étions encore 5ème devant Shosholoza et avec Mascalzone Latino, qui finissent respectivement 2ème et 3ème. Nous aurions dû accrocher une place dans les cinq premiers, mais nous avons trop joué le positionnement alors qu'il fallait exploiter le vent. Nous avons été conservateurs en ne prenant pas trop de risques, mais les conditions météo ont « switché » et il aurait fallu être plus opportuniste. Le bilan comptable n'est pas terrible, mais côté performances, c'est très positif parce que nous savons que nous avons les moyens de battre tous les autres teams.  » 

Stephane Kandler , CEO d'AREVA Challenge :

« Je crois que nous pouvons retenir deux choses : cela a été une journée encourageante et frustrante à la fois. Nous avons pu montrer de belles choses, avec un bateau qui se comporte très bien et un équipage qui n'a rien lâché. Nous avons fait les trois quarts de l'unique manche du jour dans le trio de tête avec +39 Challenge et Mascalzone Latino, mais la course s'est terminée sur un « coup de Trafalgar ». Une chose est sûre : il faut continuer sur cette voie.  »

Thierry Peponnet, Tacticien :

« Evidemment, nous sommes un peu déçus. Nous avions fait 75% du travail, mais les 25% restants en ont décidé autrement. En tous cas nous y avons cru, et nous avons bien navigué. Car même après un départ pas très réussi, nous avons fait trois bons premiers bords. Après la deuxième bouée sous le vent, nous sommes même mieux placés que Mascalzone Latino pour le second bord de près, juste avant que le vent ne tombe. A partir de ce moment-là, les premiers passent derniers ! En tous cas nous sommes contents du bulbe, et il nous reste six manches encore pour trouver toutes les clefs du bateau. Notre shore team a fait un travail énorme ces derniers jours, et nous nous sentons beaucoup mieux dans cette configuration. Nous sommes confiants pour la suite . »

Frédéric Lemaistre, Wincheur :

« Il n'y a pas de loterie en Class America, puisque nous avons un homme dans le mât qui observe le vent sur le plan d'eau, mais il y a des bascules qui sont très difficiles à prévoir. Nous avons loupé ce changement de vent, sur le dernier bord de vent arrière... La brise à Valencia n'est pas encore bien établie à cette époque de l'année et le vent thermique, stable en juin-juillet, peut jouer des tours en avril… Ces derniers jours, la météo a montré que rien n'est bien établi encore. Le potentiel de FRA 93 est incontestablement bon depuis le changement de bulbe car nous sommes arrivés à garder des positions qui sont difficiles à tenir normalement : nous pouvons faire un bon cap au près et au portant, nous avons une vitesse tout à fait raisonnable. Ces modifications sont donc positives  ! »

Katie Pettibone, Régleuse  :

« Le sentiment général dans l'équipe est très bon : nous avons un bon bateau et un bon équipage. Les conditions d'aujourd'hui étaient très difficiles, mais nous sommes vraiment dans la course. C'est très bien lorsque l'on considère les équipes que nous avons face à nous. Nous allons continuer à développer  FRA 93, il y a encore du travail et nous sommes sur la bonne voie. Nous rencontrerons aussi des conditions différentes dans les jours à venir. »

Benoît Briand, Régleur de grand-voile  :

« Aujourd'hui, nous avons découvert le bateau dans sa nouvelle version : le résultat est un peu décevant sur le dernier bord à cause de l'arrivée d'un gros nuage et de l'orage, car nous sommes tombés dans un trou de vent. Avec un changement de brise comme celui que nous avons eu, il y a quand même une part de hasard. Mais nous retenons une journée très positive pour la suite du Louis Vuitton Act 13 et de la Louis Vuitton Cup. Il faut continuer à apprendre à bien régler le bateau. Côté manœuvres, l'équipage est rôdé, même s'il y a encore un peu de travail sur les réglages avec le nouveau bulbe. Nous allons continuer à progresser.  »

Valencia-Spain, April 1, 2007       

BAS LES JUPES !

Le 1er avril était consacré sur le Port America's Cup de Valencia, au dévoilement des quilles et des bulbes qui étaient auparavant cachés par des jupes. Une journée particulière qui aura montré que les Class America ne sont pas si identiques que prévu, à deux jours du début du Louis Vuitton Act 13…

Comme sur les Formule 1 automobiles qui ne dévoilent leur châssis et leurs carénages que quelques jours avant le début de saison, les nouveaux Class America avaient caché leurs appendices jusqu'à présent pour ne pas donner d'informations à leurs adversaires. Ce jour du « poisson d'avril » était donc l'occasion de regarder sous les jupes des bateaux pour apprécier leur coque plus ou moins ronde, leur bulbe plus ou moins long, leur safran plus ou moins fin, leur étrave plus ou moins plate… Bref, les architectes, les navigants, les journalistes, et le public ont disposé de toute la matinée pour faire un tour d'horizon des tendances 2007 qui se différencient essentiellement par la forme des lests en plomb.

Polyvalence pour AREVA Challenge

Si les coques montrent des caractéristiques semblables en terme de longueur, elles marquent des particularités au niveau des étraves, des rondeurs à la flottaison, de la largeur. Mais ces variations restent modestes par rapport à la forme des bulbes. Un Class America pèse 24 tonnes, dont 20 tonnes sont placées dans le lest, et la « cuisine architecturale » permet donc deux formes extrêmes pour un bulbe de même poids : en « carotte » ou en « navet » !

La forme longue en « torpille » permet de descendre au maximum le poids du lest et donc augmente la couple de rappel dans la brise : le design team privilégie la stabilité du bateau. La forme courte en « goutte » permet de diminuer la surface mouillée, donc le frein dans le petit temps : les architectes se focalisent sur le minimum de résistance à l'avancement dans l'eau. C'est donc entre ces deux options opposées que se sont plus ou moins positionnés les architectes pour privilégier les performances dans la brise ou dans les vents faibles. Et si cette journée a été plus surprenante que prévue en montrant une grande variété de formes, l'Equipe de France a pu constater que son Class America marque une plus grande polyvalence.

Bernard Nivelt, Architecte principal :

« Nous sommes plutôt au milieu des tendances de la flotte des Class America qui ont été dévoilés ce jour. Ce qui est logique puisque nous n'avions qu'un seul bateau à construire tandis que les teams avec deux nouveaux prototypes, ont pu choisir des options divergentes. Au niveau des coques, au niveau des bulbes, des safrans, des trimmers… FRA 93 se devait d'être conçu pour le type de vent le plus courant ici à Valencia, c'est-à-dire entre 8 et 12 nœuds de brise, tout en restant modulable sur certains éléments. Cette tendance medium faible du bateau d' AREVA Challenge peut ainsi devenir plus typée pour la brise si l'équipe arrive en demi-finales puis en finale en changeant de bulbe. Mais l'analyse des autres teams montre que nous sommes assez proches d' Emirates Team New Zealand dans le dessin et les options, alors que Luna Rossa est très différent des autres bateaux, très carré… Et côté bulbe, les Suédois sont très radicaux avec leur lest trapu !  »

Dimitri Nicolopoulos, Coordinateur du Design Team :

« En dehors du fait que l'unveiling a montré des carènes et des bulbes à géométrie variable, les ailettes confirment vraiment qu'il n'y a pas de vérité en ce domaine ! Nous avons vu des ailettes en boomerang, droites, inclinées, plus ou moins angulées… Il s'avère qu'AREVA Challenge a des ailettes très similaires à celles des Néo-Zélandais. Il y a aussi des bulbes très longs de plus de sept mètres ( Shosholoza, Alinghi, BMW ORACLE Racing-USA 98), d'autres très courts autour de cinq mètres (Victory Challenge, Mascalzone Latino …), avec formes carrées, rondes, elliptiques, des arrières de lest très pincés, d'autres plats… Il y a des carènes à bouchain très marqué (Luna Rossa-ITA 86, Emirates Team New Zealand, China Te am) et d'autres à formes plus rondes (Alinghi), certains avec des étraves fines et des bout-dehors (Shosholoza, China Team), d'autres avec des avants très pleins ( Alinghi), voire plats (ETNZ, Luna Rossa)… FRA 93 se situe comme un bon compromis entre ces options extrêmes.  »

Stéphane Kandler, CEO d'AREVA Challenge :

« Cette journée était intéressante car nous avons pu voir que les bateaux étaient finalement beaucoup plus variés que ce que tout le monde pensait ! Il y a pas mal de différences tant au niveau des appendices que des formes de coque. Toutes les équipes ont dévoilé leurs dessous et nous y voyons plus clair : FRA 93 se situe plutôt parmi les bateaux polyvalents, plus adaptés à un large panel de conditions météo. Mais les confrontations amicales avant le Louis Vuitton Act 13 de mardi prochain ont montré qu'il y avait peu d'écarts au final… malgré les différences d'approche architecturale. Les Class America 2007 sont extrêmement proches en potentiel et il ne faut pas rater le départ, ne pas manquer la bascule de vent… Il n'y aura pas de droit à l'erreur ! Les marins vont faire la différence, mais aussi le mental, la manière d'aborder les compétitions. Et le Louis Vuitton Act 13 va nous permettre de nous étalonner avant les Round Robin.  »

Sébastien Col, Barreur d'AREVA Challenge :

« Nous avons découvert pas mal de choses avec l'unveiling, et surtout que tout le monde n'avait pas abordé la conception des Class America de la même façon. Les dernières modifications que nous avons faites ces jours derniers, en particulier le changement de bulbe, vont dans le bon sens en nous rapprochant des tendances moyennes de la flotte. Ce bulbe n'est pas totalement nouveau car il est semblable en forme à celui de janvier dernier, mais il est plus abouti… Nous allons encore apprendre avec le Louis Vuitton Act 13 et nous aurons sûrement de petites optimisations à effectuer. L'équipe d'AREVA Challenge doit maintenant se focaliser sur les matches et sur notre bateau FRA 93, qui a gagné en manoeuvrabilité et en potentiel dans le petit temps. Une sortie en mer est prévue dès demain lundi pour un dernier échauffement avant les matches !  »

MARS 2007  

Valencia-Spain, March 29, 2007       

EN SCENE POUR LE DERNIER ACT

 Le rideau va se lever le 3 avril prochain sur le dernier des Louis Vuitton Acts, pour sept régates en flotte. Un rendez-vous important puisque le résultat de cet Act 13 apporte des points avant la sélection du Challenger final, la Louis Vuitton Cup, qui débute le 16 avril. Synopsis du programme qui attend AREVA Challenge à Valence…

Le décor est planté : sur le plan d'eau de Valence, les douze syndicats de la 32ème édition de l'America's Cup vont se rencontrer une dernière fois tous ensemble à l'occasion du Louis Vuitton Act 13, organisé du 3 au 6 avril. Quatre jours de régates intenses puisque deux manches seront lancées les trois premiers jours (14h15 et 16h30), une seule le vendredi pour conclure (14h15). Et les acteurs ne seront pas là pour faire de la figuration ! Les onze Challengers et le Defender ont tous mis à l'eau et mis au point leur(s) nouveau(x) Class America depuis un an pour certains, depuis quelques semaines pour d'autres, et tous vont donc se confronter pour la première fois avec le bateau qui défendra leurs couleurs pour les Round Robin suivants.

Car jusqu'à présent, la plupart des équipes naviguaient à bord d'un Class America conçu en 2003, voire en 2000, et optimisé pour la nouvelle jauge version 5. Depuis la mi février, tous les teams ont rejoint leur camp de base à Valencia et profité de conditions météorologiques hivernales très variées pour valider leur(s) nouveau(x) bateau(x), et parfois s'entraîner amicalement avec un concurrent. Mais jamais encore, tous les prototypes version 2007 n'ont eu l'opportunité de se jauger lors d'une régate…

Des points qui comptent triple

Mais avant d'en découdre sur la scène valencienne, les architectes, les équipiers, les médias, le public… vont pouvoir découvrir le vrai visage des dix-huit acteurs de cette 32 ème America's Cup. En effet le 1er avril, tous les syndicats ouvriront leur base pour dévoiler entièrement leurs nouveaux Class America ! Ainsi les jupes qui cachaient les formes de carène et les appendices à chaque sortie de l'eau, seront retirées pour montrer les réelles caractéristiques architecturales de chaque bateau, ce qui confirmera ou infirmera les premières impressions quant au potentiel de chaque équipe. C'est la cérémonie de l' unveiling

Ensuite dès le 3 avril, les régates en flotte du Louis Vuitton Act 13 débuteront après la traditionnelle conférence de presse des skippers le lundi matin. Certes ce type de compétition n'offre pas la même opportunité qu'un match un contre un, de juger des performances réelles d'un Class America, en ce sens que l'équipage peut être enfermé dès le départ, et donc durant toute la course, gêné par ses adversaires.

Et le résultat final n'est pas négligeable puisqu'il octroie des points supplémentaires (bonus) à ceux cumulés lors des six Acts de 2005 et des trois Acts de 2006, points qui comptent triple ! Or le vainqueur au classement général cumulé se voit attribuer quatre points bonus avant même de débuter la première étape des sélections du Challenger final. Or, quatre points bonus correspondent à deux victoires lors des deux Round Robin ! Cela pourrait ainsi faire la différence en cas d'égalité…

Des objectifs raisonnables

Rappelons que si le vainqueur des Louis Vuitton Acts s'adjuge quatre points bonus, les trois suivants prennent trois points, les quatre suivants deux points bonus et les trois derniers, un point. Le classement final a de fortes chances de bouleverser la hiérarchie actuelle ! Pour AREVA Challenge, l'objectif est de conforter sa position au sein du deuxième groupe et l'Equipe de France peut viser la sixième place, voire même la cinquième, car avec un coefficient « 3 », cet Act 13 rapporte 33 points supplémentaires au vainqueur quand le dernier n'engrange que 3 points… Pour se hisser à la sixième place, FRA 93 devra devancer les Suédois de Victory Challenge de trois places, et reléguer les Italiens de Mascalzone Latino-Capitalia Team de cinq places derrière pour viser la cinquième place au général. Un objectif tout à fait envisageable.

Stephane Kandler , CEO d'AREVA Challenge : « cela fait un peu plus de trois mois que nous naviguons quotidiennement avec notre nouveau bateau FRA 93. Le Louis Vuitton Act 13 va être pour nous une occasion de poursuivre son optimisation en situation réelle face à nos concurrents. Toute l'équipe est avide d'en découdre pour démontrer sa progression depuis 2006, avant d'entamer la première phase de la Louis Vuitton Cup  ».

Enfin, si les Challengers auront ainsi l'occasion de se mesurer et de se départager avant les deux Round Robin, ces régates en flotte seront aussi la première et la dernière opposition du Defender ! Le défi suisse Alinghi devrait aligner l'un ou l'autre de ses deux nouveaux Class America (SUI-91 ou SUI-100), avant de se voir contraint de s'entraîner seul… et de regarder les duels entre Challengers jusqu'à l'America's Cup proprement dite qui débute le 23 juin !

Rendez-vous donc pour les trois coups levant le voile sur les Class America nouvelle génération : les tribunes du théâtre valencien vont être pleines le 1 er avril pour écrire les premières pages du scénario de cette 32ème édition…

Classement provisoire des Louis Vuitton Acts

1-Emirates Team New Zealand : 125 points (NZL-84 et NZL-92)

2-BMW Oracle Racing : 123 points (USA-87 et USA-98)

3-Luna Rossa Challenge : 118 points (ITA-86 et ITA-94)

4-Desafío Español 2007 : 85 points (ESP-88 et ESP-97)

5-Mascalzone Latino-Capitalia Team : 73 points ( ITA-90 et ITA-99)

6-Victory Challenge : 68 points (SWE-96 )

7ex-AREVA Challenge : 60 points (FRA-93 )

7ex-+39 Challenge : 60 points ( ITA-85)

9-Team Shosholoza : 55 points (RSA-83 )

10-United Internet Team Germany : 33 points ( GER-89)

11-China Team : 15 points (CHN-95)

Defender : Alinghi (SUI-91 et SUI-100)

Programme de la 32e America's Cup

*1er avril  : tous les syndicats ouvrent leur base aux medias et au public pour montrer entièrement leur nouveaux Class America (unveiling).

*3 au 6 avril  : sept régates en flotte du Louis Vuitton Act 13

*16-22 avril  : Round Robin 1 de la Louis Vuitton Cup

*25 avril au 6 mai  : Round Robin 2 de la Louis Vuitton Cup

*14 au 24 mai  : demi-finales de la Louis Vuitton Cup

*1er au 11 juin  : finale de la Louis Vuitton Cup

*23 juin au 4 juillet  : America's Cup

 

Direction Valence pour Guillaume, Hervé et Stanislas!  

Avec le bateau « AREVA Challenge Fra 93 », la société AREVA s’est engagée dans la 32ème America’s Cup qui se déroulera à Valence, en cette année 2007.

Depuis fin 2006, chaque unité du groupe organise un tirage au sort pour faire gagner à 3 de ses employés, un voyage de 3 jours à Valence.

Sur le site aixois, le tirage au sort réalisé par 3 des plus jeunes embauchés Bruno, Chloé et Virginie,

s’est déroulé en présence de Patrick Guenyot directeur du site et de Sylvie Daudin en charge de la communication interne.

Hervé Marillet originaire d’Aix Les Bains, Guillaume Munch originaire de la région parisienne et Stanislas Kolanczyk originaire d’Harcheville dans le Pas de Calais, se sont vus remettre le fameux sésame pour un séjour prévu entre avril et juin 2007 !  

Hervé et Guillaume (manque Stanislas) en compagnie des responsables et des 3 jeunes « tireurs » de sésame !

     

Valencia-Spain, 

LES « JEUX »  FRANCO-SUD-AFRICAINS

RENCONTRE AMICALE ENTRE AREVA CHALLENGE ET SHOSHOLOZA

  Elles font partie des équipes les plus populaires de la 32e America's Cup : AREVA Challenge et Shosholoza vont à présent resserrer leurs liens à terre, à l'occasion d'une journée spéciale mêlant « le match racing » et des activités sportives ludiques à Gandia, le 10 mars prochain.

 En prélude des premiers « Jeux » Franco-Sud-Africains, une régate d'entraînement sera organisée entre les Class America d'AREVA Challenge et de Shosholoza à Valence, le vendredi 9 mars.

  Puis, le samedi 10 mars, changement de décor et de bateaux, puisque les équipes se retrouveront à Gandia. « Gandia nous a invité avec Shosholoza pour une journée d'activités dans notre « première base » pour nous souhaiter bonne chance et apprécier leur hospitalité encore une fois avant que la compétition  ne commence », explique Dawn Riley, General Manager d'AREVA Challenge.

   Le coup d'envoi des Jeux Franco-Sud-Africains sera donné tôt à Gandia, le samedi 10 mars au matin. Les régates auront lieu dans le port, à bord de Swedish Match 40 (bateau utilisé sur le circuit international de match racing), au meilleur des 5 régates. Tandis que les marins se mesureront sur l'eau, les membres des équipes et de leurs familles pourront profiter d'autres activités : cours de Paella, session de shopping à Gandia combinée avec une visite culturelle, tournoi de beach volley sur la plage et concours de bateaux à rames. La fameuse discipline française de la « pétanque » fera également partie de la fête.

   Lors de la soirée de remise des prix, les équipes pourront partager les meilleurs moments des deux derniers jours.  « Cet événement de deux jours sera une grande motivation pour tous; nous pourrons partager et comparer nos philosophies, nous distraire et recharger également nos batteries. Naturellement nous faisons la promotion de nos équipes, mais l'événement est organisé en premier lieu pour les marins et leurs familles pour s'amuser tout simplement », souligne Lars Böcking, Directeur Marketing de Shosholoz En outre, le Capitaine Salvatore Sarno, Directeur de l'équipe, pense que c'est une grande occasion pour son équipe : « Nous pouvons montrer une fois de plus le nouveau visage de l'Afrique du Sud ». Stephane Kandler, CEO d'AREVA Challenge conclut : « Plus de compétition et d'entraînement sont toujours de bonnes occasions pour les deux équipes, et nous sommes heureux de prouver au monde que prendre part à l'America's Cup, c'est aussi partager des valeurs universelles. » 

Photo de  Franck Socha

           

 

Valencia , February  25, 2007  
OBJECTIF OPTIMISATIONS POUR AREVA CHALLENGE

Depuis la mise à l'eau de FRA 93 juste avant Noël, l'équipe d'AREVA Challenge a multiplié les sorties en mer tout en continuant à faire évoluer le nouveau Class America français. Après un chantier de développement planifié la semaine dernière, tous les navigants ont repris les entraînements sur un plan d'eau valencien parfois très agité. 

Le Port America's Cup de Valencia commence à sérieusement s'animer ! Les teams enchaînent sorties en mer et optimisations de leur nouveau Class America, en vue du Louis Vuitton Act 13 (3-7 avril) et surtout des deux Round Robin (16 avril-7 mai) qui détermineront les quatre prétendants finaux à l'affrontement du Defender suisse, Alinghi détenteur de l'America's Cup. Entre les nouveaux bateaux tout juste baptisés en Espagne et les écuries parties, qui à Auckland (Néo-Zélandais et Américains), qui à Dubaï (Suisses et Suédois), l'hiver a été très studieux pour les douze syndicats.

Du côté français, le rythme s'accélère depuis que FRA 93 a touché l'eau pour la première fois fin 2006. Car après les phases de validation structurelle qui se sont parfaitement déroulées jusqu'à début janvier et qui ont apporté un surcroît de confiance à l'équipe d'AREVA Challenge, l'Equipe de France monte progressivement en puissance avec déjà vingt six sorties en mer depuis le 8 janvier ! Le Class America français a ainsi pu se confronter à d'autres bateaux de la dernière génération et confirmer que le potentiel de FRA 93 correspond bien aux attentes de ses concepteurs. Surtout que le nouveau voilier est encore en phase d'optimisation : la semaine dernière a ainsi été consacrée à une pause pour les navigants afin d'effectuer un chantier de quatre jours sur le bateau. FRA 93 s'approche de sa configuration finale, et toute l'équipe travaille d'arrache-pied à établir les polaires de vitesse qui permettront à l'équipage de se caler lors des duels. Car comme en Formule 1 automobile, il faut à un moment donné figer les configurations pour pouvoir en tirer la quintessence lors des compétitions. 

Du tour du monde à Valencia 

Toutes les équipes de cette 32ème America's Cup devraient d'ailleurs être de nouveau opérationnelles à Valencia début mars et toutes auront elles aussi, déterminé la configuration finale de leur Class America, les ajustements ne touchant plus alors que des points de détail afin d'être au maximum des contraintes de jauge (surface de voile, déplacement…). Il faut donc s'attendre dans les semaines à venir, à un nouveau coup d'accélérateur lorsque les différents syndicats vont se partager le plan d'eau pour effectuer leurs derniers réglages en multipliant les sorties d'entraînement. Surtout que la météo valencienne est pour le moins contrastée avec des journées à plus de vingt-cinq nœuds, et des périodes de calmes plats…

La base d'AREVA Challenge a aussi eu le plaisir d'accueillir Sébastien Josse, le multi-tourdumondiste (Jules Verne, Vendée Globe, Volvo Ocean Race) pour 24 heures de découverte d'un milieu, si ce n'est nouveau, du moins très différent des structures offshore.

« Naviguer sur un Class America est étonnant : c'est vraiment un déplacement très lourd, très étroit, très gîtard mais incroyablement réactif et évolutif ! C'est un voilier très long à lancer, mais une fois parti, il est capable de tourner sur place malgré ses 24 tonnes… Il est très sensible aux réglages, a une surprenante manoeuvrabilité, est très fin à la barre, et il y a des tensions énormes !  »  

Programme des semaines à venir  

Les prochains jours vont être consacrés à la validation et au développement des nouveaux composants installés. La part des journées à but purement sportif augmentant progressivement à l'inverse des journées de test.

Le nouveau FRA 93 correspond aux objectifs qui ont été fixés par l'Equipe de France et tient parfaitement sa place face aux adversaires de la génération actuelle. FRA 93 est un voilier plus polyvalent, plus raide donc plus puissant au près, plus étroit donc plus véloce au portant que son prédécesseur. Le plan de pont ayant été conçu en commun par le Design Team et les navigants, l'équipage a rapidement trouvé ses marques et peut donc se dédier à l'optimisation des réglages. 

Stéphane Kandler, CEO d'AREVA Challenge :

« Depuis Noël, nous avons bien passé la phase de validation structurelle et FRA 93 a depuis mi-janvier, été progressivement optimisé côté gréement, appendices, voiles. L'objectif ensuite a été jusqu'à mi février, de trouver l'équilibre général du bateau, ce qu'on appelle la « balance ». Maintenant, nous approchons de la configuration finale qui sera adoptée pour les premières régates d'avril. La phase actuelle se focalise sur la connaissance du bateau pour exploiter au maximum ses possibilités. Il faut trouver les vitesses optimales qui correspondent aux différentes situations de vent et de mer. Cette période est importante puisqu'elle va nous apprendre à être réactif dans les configurations délicates et spécifiques du duel.  » 

Albert Jacobsoone, piano :

« FRA 93 n'a pas connu de souci majeur depuis sa mise à l'eau et c'est un bon point. La configuration finale est presque atteinte mais il reste encore des évolutions à faire sur le gréement et les voiles : nous commençons à avoir le bateau bien en main et affinons la façon de le mener. Les sorties nous confortent sur le fait qu'il n'a pas de trou pour toutes les conditions météo que nous avons déjà rencontrées, mais les bateaux sont de plus en plus proches en performance et les détails deviennent très importants pour gagner un peu en cap au près, accélérer plus rapidement dans la phase de départ… Il nous reste peu de temps, soit une vingtaine de jours de navigation, avant le Louis Vuitton Act 13 et l'objectif d'atteindre les demi finales reste toujours d'actualité  ! » 

Fabrice Levet, coach :

« Nous allons essayer d'avoir le plus de rendez-vous sportifs avec les différents syndicats : avec Shosholoza pas mal remanié cet hiver, avec les Allemands, avec Mascalzone Latino, avec Luna Rossa et bientôt avec les Suédois. Nous devrions pouvoir nous confronter quasiment tous les jours jusqu'à début avril. En général, nous faisons trois phases de départ, puis une régate sur un double aller-retour près-portant, et cela deux ou trois fois dans la journée selon la météo. FRA 93 s'avère plus facile que FRA 60, déjà parce que l'accastillage est neuf et parce que le plan de pont est très semblable, mais il a fallu trouver ses marques avec un cockpit plus profond et moins large, avec une disposition un peu différente pour la cellule arrière.  »

FEVRIER 2007  

Valencia , February  24, 2007  
DECISION DU JURY POUR AREVA CHALLENGE
 

AREVA Challenge a fait l'objet d'une procédure auprès du Jury de la 32e America's Cup, et la décision du Jury a été publiée hier.

 En raison d'un regrettable concours de circonstances, AREVA Challenge est entré en possession de photographies du bateau de Luna Rossa ITA 94, prises par un photographe de presse indépendant.

 Le management d'AREVA Challenge a immédiatement reconnu que son équipe avait enfreint le Protocole selon l'Article 11.2 (cet article interdit d'observer ou de prendre des images d'un autre Class America concurrent à moins de 200 mètres du bateau concurrent, ou à l'extérieur de la zone de course officielle) .

 AREVA Challenge a immédiatement pris des mesures internes appropriées dès le lendemain de l'événement pour corriger la situation, et informé le Jury de tous les faits et circonstances. 

 Le Jury a pénalisé AREVA Challenge en réduisant le nombre de voiles que l'équipe pourra utiliser lors de la Louis Vuitton Cup de 45 à 43. Tous les frais liés à la procédure ont aussi été attribués à AREVA Challenge.

 AREVA Challenge accepte la pénalité du Jury. La page est maintenant tournée, et l'équipe est complètement concentrée pour gagner les courses à venir.

JANVIER 2007   

Valencia, January  25 , 2007 

REPRISE EN MER POUR AREVA CHALLENGE  

            Après une courte trêve entre Noël et les premiers jours de la nouvelle année, 
l'équipe d'AREVA Challenge a très vite repris le chemin des entraînements pour mettre au point FRA 93
le nouveau Class America français. Un travail intense à deux mois et demi des premières confrontations de la Louis Vuitton Cup…
 

     C'est reparti ! La pause de fin d'année a permis à toute l'Equipe de France de souffler un peu et faire le plein d'énergie... L'arrivée fin novembre 2006 de FRA 93, le Class America construit chez Composite Works à La Ciotat, avait déjà donné un nouvel élan et décuplé les motivations. Car le nouveau bateau est bien né : la « Phase Un » consistant à valider la résistance structurelle avant Noël s'est notamment déroulée sans aucune mauvaise surprise. Le début d'année 2007 était donc consacré à un check-up complet du bateau avant d'engager les premières navigations dédiées à la connaissance et la maîtrise de la machine par l'équipage, et à l'optimisation de tous les secteurs (appendices, voiles, accastillage…) pour monter en puissance.

 

    Dès le 8 janvier, FRA 93 a retrouvé le plan d'eau de la 32e America's Cup à Valencia, et tout l'équipage s'est attaché à exploiter un plan de pont très inspiré par le précédent Class America français ( FRA 60) : l'objet de ces sorties d'entraînement est en effet de s'adapter rapidement aux nouvelles sensations que procure ce voilier plus performant, plus évolutif, plus réactif que celui de la génération 2000, optimisé pendant des mois par le Design Team d'AREVA Challenge dans la perspective d'en appliquer directement les développements sur FRA 93. Et incontestablement, le nouveau Class America satisfait toute l'équipe navigante, architecturale et technique, même si chacun sait que le chemin est encore long et pavé de surprises jusqu'à l'instant fatidique du 1 er avril, jour de l'« unveiling » (présentation des Class America des onze Challengers dans leur configuration finale avant le Louis Vuitton Act 13 et la Louis Vuitton Cup).

 

                                                                               Enchaîner les sorties

     En moins de deux semaines, FRA 93 a déjà pu cumuler dix jours de navigation qui ont permis de finaliser définitivement le protocole de validation avec une sortie en mer avec plus de 25 nœuds de vent ! Mais ces tests ont aussi été le point de départ de la longue séquence de prises de données pour affiner les performances et optimiser par touches progressives les réglages selon les conditions de vent et de mer rencontrées (quête de mât, angulation de trimmer, équilibre sous voiles…). Par consentement mutuel et désir de confronter leurs nouveaux Class America conçus pour la Louis Vuitton Cup et l'America's Cup, l'Equipe de France a ainsi pu tirer quelques bords en compagnie d'autres Challengers lors d'entraînements communs, confirmant que la voie tracée par le Design Team de Dimitri Nicolopoulos était de bonne augure. Le team AREVA Challenge s'est aussi renforcé par la venue de trois nouveaux membres : le régatier Frédéric Guilmin, l'électronicien Morgan Guillou et le technicien Bret Perry.

 

     Après trois préparations olympiques en dériveur (Flying Dutchman et Laser), cinq titres de Champion de France (Moth et Laser), deux victoires au Tour de France à la Voile, du match-racing au niveau international depuis 1996 avec Luc Pillot, Philippe Presti et Damien Iehl, une première expérience des Class America (2002) et plusieurs navigations en trimaran Orma, Frédéric Guilmin vient renforcer l'équipe navigante comme régleur du chariot de grand voile en apportant aussi son expertise stratégique. De son côté, Morgan Guillou complète le team technique dans le secteur sensible de l' électronique afin d'affiner et de contrôler les données enregistrées mais aussi pour améliorer les mesures en navigation. Enfin, l'Australien Bret Perry qui cumule un joli palmarès en course aux antipodes, en monotype et lors de la classique Sydney-Hobart, vient apporter ses connaissances dans le gréement pour épauler Albert Jacobsoone, désormais focalisé sur son poste de piano à bord de FRA 93.

 

Au programme dans les semaines à venir : des sessions de cinq à six jours de navigation, avec alternance de sorties de mise au point et régates amicales avec d'autres Challengers, interrompues par de brèves séquences de vérification et ponctuées par des optimisations tout azimut pour arriver au summum lors du Louis Vuitton Act 13 (3 au 7 avril), dernier rendez-vous avant la Louis Vuitton Cup (1 er Round Robin du 16 au 23 avril ; 2ème Round Robin du 25 avril au 7 mai).

 

Stéphane Kandler, CEO d'AREVA Challenge :

« FRA 93 est pour nous l'avant-dernière étape (avant la Louis Vuitton Cup) du cycle mis en place en décembre 2001… Après la constitution du team et la réalisation de ce nouveau Class America, cette dernière ligne droite est capitale puisqu'il faut maintenant être capable de faire de ce bateau l'un des meilleurs de cette 32 ème America's Cup. Trois nouveaux membres nous ont aussi rejoint pour étoffer notre équipe dans les secteurs du gréement et de l'électronique, afin de soulager les navigants Jean-François Cuzon (aidé par Morgan Guillou) et Albert Jacobsoone (épaulé par Bret Perry) des tâches techniques, tout en renforçant la cellule arrière avec la venue de Frédéric Guilmin. Je suis heureux de les accueillir au sein du team AREVA Challenge.  »

 

Dimitri Nicolopoulos, Coordinateur du Design Team :

« Je pense que nous avons une bonne base avec notre nouveau Class America et notre avenir est désormais entre nos mains en ce sens que si nous continuons sur la voie que nous nous sommes tracés depuis quatre ans, FRA 93 qui est bien né, deviendra un bon bateau. Mais il nous reste du travail à faire pour l'optimiser au maximum, puisque nous savons maintenant qu'il est fiable et résistant après le protocole de validation effectué à la fin de l'année dernière.  »

 

Thierry Peponnet, Tacticien de FRA 93 :

« Nous commençons à avoir une grande confiance dans FRA 93 et c'est un point important pour l'équipe navigante. Il nous faut maintenant apprendre à le sentir, à le régler, pour pouvoir l'utiliser à 100% au mois d'avril. Nous n'en sommes probablement aujourd'hui qu'à 85% de son potentiel après huit jours de réelles navigations en janvier 2007. Le bateau est en tous cas d'entrée de jeu performant mais il nous faut encore trouver les clés de fonctionnement pour en tirer la quintessence rapidement . »

 

Photo de  Franck Socha

 

Pour mieux comprendre l'America's Cup : petit abécédaire pour débutant 

18è homme : invité à bord d'un Class America. Place hautement convoitée qui permet d'être au cœur de l'action. Le 18ème homme est positionné à l'arrière du bateau. 

ACC : America's Class Cup. Le bateau officiel de l'America's Cup 

Aiguière d'Argent : La Coupe de l'America. Sa forme rappelle celle d'un grand pichet. 

Bouts : cordes ou ficelles qui permettent de tendre et régler les voiles 

Bowman : N°1. Equipier d'avant qui se trouve régulièrement à l'avant du bateau ou dans la mâture, d’où son surnom : le singe 

Chase boat : Bateau à moteur qui suit le Class America alors que celui-ci évolue sous voiles. C'est le seul bateau autorisé à pénétrer dans la zone de course pendant un match. 

Class America (ACC : America's Class Cup) : Appellation des bateaux qui concourent dans la compétition de l'America's Cup. La taille du bateau répond à une jauge précise. 

Circling : phase de départ durant laquelle les bateaux se chassent et se tournent autour pour prendre l'ascendant sur l'opposant. 

Coupe des 100 Guinées : appellation d'origine de la Coupe de l'America 

Crew list : liste de référence des navigants fournie chaque jour de navigation 

Darséna Intérior : port spécialement créé à Valence pour accueillir la 32ème édition de l'America's Cup 

Day off : journée sans navigation. Journée de repos pour l'équipe. Le samedi est traditionnellement le day off de la semaine 

Deed of Gift : texte fondateur qui définit, en trois pages, les règles de l'America's Cup. 

Dial Up : phase de départ durant laquelle les deux bateaux se retrouvent face au vent et s'observent. Avec peu de vitesse cette phase d'arrêt est délicate. L'objectif est de prendre un ascendant sur son adversaire. 

Flight : série de matchs où un syndicat en rencontre un autre 

ForeDeck : Bâtiment prestigieux avec une vue imprenable sur le plan d'eau. Il accueille les VIP et l'Aiguière d'argent pendant les périodes de régates. 

Grinder : wincheur. Equipier qui tourne les manivelles des moulins à café 

Job List : liste des travaux à effectuer quotidiennement 

Jumpers : Guignols ! Barres de flèche, dans la partie supérieure du mât, qui permettent de préformer l'espar en navigation 

Louis Vuitton Cup : phase de sélection du Challenger qui rencontrera le Defender en finale de l'America's Cup. Cette épreuve comporte des Round robins, des semi-finales et finales. 

Mixed zone : espace dédié aux journalistes où se rendent deux membres de chaque équipe après chaque journée de régates. Cette zone est un espace vivant d'échange entre les médias et les équipes. 

Morning briefing : rendez-vous quotidien du matin durant lequel le planning de la journée est rappelée 

Morning meeting : petite feuille de choux quotidienne d'ACM/ Elle résume et présente les grandes lignes de la journée de régate, et rappelle le classement provisoire. 

Pairing list : "feuille de match" du Round Robin qui liste l'ordre des flights et des matchs. 

Piano : espace situé en arrière du mat où reviennent les drisses sur des taquets coinceurs. La position des taquets ressemble aux touches d'un piano. 

Pitman : équipier chargé du piano. Il gère la montée et l'affalée des voiles pendant la régate 

Quotes : commentaires à chaud sur la régate du jour qui est insérée dans le communiqué de presse 

Round Robin : Phase qualificative de match racing durant laquelle tous les concurrents s'affrontent les uns après les autres. Chaque victoire vaut 1 point. Au final l'équipe qui comptabilise le pus grand nombre de points remporte le Round Robin 

Rumors and Lies : Appellation des rumeurs qui s'entendent ou se lisent dans les milieux bien (ou mal) informés. Ces informations (fondées ou non) servent aussi à déstabiliser les adversaires. 

Spare : matériel de rechange 

Shore Team : équipe à terre qui prépare, répare, entretien et "bichonne" le Class America 

Tender : bateau à moteur qui porte du matériel de rechange (voiles, tangon, …) et reste à proximité du Class America pendant les courses pour parer à tout incident 

Tow line : bout qui relie le Class America à son Tug Boat 

Umpire : arbitre qui suit en permanence les Class America à bord d'un zodiac. Il siffle les pénalités. 

VIP : Very Important People

Glossary 

18th Man: A guest who is invited on the America’s Cup Class yacht.  It is a highly coveted invitation which puts the guest in the heart of the action.  The 18th man is positioned in the back of the boat. 

ACC: America’s Cup Class – the official boat of the America’s Cup. 

ACM: America’s Cup Class Management – the official manager of the 32nd America’s Cup. 

Bowman: The team member who is found regularly on the front of the boat or up the mast. 

Chase Boat: A motorboat that follows directly behind the AC yacht.  The chase boats are the only non-umpire boats that are allowed in the racing zone. 

Circling: A phase during the pre-start when competitors chase each other to gain the advantage.  The chase often results in constant turns or circles. 

Crew List: A list of the sailors on board each day 

Darsena Interior: The harbor that was created to host the 32nd America’s Cup 

Deed of Gift: The text which defines the rules of the America’s Cup 

Dial Up: A phase during the pre-start during which the two boats, sailing next to each other, turn to face directly into the wind.  With little speed, this maneuver is very delicate.  The objective is to take the advantageous position over your opponent. 

Flight: A series of matches 

Foredeck Club: A prestigious building with a spectacular view of the water.  It accommodates VIP’s and the America’s Cup. 

Grinder: A team member whose job it is to turn the handles which control the winches that trim the sails.  Turning the handles is like a “coffee grinder”. 

Halyard: The rope that raises, lowers, and holds a sail in place on the mast. 

Jumpers: Small bars at the top of the mast that can be adjusted during racing. 

Louis Vuitton Cup: The challenger selection series that decides which team will face the defender in the America’s Cup finals.  It is composed of a round robin in which all the teams race each other and then semi-finals and a finals. 

Mixed Zone: A space dedicated to journalists and team members.  Each day, after racing, two members from each team go to the mixed zone to meet the media. 

Morning Briefing: A meeting in which the day’s plans are reviewed by the team. 

Morning Meeting: A small daily brief that is put out by ACM each day to preview the day’s races and recap the rankings. 

One Hundred Guinea Cup: The original name of the America’s Cup. 

Pairing List: The list of flights and matches. 

Pit: The space situated behind the mast where all the halyards and sheets come together. 

Pitman: The team member who is in charge of the pit.  During racing, the pitman is in charge of raising and lowering the sails. 

Round Robin: The qualification stage of a match racing regatta.  In this phase, each team must race each other once.  Each victory is worth one point.  The winner of the Round Robin is the team with the most points. 

Sheets: Ropes that are used for adjusting the sails in and out. 

Shore Team: Team members who work on shore to prepare, repair, and modify the AC boat. 

Tender: A motorboat that carries the spares and repair materials for the team.   

Tow Line: The rope that is used to tow the AC boat behind the tender or chase boat. 

Umpire: The official judge who follows the race to call the penalties. 

Photo de  Franck Socha

LES FEMMES D’AREVA CHALLENGE 

L’America’s Cup a longtemps été une affaire d’hommes. Peu de femmes y évoluent depuis la création du plus vieux trophée sportif au monde, il y a plus de 150 ans. Aujourd’hui, AREVA Challenge, Equipe de France pour la 32e America’s Cup, bénéficie de l’expérience de femmes à des postes réservés traditionnellement aux hommes, à bord comme à terre. 

La plus emblématique d’entres elles est Dawn Riley.

General Manager de l’équipe AREVA Challenge, cette américaine née à Détroit, Michigan, est en charge de gérer la cohésion de l’ensemble des départements : design team, équipe à terre, équipe navigante… A 41 ans, Dawn Riley fait bénéficier l’ensemble de l’équipe de son expérience et de ses compétences en tant qu’équipier à bord mais également dans l’organisation au quotidien. Elle est la première femme à gérer un syndicat de l’America’s Cup. Elle est également la seule femme et seul équipier à avoir participé à 3 America’s Cup et 2 Whitbreads (tour du monde en équipage avec escales, actuelle Volvo Ocean Race).

Elle a remporté l’America’s Cup en 1992 et a assuré avec succès la gestion de projets multinationaux depuis les années 80 au poste de Directrice Générale d’America True en 2000 et d’America3, équipe exclusivement féminine, en 1995.

Dawn Riley est également engagée dans différents projets sociaux favorisant l’accès au sport pour tous, plus particulièrement auprès des femmes et des jeunes. Elle exerce notamment la fonction de Président Directeur Général d’America True Foundation et a été Présidente de la Women’s Sports Foundation. 

AREVA Challenge compte parmi l’équipe navigante Katie Pettibone.

De nationalité américaine et originaire de Port Huron, Michigan, Katie, 34 ans, baigne dans l’esprit « voile » depuis plusieurs années.

Après deux éditions de la Volvo Ocean Race en 1997 et 2001, deux campagnes de l’America’s Cup en 1995 sur America3 et en 2000 à bord d’America True, et quelques épreuves classiques comme la Sydney Hobart, Katie Pettibone a rejoint l’équipe d’AREVA Challenge au poste de régleur.

Son rôle à bord consiste à régler finement les voiles afin que le bateau puisse gagner en vitesse, tout en restant en communication avec le barreur. Outre ses compétences de navigante et son diplôme de Biologie Maritime de l’Université de Miami, Floride, elle intervient également au niveau de la cellule juridique de l’équipe puisqu’elle vient d’obtenir son diplôme de Droit de l’Université Mc George de Sacramento, Californie. 

Une femme de talent, Marie-Anne Moullec, est venue renforcer l’équipe à terre en charge d’entretenir, de réparer et de modifier le bateau.

Cette jeune « boat builder » quimpéroise de 30 ans vérifie le bateau avant sa mise à l’eau chaque jour, et est plus particulièrement responsable du système de barre. Avant d’intégrer AREVA Challenge, elle a participé à la construction de nombreux bateaux à travers différents projets, des 60 pieds monocoque de Bernard Stamm (Vendée Globe 2000) ou de celui de Dominique Wavre, aux 60 pieds multicoque (Géant, Banque Populaire, Gitana, Foncia), en passant par des projets Mini Transat.

En plus de ses compétences à terre, Marie-Anne est reconnue en tant qu'équipier et a participé à de nombreuses courses avec des skippers de renom : Mini Med avec Alex Pella, Challenge Mini avec Erwan Leroux, l’Open Demi Clé ou encore le Grand Prix Petit Navire.

                          

Toutes les photos sont de  Franck Socha

DECEMBRE 2006   

Valencia, December 21,2006

AREVA CHALLENGE : LES TEMPS FORTS DE L'ANNEE 2006  

  2006 a été un tournant capital pour AREVA Challenge puisque le syndicat français a pu réellement concrétiser ses ambitions avec l'arrivée d'un partenaire titre et la construction d'un nouveau Class America.

  A l'orée d'une saison décisive puisque débuteront dès le mois d'avril 2007, les premières confrontations pour la sélection du Challenger de l'America's Cup, petite rétrospective sur une année riche pour l'Equipe de France.

                        Cinq ans !

  Voici déjà 5 années à l'occasion du Salon Nautique de Paris, que Ortwin et Stéphane Kandler déclaraient leur détermination à défendre les couleurs de la France pour l'America's Cup 2007… Et après cinq années, d'espoirs et d'épreuves, de volontés et de retournements, de progrès et d'incertitudes, voici enfin que la réalité a rejoint le rêve : FRA 93, le nouveau Class America de AREVA Challenge non seulement navigue depuis plus d'une semaine, mais vient déjà de valider sa conception structurelle… Place à la pause de Noël avant d'enchaîner dès les premiers jours de janvier 2007, la phase de mise en main pour l'équipage, de sensations pour le barreur, d'optimisation pour les maîtres voiliers, d'évolution pour les concepteurs… Avant les premières régates en flotte de l'Acte 13, du 3 au 7 avril. Il reste donc trois mois aux soixante-douze membres de AREVA Challenge pour tirer la quintessence d'un Class America qui s'avère déjà bien né. Mais auparavant, il a fallu que chacun donne le meilleur de lui-même pour atteindre le stade du syndicat compétitif avec l'arrivée du partenaire titre et le commencement de la construction de FRA 93. Petit retour sur la saison 2006…

 

Janvier 2006 :


*L'Equipe de France prépare la saison sur sa base d'entraînement de Gandia (Espagne) afin d'être au meilleur de sa forme pour les trois Actes programmés à Valencia mi mai et fin juin. *Après l'arrivée de DCN en décembre 2005, d'autres contacts ont été engagés et l'équipe travaille dur pour annoncer l'arrivée de nouveaux partenaires.

Février 2006 :


*L'équipe navigante s'entraîne sur différentes épreuves et différents supports : Sébastien Col participe au match racing d'Auckland du 24 au 29 janvier ; Thierry Peponnet et Sébastien Col représentent l'équipe sur l'épreuve d'Antibes du 24 au 26 février et terminent respectivement 8ème et 2ème, puis sur celle de Marseille du 2 au 5 mars avec la victoire de Thierry Peponnet et une 4ème place pour Sébastien Col.

Mars 2006 :


*Thierry Peponnet avec Benoît Briand, Hervé Cunningham, Thierry Douillard, Tanguy Cariou, sont au Brésil sur le Swedish Match Tour du 14 au 19 mars : ils terminent seconds face à James Spithill (Luna Rossa Challenge).
*Le Design Team collabore avec DCN, partenaire officiel de l'équipe : grâce à leurs différents champs d'expertise, une campagne de tests de résistance des matériaux est menée pour choisir les fibres de carbone, le nid d'abeille… et des développements novateurs sont explorés après simulations et essais en bassin de carène.
*Après avoir travaillé à Gandia sur les modifications, l'allègement et la remise à neuf de FRA 60 afin que le Class America français soit prêt à naviguer et performant pour les Louis Vuitton Acts en mai, l'équipe à terre procède au démontage du matériel à partir du 20 mars pour s'installer à Valencia, dans le village construit pour la 32ème America's Cup.
*Sébastien Col avec Christophe André, Teva Plichart et Gilles Favennec remportent le 26 mars le Marseille International Mach Race, épreuve de Grade 1.

Avril 2006 :


*La nouvelle base de Valencia est ouverte le 2 avril. La reprise des entraînements débute par une semaine de tests consacrés à l'optimisation et à la validation du bateau avant les Actes.
*Le 5 avril, AREVA annonce officiellement son soutien à l'Equipe de France : K-Challenge porte désormais le nom d'AREVA Challenge.
*Jacques-Emmanuel Saulnier, Directeur de la communication et porte-parole d'AREVA, indique que " l'America's Cup fait partie des grands événements sportifs mondiaux, ce qui représente une opportunité exceptionnelle pour un Groupe comme le nôtre. Nous sommes très heureux de retrouver la communauté de la voile et de partager une fois encore, les ambitions de l'Equipe de France ".
*Le 13 avril, le Design Team fournit au chantier Composite Works les plans du futur Class America français : la construction de la préforme du bateau débute à La Ciotat.

Mai 2006 :


*Le 8 mai dans huit à dix noeuds de vent, FRA 60 tire ses premiers bords sous ses nouvelles couleurs d'AREVA Challenge. Un programme léger pour cette reprise qui a pour objectif de vérifier que le bateau, après cinq mois d'optimisation dans sa base d'entraînement de Gandia, est prêt à reprendre les séances d'entraînement en vue des Louis Vuitton Acts.
*La construction du moule femelle de la coque débute à La Ciotat.
*Le 14 mai, après les victoires de Trapani contre Alinghi et Emirates Team New Zealand, * une nouvelle grosse équipe s'incline devant AREVA Challenge : le Desafío Español 2007. *L'Equipe de France termine dixième de l'Acte 10 (match-racing) et septième de l'Acte 11 (régates en flotte).

Juin 2006 :


*Les moules de coque et de pont sont en phase de finition chez Composite Works.
*L'Acte 12 débute fin juin : après le Round Robin, AREVA Challenge termine en tête du troisième groupe à égalité de points avec Shosholoza dans le deuxième groupe, mais le fait d'avoir remporté leur duel contre l'équipe de Thierry Péponnet, permet aux Sud Africains de prendre la 8ème place devant les Français.

Juillet 2006 :


*L'Acte 12 conclut la saison ACC Championship le 2 juillet : AREVA Challenge confirme sa septième place au Louis Vuitton Ranking, ce qui correspond au groupe des Challengers qui ont provisoirement deux points bonus pour la Louis Vuitton Cup avant l'Act 13.
*L'Equipe de France décide de modifier l'organisation de la cellule arrière : le 6 juillet, Sébastien Col et Thierry Peponnet inversent leur rôle à bord.
*La construction de la coque et du pont du nouveau Class America français débute à La Ciotat : le 10 juillet, le nouveau bateau de l'équipe AREVA Challenge se voit attribuer le numéro FRA 93.

Août 2006 :


*Après avoir remporté les Internationaux de France de Match Racing à Pornichet, Sébastien Col et l'équipage AREVA Challenge (Christophe André, Gilles Favennec, Teva Plichart, Jean-François Cuzon) s'imposent lors du Danish Open : ils battent trois victoires à une, Jesper Bank (United Internet Team Germany).
*Après un processus de recherche et de sélection intensif, Tom McLaughlin (Etats-Unis) et Fabrice Levet (France) sont choisis pour renforcer l'équipe, respectivement comme coordinateur et coach du Sailing Team AREVA Challenge.

Septembre 2006 :


*La configuration de la cellule arrière pour la reprise des entraînements d'AREVA Challenge sur le plan d'eau de Valence est désormais la suivante : Sébastien Col à la barre, Thierry Peponnet à la tactique, Tanguy Cariou à la stratégie et Jean-François Cuzon au poste de navigateur.
*Le 25 août, Sébastien Col prend la première place du classement mondial en match racing de la Fédération Internationale de Voile (ISAF). Il est également premier au classement général du World Match Racing Tour après trois épreuves.

Octobre 2006 :


*L'assemblage de FRA 93 commence chez Composite Works : le chantier est parfaitement dans les temps pour livrer le nouveau Class America français à Valencia.
*L'équipe d'AREVA Challenge continue ses sorties d'entraînement à bord de FRA 60.

Novembre 2006 :


*Le 15 novembre, FRA 93 arrive dans sa base espagnole : toute l'équipe technique s'active pour terminer le Class America.
*Dimitri Nicolopoulos, coordinateur du Design Team, commente : " c'est presque quatre années de travail que nous regardons. Ce bateau va maintenant devenir celui de toute une équipe qui va se l'approprier, et une nouvelle étape de mise au point va commencer. "
*Le 24 novembre, l'acteur Jean-Marc Barr casse la traditionnelle bouteille de champagne aux côtés de Anne Lauvergeon, PDG d'AREVA, et de Stéphane Kandler, CEO d'AREVA Challenge : le nouveau FRA 93 est baptisé en présence de plus de quatre cents invités.

Décembre 2006 :


*Après trois semaines de finition, de mise au point, de validation, FRA 93 tire ses premiers bords le 13 décembre par quinze nœuds de vent et une mer formée.
*Après huit jours de tests et de vérifications de la structure et du comportement de FRA 93, l'Equipe de France marque une pause pour les fêtes de fin d'année le 21 décembre.

2007

Anne Lauvergeon en compagnie de Jean Marc Barr le parrain de FRA93

Toutes les photos sont de  Franck Socha

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Programme 2007

 Sorties en mer dès les premiers jours de janvier, entraînements, optimisations,
 définition du jeu de voiles final, recherches sur le bulbe, études sur une nouvelle quille…


*Premières confrontations en course avec les régates en flotte du 3 au 7 avril 2007, puis Louis Vuitton Cup du 16 avril au 12 juin.


Valencia, December 13, 2006


PREMIERS BORDS POUR FRA 93 A VALENCE

  L’hiver continue d’être riche en émotions pour AREVA Challenge : FRA 93, le nouveau bateau de l’Equipe de France construit pour participer à la 32e America’s Cup, a tiré ses premiers bords aujourd’hui sur le plan d’eau de la compétition à Valence, en Espagne. 

   Le moment de la première navigation est toujours délicat pour un Class America, et entouré de beaucoup de précautions.

Mais tout s’est déroulé au mieux pour FRA 93 qui a passé avec succès ses premiers tests, comme en témoignent les membres de l’équipe : 

   Dimitri Nicolopoulos, Coordinateur du Design Team : « Je crois que l’on peut qualifier cette journée de « baptême du feu » pour FRA 93. Nous sommes vraiment satisfaits de la manière dont cela s’est passé aujourd’hui, car nous avons navigué au près dans des conditions de vent et de mer réalistes (c'est-à-dire environ 15 nœuds de vent et pas mal de vagues), et en chargeant le bateau au maximum. Nous avons donc fait un grand pas en avant en ce qui concerne la confiance dans la structure du bateau. Tout le monde est très content. » 

   Yannick Le Morvan, Shore Manager : « Je suis très positif quand à l’avenir du bateau, et satisfait d’obtenir des résultats et des chiffres correspondant à ce que nous attendions dès les premiers jours de navigation « en poussant » le bateau. Nous sommes très fiers, après 15000 heures de travail de Design et 24000 heures de construction pour le Shore Team. » 

   Sébastien Col, Barreur : « Nous avons navigué aujourd’hui dans des conditions idéales pour fiabiliser le bateau. Nous avons même eu de bonnes surprises, car le bateau est bien équilibré. Pour le moment il n’y a que du positif, et il n’y a qu’à regarder les visages de tous les gens à bord pour le savoir ! » 

   Thierry Peponnet, Tacticien : « Pour le moment les résultats sont très encourageants et très satisfaisants. Nous sommes montés en tension petit à petit pour prendre FRA 93 en mains selon le protocole que nous avions établi pour vérifier sa fiabilité. Il y a donc eu une prise de pression partout petit à petit afin de tout bien analyser et vérifier, et pour le moment cela se passe bien. » 

  Stephane Kandler, CEO d’AREVA Challenge, conclut : « Tout d'abord, je veux remercier toute l'équipe pour le travail colossal qui a été effectué depuis le lancement de la construction du bateau en avril, en particulier le Shore team et le Design team. Ce que nous avons réalisé avec une équipe de 70 personnes seulement est remarquable en soit, car nous avons mené de front en moins de huit mois des chantiers complexes et intenses, dont la construction de la base de Valence et le nouveau bateau sont les éléments les plus visibles. Je crois que nous pouvons être fiers de ce qui a été accompli et nous allons pouvoir maintenant dédier toute notre énergie au développement de FRA 93 qui portera les couleurs de la France dès avril 2007. Il est encore trop tôt pour juger de ses performances avant de nous comparer à nos concurrents "sur le terrain", mais nous retiendrons que sa naissance nous a permis de constater qu'il est conforme à ce que nous voulions et qu'il est arrivé à l'heure prévue. Les choses commencent donc bien et, comme notre histoire nous l'a prouvée depuis cinq ans, il n'y a pas de raison que cela ne continue pas ainsi. Il n'y a plus qu'à travailler dur pour en faire un pur-sang... »   

   Les prochaines navigations sur FRA 93 se poursuivront jusqu’à Noël, avant de reprendre tout début janvier après une semaine de repos bien méritée pour toute l’équipe.

              

Avril 2006

America’s Cup 2007 :

AREVA partenaire titre de l’Equipe de France

 

AREVA apportera son soutien à l’équipe de France K-CHALLENGE en vue de la 32ème édition de l’America’s Cup qui se tiendra à l’été 2007, à Valence (Espagne).

Le bateau et son équipage porteront désormais le nom d’AREVA-CHALLENGE.

Partenaire du Défi français en Nouvelle-Zélande en 2003, AREVA est fier de rejoindre la compétition aux côtés de celles et ceux qui défendront les couleurs de notre pays.

A l’issue de la précédente édition, le groupe avait choisi de ne pas donner de suite immédiate aux différentes propositions en raisons de sollicitations financières trop élevées et d’antagonismes dont il ne souhaitait pas être l’arbitre.

Ces sujets ont été résolus : la Fédération Française de Voile a attribué son label à K-Challenge, et celui-ci a sollicité AREVA pour un montant de 12,5 millions d’Euros. Ce chiffre est légèrement inférieur à la précédente contribution. A l’heure ou nous nous réunissons tous sous une même bannière, cette somme entre dans les moyens susceptibles d’être déployés pour développer la marque AREVA. Elle va aussi permettre à l’équipe de poursuivre sa préparation dans de bonnes conditions.

D’autres projets ont été étudiés mais ils ne répondaient que partiellement aux critères fixés. Cette opération permet en effet à la marque AREVA d’accroître sa notoriété en France comme à l’international, et d’être associée à une compétition dont les valeurs sont proches de celles du groupe : innovation technologique, esprit d’équipe et valorisation des énergies sans CO2.

Pour les collaborateurs de l’entreprise, c’est une occasion unique de mobilisation autour d’un projet attractif et valorisant.

Jacques-Emmanuel Saulnier, Directeur de la communication et Porte-parole d’AREVA, a indiqué que « l’America’s Cup »  fait partie des grands événements sportifs mondiaux, ce qui représente une opportunité exceptionnelle pour un groupe comme le nôtre. Nous sommes très heureux de retrouver la communauté de la voile et de partager une fois encore les ambitions de l’équipe de France ».

« AREVA est, dans sa catégorie, un grand champion international. Sa contribution et son expérience de l’America’s Cup vont nous permettre de poursuivre ensemble l’aventure sportive et de chercher à atteindre les meilleures performances dans cette compétition internationale légendaire» a déclaré pour sa part Stéphane Kandler, Directeur Général de K-CHALLENGE.

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